C'est dans tous les journaux de ce jour, et pourtant, pour qui prêtait une oreille attentive, on le savait déjà. Sauf que de prédiction, cette énormité est arrivée avec un peu d'avance. Attendu pour 2016, c'est en 2015 que la barre a été franchie. La monstrueuse inégalité planétaire est advenue. Les journaux devraient en parler tous les jours, ce devrait être la base de toutes les politiques sociales, de tous les débats. Les mesures à prendre pour enrayer le phénomène sont elles aussi connues: l'assiette des impôts, et la lutte contre les paradis fiscaux, puisque la seule "évasion fiscale" de ces très riches et pourtant peu vertueux permettrait de boucher le trou de la sécu et de remettre en selle le régime des retraites. Ce qui n'est pas peu. Mais non. Il est à craindre que nous allons avaler cette information comme le reste, comme les crimes de l'EI, les bras ballants d'impuissance. Sidération. Cette vérité qui s'étale aujourd'hui sera vite remplacée dans les médias par un débat vain mais très médiatisé sur la déchéance de nationalité des bi-nationnaux, par exemple. Ou la mort du mari d'une chanteuse.
En plus de la vérification, s'il en était besoin, du fait que notre organisation sociale oriente l'argent vers ceux qui le possèdent déjà (car avant d'être 1%, ils étaient déjà, à 2%, très très riches), je me pose une question ingénue: quel plaisir en tirent-ils? La jouissance de posséder les richesses est-elle si grande qu'elle puisse devenir ainsi addictive? Et que vont-ils inventer après? C'est quasiment une maladie, qui n'est pas sans conséquences sur les autres (mais ils s'en foutent) , puisque dans les 99% restant, les plus pauvres le sont de plus en plus. Il faut arrêter la machine, la concentration de l'argent dans si peu de mains, et la puissance qui va avec, ne peut rien produire de bon pour l'humanité. Qu'arrivera-t-il quand ce sera 1 pour mille? Aujourd'hui que la chose est dite, bien dénoncée, il faut que l'horreur de cette réalité reste vivante, pour que la lutte commence. Nous sommes nombreux. 99%.