Jihadistes français en Syrie

Sur France Culture, on parle aujourd'hui de ces jeunes Français qui s'en vont combattre en Syrie. Ils sont musulmans, mais pas toujours. D'origine étrangère, mais pas seulement. Issus des quartiers pauvres, ça oui, presque tous. Dans les débats aujourd'hui, aucune référence aux Brigades Internationales de 1936, et pourtant ça y ressemble en ce sens que ce sont des départs volontaires. Entendant que leurs "frères" sont massacrés et que la France et les autres nations européennes laissent faire, ils partent combattre. Ils sont désoeuvrés, au chômage ou guère mieux. Là aussi, c'est dans la grande tradition française de la jeunesse, qui, hors ces 70 dernières années, par vagues régulières, est partie en guerre, en 70, 14-18, 39-40, puis les maquis, puis la génération de la guerre d'Algérie jusqu'en 1962. Mais là encore, aucune référence à ces guerres bouffeuses de chair fraîche qui ont donné une telle tradition. En arrivant, ils sont récupérés par les Jihadistes extrémistes, les seuls suffisament organisés pour les recevoir, qui les embrigadent. Ils sont regroupés dans des camps, apprennent à tuer, sont armés, comme dans leurs jeux vidéos mais "en vrai", et ils deviennent candidats aux missions kamikazes. Ils y vont et en meurent. Mais pas tous. Certains vont revenir, parce qu'ils sont d'ici, de chez nous. Et là, on s'inquiète. Comment vont-ils être? Seront-ils dangereux? Si souvent pourtant dans l'Histoire des soldats sont revenus les yeux plein d'horreurs. En général, ce sont eux les premières victimes. Depuis le Vietnam, on connait bien ce syndrome. Pour ceux-là, ce sera pareil. Il serait bon de s'interroger sur le fait que ce sont les gamins les plus pauvres qui partent, sur ce que la nation France a proposé pour arrêter ce conflit. Aussi sur le fait qu'on jette ainsi sur eux l'opprobe, alors que leur départ en guerre est inhabituel juste parce que ce n'est pas l'Etat qui l'a décidé.