Philippe Meunier, devant des caméras of course, brandit la délicate chaussure, une ballerine noire, plus très neuve, la petite chaussure de l'été. Il a dû la garder à la main toute la soirée, toute cette nuit qui fut si longue et si honteuse. Elle devait être posée là, sur son bureau, avec ce qu'elle représente en son creux: le pied absent, la cheville, la jambe, la jeune fille toute entière, qui fuyait éperdue, dont il doit rester une légère odeur piquante dans le petit soulier. Je me marre. Le Meunier tente de nous emmener, tel un mauvais joueur de pipeau, dans son conte à 2 balles, qui nous ouvre une fenêtre sur ses fantasmes, parmi les plus éculés. Alors que la godasse, on la voit également aux pieds des trans, la nuit, accoudés aux bars. Réveille-toi, Meunier. Tu dors, Meunier, ou tu fais semblant, pour faire diversion. Tu prends les gens pour des cons. Ce qui se joue en ce moment, et ce dont tu veux pas parler, ce sont les cumuls de mandats, les déclarations de patrimoine, les commissions de contrôle, toute une grille de lecture des respectables députés qui s'effondre peu à peu, et qui te met à nu. Tout le monde commence à comprendre, les députés sont une caste peu représentative, des nantis qui s'arrosent largement au passage. Peut-être que "les enfants", que tu espères endormir avec tes histoires de Cendrillon, clameront bientôt que les rois sont tout nus.
Billet de blog 19 avril 2013
LA BALLERINE DU MEUNIER
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