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Billet de blog 19 juin 2017

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qui nous a apporté la vague Macron?

retour sur la (mauvaise) surprise de l'année. Il y a un an, qui l'aurait prédit?

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Macron, au début, ne faisait pas peur. A son arrivé à Bercy, en 2014, on rigolait de sa marionnette de super bébé, dans les Guignols, une tétine au bec. Tout a commencé, écrit Aude Lancelin, -  (https://audelancelin.com/2017/04/20/emmanuel-macron-un-putsch-du-cac-40/)-   dans sa démission fracassante, deux ans plus tard. Grande mise en scène du départ en bateau de Bercy, couverture maximale en une des JT du soir. Rien à voir avec les démissions de Filipetti ou de Montebourg, dont on avait certes parlé, mais leurs départs n'avaient pas été ainsi filmés. Là, se dit Ancelin, certains travaillent déjà la bête. 

Les débuts de "En Marche" n'eurent pourtant rien de fracassants. Sans argent, il alla en chercher chez les Français entrepreneurs d'Outre-Manche, qui donnèrent abondamment. Eux savaient bien pour qui Macron roulait. Dans le froid février il y eut les primaires de la droite, et l'éviction de Juppé. Fillon, donc, dans les starkings blocks, suivi de son écrasement en beauté dans la merde de ses pratiques douteuses, bien répréhensibles, pourtant ce n'était pas un détournement de fonds de l'ampleur de celui Tapie. Non, juste les petits arrangements financiers habituels des politiques, quelques emplois fictifs, quelques activités non déclarées, quelques soutiens financiers, avec lesquels ils arrivent en une carrière à se payer une vie d'aisance, et un manoir dans la Sarthe. Je ne parle même pas des costards, broutille idiote montée en épingle. La question est: qui l'a ainsi balancé? On ne le saura peut-être jamais, mais cela a bien profité à Macron. 

Fillon éliminé, le vainqueur des primaires de la gauche, Hamon, le frondeur peureux, celui qui n'avait pas signé la motion de censure contre le gouvernement lors de la loi Travail, ne faisait plus peur à quiconque. Restait sur la route de Macron un unique adversaire d'importance, Mélenchon, qu'on eut tôt fait d'arranger en Grand Méchant Melenchon. Sa campagne intelligente et active prenait une belle ampleur. Le coup de génie a été de faire monter monter le "péril Le Pen" dès le premier tour, avec l'immense complicité des médias, et de prôner le "vote utile" dès ce premier tour (et bien sûr de chanter en boucle Populiste Cuba Poutine à chacune des interventions de Mélenchon). Rappelons-nous les JT, les journaux: selon cette presse, seul Macron était sûr de faire obstacle à la Marine. Alors que Fillon l'aurait battue, Hamon aussi, Juppé aussi, et bien sûr Mélenchon.  Le second tour ne fut qu'une formalité, encore une fois bien orchestrée, et très utile à Macron car  tous ces gens sincères qui votèrent contre MLP se retrouvèrent pris au piège aux Législatives, où on a eu un second tour sans aucun débat sérieux d'organisé dans aucun média. Le toboggan marchait tout seul,  avec cet argument stupide: "vous l'avez élu, laissez-lui sa chance". Aussi bête que "il est jeune, il faut du renouveau". Alors qu'il y a des gens à qui il ne faut surtout pas laisser toute latitude pour tenter leur chance, et que les jeunes dangereux sont aussi nombreux que les vieux dangereux, sauf qu'on ne les connait pas encore bien. 

Ceux qui ont soutenu Macron ont bien joué. Et ceux qui ont, sciemment ou non, contribué à répandre ces potions menteuses et dangereuses (ceux du péril Le Pen, Laissez-lui sa chance) aussi. 

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