Combien de temps encore supporterons-nous que les jeunes vivent jusqu'à pas d'âge avec moins de 1000 euros mensuels (mais s'ils sont deux et sous une yourte, ça ira encore, ils auront de quoi manger), que nos parents âgés ne soient plus soignés sans bourse déliée (pour la cataracte, c'est comme pour le scanner : soit tu attends plusieurs mois, soit c'est avec un dépassement d'honoraires), que les écoles publiques n'aient plus de remplaçants, que la poste déserte les campagnes, les trains itou, laissant les gares abandonnées? Que les smicards se crèvent et se concurrencent pour garder leur place, sous le joug des plans de redressement, les employés des téléphonies se suicident à petit feu, que des myriades de stagiaires impayées fassent tourner les photocopieuses et les services culturels? Que les camions pullulent et se scratchent et polluent nos routes alors que les derniers bateliers agonisent? Qu'on exploite les immigrés au noir? Que l'eau se fasse rare mais qu'on pompe dans les fleuves pour arroser le maïs qui nourrira les vaches? (les mêmes vaches qui ruminent en rotant et dégazent du CO2 à foison)? Que les monsantos continuent de tuer les abeilles, et que les rendements exigés des céréaliers épuisent la Terre? Que la dette publique enfle au grand bénéfice de ceux qui prêtent aux états? Que le FMI régisse le monde, toujours au profit des nantis, en baisant l'Afrique et l'Africaine? (et tant d'autres!) Qu'ils soient riches, de plus en plus riches, tous copains comme cochons, et cochons comme Tapie, Lagarde, Bettancourt, Lagardère, et tous les autres?
Madrid, la ville la plus près de l'espoir, vit dans la rue depuis plusieurs jours. A Paris, il fait beau comme à Madrid. On y va ?