Ils sortent de l'Europe. C'est non. Le peuple le plus indépendant, le plus libre, refuse de s'engager plus avant. On leur a demandé leur avis, et ils ont répondu NON. Comme nous en 2005. Mais gageons qu'eux, ils ne se retrouveront pas forcés d'avaler leur chapeau par un traître traîté de Lisbonne. Les milieux financiers avaient tout fait pourtant. Les menaces, les prévisions alarmistes, les appels à l'amour ridicules. Hier encore, les bourses étaient "optimistes", tablaient sur un statu quo. On se disait que ça allait passer, qu'on aurait eu juste un peu chaud aux fesses. Leurs têtes déconfites de ce matin font rire tous ceux qui sont encore libres, ceux qui ne possèdent pas assez de capitaux internationaux pour trembler. Et nous sommes nombreux dans ce cas. Les commentateurs, les politiques, ceux-là mêmes qui nous mettent à genoux partout, dans les hôpitaux, les écoles, les services publics démantelés, ceux-là embrayent tous en choeur ce matin la même chanson: pour empêcher l'effet domino, il faut très vite s'occuper de l'Europe sociale. Ô la grande découverte! Quand ils se sentent plumés à l'os, les peuples osent dire qu'ils s'en vont ! Vite, il faut leur tricoter quelques décrets, pour leur montrer que l'Europe pense à eux!
Eh bien, les technocrates de Bruxelles, le Junker, le Schaüble, je sens que vous êtes bien près de souffler à la France qu'il serait bon d'appaiser le peuple de la rue en proposant, sous un prétexte quelconque (et la conjoncture s'y prête aujourd'hui), le retrait (la suspension, la mise de côté, que sais-je des termes que vous choisirez?) de la loi qui fâche tant. Il ne faut pas que la colère sociale gagne les autres états membres ! Chers technocrates, vous allez devoir vous battre contre des feux qui vont s'allumer partout, et bientôt, il sera trop tard...