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Billet de blog 25 juin 2013

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NON AUX GRANDES ECHELLES

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Il y a un vrai problème dans les grandes structures économiques en général. Les articulations sont si complexes qu'on ne peut pas changer un paramètre sans que tout en soit affecté. Au-delà d'une certaine échelle, quel est l'intérêt de ces grands groupes? Rentabilité, position de monopole, dumping, lobby... Cela est peut-être profitable pour les capitaux, mais avec de moins en moins de retombées positives pour les salariés. Il est loin le temps des comités d'entreprises qui dispensaient avantages et culture. Horaires à trou des caissières, dimanches travaillés, trajets domicile-travail allongés... Les consommateurs, s'ils en retirent un gain relatif immédiat, comme le prix des yaourts ou des surgelés des "pains de viandes" en grande surface, le paient en termes de santé. Les cancers prolifèrent. Les hangars d'Amazon posés comme doryphores sur les terres à betteraves, les centres Leclerc géants, les fnacs à étages et escalators, les banques aux noms différents mais regroupées en fait sous les mêmes bannières, sont néfastes. Néfastes aux libraires, aux épiciers de quartiers, à toutes ces petites structures vivantes, qui peuvent elles s'arranger des aléas. Les PME allemandes sont à cet égard un exemple de maillage vivant, source d'emplois locaux, de dynamisme régional.

Que dire des dirigeants de telles structures? Les récentes affaires illustrent le jeu de chaises musicales qui  déplacent une petite centaine d'énarques de chef de cabinet de ministre aux têtes des grands groupes. Ils arrivent, parachutés et ligotés par les ficelles qui les tiennent, et servent les intérêts de ceux qui les ont placés là: opacité, magouilles, carriérisme, caisses noires... on en connait aujourd'hui les retombées. Lagarde, Tapie, Cahuzac... d'autres noms vont sortir, de la grande lessiveuse de ceux qui commencent à parler.

Il devrait y avoir un seuil, une limite humaine, raisonnable, au-delà de laquelle une entreprise ne pourrait plus croître. En gros, le seuil à ne pas dépasser serait celui au-delà duquel on ne peut plus comprendre, vérifier et adapter. Comme un seuil limite pour les fortunes personnelles. Car que fait-on de bien, pour soi ou pour les autres, quand la fortune dépasse le PIB de tout un pays?

Les écoles, les lycées, les bâtiments HLM, la longueur des rues, là aussi, la grande échelle est plus néfaste que bénéfique. Ce que l'on gagne en économie de gestion, on le perd, et largement, par ailleurs. Le gigantisme tue l'humain. 

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