Bon. Une fois l'an, tous ensemble, nous attendrons la minuit. Et nous gueulerons tous ensemble "bonne année". En décalage d'une heure sur la vraie moitié de la nuit, mais passons. Réjouissons-nous plutôt d'être moins loin qu'en été de la mie nuit, puisque c'est alors 2 heures que nous aurons d'avance sur la course du Soleil. Nous allons fêter l'année nouvelle, mais cela ne correspond à rien: le solstice d'hiver est calé bien avant la Saint-Sylvestre, avant Noël même, même si la poignée des nuits les plus courtes s'étire sur 2 ou 3 jours, entre le 21 et le 24 décembre. Le nouvel an ne correspond à aucune étoile culminante, aucun anniversaire, aucun moment clé. Aucune crue du Nil, comme dans l'ancienne Egypte. On l'a foutu là par pur arbitraire, alors que l'année nouvelle correspondait plutôt pendant longtemps au mois de mars, mois d'évidence mieux choisi pour le renouveau. C'est Jules César, qui s'est pris pour le Maître du temps, qui l'a mis à cette date, après déjà avoir foutu le souk en ajoutant un jour à "son" mois, Juillet (Julius), ainsi que le fit Auguste en août, ce qui nous fit perdre un jour en Février.
Mais temps pis. Champagne, embrassades, euphorie, cap à passer aussi artificiel que la ligne de l'équateur sur les anciens paquebots. Nous sommes de pauvres humains qui se racrochons à n'importe quoi pour avoir le plaisir de faire corps tous ensemble. Alors allons-y gaiement.