« J’aimerais avoir un boulot sans pouvoir me poser de questions, pouvoir avoir une retraite tout simplement, et vivre mes rêves et pouvoir aller plus loin dans ma vie et faire ce que je veux dans mon travail, sans me poser de questions, vraiment. Je trouve ça dégueulasse, la loi qui va se passer. Je suis là pour résister et pour tout le monde. » Juliette, 16 ans

" Je rêve qu’on soit émancipé des rapports sociaux de productions capitalistes. Ce pourquoi on se bat, c’est l’idée que les travailleurs, parce qu’ils sont subordonnés à leur employeur, que ce soit dans une petite entreprise ou dans une grande, ont le droit à des droits collectifs et c’est pourquoi on se bat. Ça fait 30 ans qu’on mène les mêmes politiques pro pratronales, politiques de l’offre, en nous disons que c’est la seule solution pour lutter contre le chômage, et on voit aujourd’hui que ça ne marche pas. Donc voilà, permettre à chaque travailleur, quelques soit l’entreprise, quelques soit ses activités, d’avoir un salaire correct, des conditions décentes parce que ce ne sont pas des chiens en l’occurrence et les employeurs ne sont pas des négriers, non plus. Avoir un emploi stable, je pense que c’est ce que réclament les gens. Aujourd’hui, il n’est pas question d’abolir le salariat, de supprimer le patronat, mais au moins, même dans le cadre du capitalisme libéral, que les travailleurs puissent être traités dignement. Je ne sais pas si c’est possible, mais en tout cas, c’est ce que les gens défendent aujourd’hui. C’est mon rêve, il est collectif effectivement. Après moi, je suis anticapitaliste donc je considère que le système capitaliste, il est mortifère pour les humains, pour la planète et qu’il faudra sortir de cette logique productiviste et consumériste. Je pense que les gens ont du mal à matérialiser, donner un contenu positif à leur colère. C’est souvent « non », « non à une réforme », mais derrière le « non à une réforme », il y’a un « non » à une société qui produit ce genre de réforme, à une certaine logique politique derrière même si les jeunes que vous allez interroger derrière, auront du mal à définir ce que serait une autre société, un autrement, derrière cette idée, il y’a quand même l’idée que l’on ne peut pas continuer comme cela et qu’il faut faire autre chose. Autre chose, quoi ? Les gens ne seront pas forcément d’accord entre eux mais en tout cas, qu’on peut pas rester dans le statu quo capitaliste, productiviste." Hugo, 28 ans

"Je rêve d’avoir de l’argent pour pouvoir acheter tout ce qu’on veut : des voitures, des maisons, des habits, des chaussures, tout ! Avec l’argent tout est beau ! Par exemple, une grosse Lamborghini ! Villa aux States tranquille !"

« Je rêve de réussir ma vie déjà. Réussir sa vie pour moi c’est de l’argent, pouvoir faire des trucs, voyager, avoir un bon travail dans lequel on est satisfait, c’est le principal pour moi » Et le rêve ultime, où te verrais-tu dans 10 ans ? « Je ne sais pas, aux États-Unis, avec de l’argent, je ne sais pas des trucs comme ça, pouvoir faire ce que je veux quand je veux, de la liberté et de l’autonomie, tout ça quoi ! ».

" Je rêve de voyager ! Faire plein plein de voyages, partout ! J’aimerais voyager avec des personnes auxquelles je tiens. Pouvoir partager ces expériences, rencontrer de nouvelles personnes, de nouvelles cultures. Découvrir de nouvelles cultures, me permettrait de réfléchir plus à la nôtre et de prendre vachement de recul, en fait. De voir ce qui se fait ailleurs, ce qui marche ailleurs et ce qui pourrait marcher avec nous et… Ce genre de choses ! " Alicia, 17 ans

« Je rêve de voir émerger de vraies démocraties participatives avec entres autres, le tirage au sort et surtout de voir réformer vraiment le système démocratique. Quand on voit les systèmes étrangers, qu’on juge parfois dictatoriaux ou comme des despotes, on se rend compte qu’il n’y a pas d’applications réelles de ce que l’on nous a enseigné comme démocratique. Ce qu’on voit actuellement, c’est qu’il n’y a aucune réforme possible avec les gens et dirigeants actuels et le système actuel, et moi, c’est vraiment ce que voudrait voir émerger : une réforme du système politique qui réglerait... Qui pourrait se généraliser à d’autres pays. Cela pourrait jouer un rôle essentiel sur les guerres, toutes les crises économiques aussi car pour l’instant c’est l’économie qui régit beaucoup de paramètres. Voilà, c’est surtout cela que j’aimerais voir ! » Hugo, 22 ans

« Je rêve d’être une licorne ! Rires ! Et surtout de donner une belle vie à mon petit frère et à ma petite sœur ! Qu’ils soient heureux dans leur vie, qu’ils réussissent ! J’ai envie que toute ma famille soit heureuse, moi je m’en fou, j’ai plus envie que ma famille soit heureuse, mes amis aussi ! Je leur souhaite beaucoup de joie, pas de guerres ! Je ne vais pas dire à mon frère « va en Syrie ! ». Aussi, un de mes rêves ultimes, c’est plus tard, quand j’aurai des enfants, les élever dans un monde où je n’aurais pas à leur expliquer qu’à Paris, y’a des gens qui se sont fait tuer et ça… Mon but dans la vie, un rêve ! » Juliette, 18 ans

« Je rêve à plus de bienveillance à toutes les échelles, pour moi c’est le mot clé, la bienveillance. Je trouve que la solidarité, c’est surfait, qu’on l’a beaucoup utilisé que ça s’est même commercialisé. Je pense que ce principe de bienveillance vient se poser sur la question des égalités. Je pense qu’avec ce principe-là, on abolie les frontières, on régule les inégalités économiques et même agriculture etc. On pense en terme « d’être plusieurs » en sortant de l’individualisme en étant dans une pensée de bien-être pour tous. C’est un peu cliché ce que je dis, mais… Que son propre bien-être passe aussi par le bien-être des autres. Voilà. Je pense que voir des gens qui vont mal, ça pousse à chercher son propre bien-être et que quand, autour de soi, on voit des gens qui vont bien, toute échelle que ce soit (bienveillance des grands patrons, bienveillance des politiques…), on pourrait déjà penser le collectif et le « plusieurs » dans son propre chemin personnel » Chloé, 31 ans

« Je suis déjà super heureuse là… Je rêve peut-être de trouver ce que je veux faire ! Savoir ou je vais, peut-être. Je suis dans une période où je ne sais pas où je vais. Je suis à la fac et je ne sais pas du tout ce que je veux faire. Je voudrais savoir ce que j’aimerais faire » Apolline, 18 ans

« Je ne sais pas si vous avez vu le film « Demain », c’est un peu dans l’idée là, je rêve de voir une démocratie un peu plus environnementale et plus égalitaire. Une démocratie plus participative où chacun puisse partager son point de vue, ça passe d’abord par des tirages au sort, des choses comme ça. Environnementale, par exemple la place de l’agriculture dans les villes et dans les familles. Je trouve que… Par exemple, j’habite dans un quartier pas très loin du stade rennais et entre les bâtiments, ils ont mis des grandes piscines où il n’y a rien. Ce sont juste des grandes piscines qui ne servent à rien qui sont juste là pour la déco et je me suis toujours dis que mettre un jardin permettrait à tout le monde de cultiver des choses. Cela pourrait créer des emplois d’avoir quelqu’un qui s’occupe de ces jardin-là. Environnemental et égalitaire car ça permettrait, il y’a beaucoup de logements sociaux dans ces quartiers, aux gens qui ont un peu plus de mal à joindre les deux bouts tous les mois et de trouver de la nourriture, d’avoir cette ressource-là qui est saine et près de chez eux ». Kevin, 23 ans

« Je rêve qu’on travaille moins pour travailler tous et travailler mieux ! J’aimerais qu’on ait plus de temps pour nous, pour nos loisirs, pour se consacrer à la famille, pour faire du travail utile mais pas forcément rémunéré et que cela soit reconnu par la société. Je pense notamment aux pères et aux mères qui veulent s’occuper de leurs enfants, à tous ceux qui travaillent dans l’associatif en bénévoles, tous ceux qui sont utiles aux autres, en fait. Moi, j’aimerais qu’on soit rémunéré, qu’on nous reconnaisse dans la société en fonction des services qu’on rend aux autres. Plus on rend service à un grand nombre de personnes et plus notre utilité est grande pour la société… et ça ce n’est pas reconnu aujourd’hui. Voilà ». Blandine, 35 ans

« Je rêve de voir une telle manifestation en Syrie, peut-être un jour : de voir des manifestations contre le gouvernement. Normalement, on est habitué à remercier toujours le gouvernement. C’est la première fois que je vois ça. Donc je rêve d’un jour le voir et le vivre, d’oser sortir quand même en manifestation contre une loi du gouvernement en Syrie ». Houssam, 34 ans

« Je rêve de devenir le meilleur barman de Rennes parce que j’ai envie de faire parler de moi, un petit peu car quand j’étais jeune, personne ne m’écoutait réellement. Je me suis ainsi lancé dans un truc qui fait que… En gros, comment faire parler de moi : c’est servir des personnes qui peuvent m’écouter car pour moi la seule façon de se faire écouter c’est en gros, de servir de l’alcool aux personnes. Au fur et à mesure, j’ai développé une passion pour le bar qui fait que la mixologie était une des raisons de vivre que j’avais. Je me suis lancé là-dedans. Pour le moment je suis en arrêt de travail, après je vais partir dans le sud pour faire un peu mon travail. Je l’ai crié sur les toits pour être le meilleur barman de Rennes ! »

« Je rêve qu’on puisse tous vivre heureux, qu’on puisse chacun faire ce qu’on veut, qu’on fasse le travail qu’on a envie de faire, qu’on soit heureux en permanence, tout le temps, même si y aura toujours des hauts et des bas. On ne pourra pas avoir quelque chose parfait, mais au moins qu’on puisse, de manière générale, être heureux et vraiment faire ce qu’on veut. Etre heureux pour moi c’est de finalement pas avoir de regrets, de toujours se dire que ce qu’on a et ce qu’on fait, c’est quelque chose qui est bien, quelque chose qu’on aime, quelque chose qu’on a envie de faire et qu’on n’aurait pas envie de faire autre chose ». Tanguy, 17 ans

« Je rêve à ce que cette loi soit enlevée, la « loi travail », car je pense qu’elle remet en cause plein d’acquis sociaux et que c’est inadmissible. Il y’a de plus en plus de gens, une majorité, qui s’épuisent à la tâche, qui se sacrifient pour une minorité qui possède tout le capital. Je trouve ça inadmissible ! » Emilie, 28 ans

« Je rêve d’une belle vie, de bien vivre en communauté, en partageant. Après, j’ai toujours une vision aussi un peu individuelle quand je rêve, je pense à moi, qu’est-ce que je voudrai être plus tard. Je rêve de faire des légumes. Travailler dans le maraichage et faire des légumes, en communauté, j’aimerais bien. Faire une formation dans le maraichage, c’est un peu mon rêve, quoi. Et puis, voyager à vélo aussi. Des petites choses mais, je ne rêve pas grand, tu vois. Plus des petits trucs localement en coopérative, avec des amis, des collègues, des choses comme ça, quoi ». Nicolas, 25 ans

« Je rêve d’une société plus juste. Qu’on puisse faire valoir ses droits équitablement. Par exemple, par rapport à ce qui se passe en ce moment et jeudi, le droit de manifester, j’ai l’impression qu’on nous le retire, qu’on n’a plus le droit d’être dans les rues, qu’on essaye de nous chasser. Déjà, si on pouvait faire valoir nos droits, ce serait une bonne chose, voilà. J’ai l’impression qu’aujourd’hui, on a des institutions qui stagnent et qui nous empêchent de faire valoir ces droits. Elles prennent le peuple finalement à la légère » Thomas, 21 ans

« Je rêve d’un monde un peu plus juste avec tout le monde. C’est des trucs un peu bateau mais… C’est ça quoi ! Que ce soit un peu plus égalitaire, tous les trucs dans ce genre. La justice, c’est que tout le monde ait ses chances de pouvoir faire valoir ses droits en équité totale, sans qu’il y ait de corruption ou d’autres choses. Que vraiment tout le monde ait sa chance ! » Maxime, 21 ans

« Je rêve d’un monde « autrement ». Pouvoir créer autre chose que ce que l’on vit aujourd’hui. Je ne sais pas vraiment de quelle manière exactement, mais j’ai l’impression que peu importe où on se déplace, on vivra toujours un peu la même chose et du coup de trouver quelque chose vraiment de différent et peut-être plus avec la dimension de relations humaines que l’on peut retrouver dans des trucs alternatifs ou autre. Essayer d’étendre cela à un pays entier ou même à la terre entière. Un énorme rêve, quoi ! Moins d’individualisme, créer des choses ensemble. Quand on crée des choses ensemble, évidemment les relations se font plus facilement. Vivre plus ensemble, comme des communautés, mais en les élargissant le maximum possible. Parce que c’est facile de faire des petites communautés, mais à grande échelle, je pense que ça n’existe pas encore ! Donc, ce serait ça, pourquoi pas ! Un de mes rêves, parce qu’il y en a plein, hein ! Dans l’alternatif, il y’a la notion d’argent qu’on peut enlever, je pense. Pour moi, c’est vraiment enlever cette question de l’argent et de vivre sans argent et de faire tout ce qui est trocs et dons. Construire ensemble et utiliser ce qu’on a déjà au lieu de dépenser dans plein de choses qui ne servent à rien » Annaëlle, 19 ans

« Je rêve de la paix, des logements pour tout le monde, que tout le monde puisse vivre correctement. Je rêve d’avoir mon appart bientôt là et que les travaux avancent » Flavien, 23 ans

« Je rêve qu’on soit heureux, d’être dans un monde bien, dans un monde où on ne nous prend pas pour des cons. Ils commencent à installer plein de lois qui font qu’on perd les trucs qu’on a fondé avant » Elisa, 16 ans

« Je rêve qu’on gagne sa vie en faisant le taf qu’on veut, pas en étant obligé d’être sous un patron, des trucs comme ça. Soit être à son compte ou faire un métier qui n’est pas forcément légal, sans se faire cramer par les keufs qui sont à côté de nous » Julien, 17 ans

« Je rêve qu’on vive dans un monde qui ne serait plus dirigé par l’argent car ça crée des inégalités et ça cause pas mal de problèmes. On pourrait faire du troc. Un monde où il n’y aurait pas d’énergies fossiles, où tout serait nickel, où il n’y aurait pas de souci. Un truc à volonté, infini, il n’y aurait plus de problèmes ! » Tom, 16 ans