Le 24 septembre 2022
CENTQUATRE, 5 rue Curial, Paris 19 ème, Métro Jaurès
"Kanaky-Nouvelle-Calédonie. La trajectoire du Caillou", un film de Mehdi Lallaoui, 2022 Au nom de la mémoire, Mémoires vives productions, avec le soutien de la Société des Océanistes La projection aura lieu à 14 h
Présentation du film
« Le 4 novembre 2018, près de 175 000 calédoniens inscrit sur une liste spéciale ont été appelés à se prononcer sur l’indépendance du pays
Ce premier référendum d’autodétermination issu d’un processus de décolonisation unique, était l’aboutissement de trente années ouvertes par les
accords de Matignon en 1988 poursuivi par l'accord de Nouméa, dix ans plus tard. »
C’est par ce commentaire que s’ouvre le film de Mehdi Lallaoui, « Kanaky-Nouvelle-Calédonie, la Trajectoire du Caillou ». Ce film témoigne, au sortir des trente années des accords de Matignon puis de celui de Nouméa, du changement de la physionomie du pays. Aujourd’hui, devant tous les édifices publics, flotte le drapeau de la Kanaky et celui de la République, hier face à face, aujourd’hui côte à côte. À la tête du Territoire, un indépendantiste, Louis Mapou et un gouvernement où se côtoient ministres loyalistes et indépendantistes.
Le documentaire revient sur les trois référendums d’autodétermination de 2018, 2020 et celui contesté de 2021. Les grands témoins de ce film sont sur l’île d’Ouvéa et sur la Grande terre les suivants :
Eudoxie Faoutolo (tribu de Mouli, Ouvéa), ancien prisonnier du drame d’Ouvéa. Aujourd’hui, il est restaurateur.
Joanny Chaouri (tribu de Ognat, Ouvéa), ancien prisonnier du drame d’Ouvéa et ancien président du Sénat coutumier de la Nouvelle-Calédonie.
Jeitu Kenny (tribu de Saint-Paul, Ouvéa), pêcheur et rescapé de la grotte d’Ouvéa.
Virginie Bazit (tribu de Wénéki, Ouvéa), étudiante.
Roger Adjounhyope (tribu de Hwadrilla, Ouvéa), retraité. Responsable local du parti Les Républicains calédoniens.
Robert Kapoeri (tribu de Mouli Ouvéa), ancien instituteur et l’un (avec son frère Chanel) des anciens prisonniers d’Ouvéa.
Marie-Lucette Taoupoulou (tribu de Mouli, Ouvéa), pêcheuse. Militante pour le droit des femmes et de l’enfant. Membre du comité d’organisation des 30 ans.
Kuanene Wéa (tribu de Gossanah, Ouvéa), devenue Pasteur sur la Grande terre, ancien élève de l’école populaire kanak (EPK) de Gossanah, les EPK ayant été créée dans tout le pays durant les événements à partir de février 1985.
Julienne Lavelloi (tribu de Takedji, Ouvéa), secrétaire de direction à l’antenne de la Province des îles, fille de Vinsceslas Lavelloi prisonnier, assassiné dans la grotte en mai 1988.
Philippe Gomès, député, membre du congrès de la Nouvelle-Calédonie et dirigeant du parti Calédonie ensemble.
Emmanuel Macron (extraits du discours du Président le 6 mai 2018 au théâtre de l'île à Nouméa).
Pascal Sihazé, Sénat Coutumier, Nouville, l’un des Grands chefs de Lifou, Président du Sénat coutumier de la Nouvelle-Calédonie en 2018.
Sonia Backès, Nouméa, dirige le parti les Républicains calédoniens et est membre du congrès de la Nouvelle-Calédonie.
Caroline Machoro, originaire de Canala, membre de l’UC et du congrès de la Nouvelle-Calédonie. Caroline Machoro est la dernière personnalité vivante signataire des accords de Matignon.Elie Poigoune, originaire de Touho
Elie Poigoune, président de la Ligue des droits de l’homme, fut l’un des premiers bacheliers kanak, un des membres fondateur du Parti de libération Kanak. Enseignant à la retraite, il était membre du comité des sages réunissant une douzaine de personnalités de la société civile.
Paul Néaoutiyne (tribu d’Amoa, Poindimié) successeur de Jean-Marie Tjibaou à la tête du FLNKS et de la province Nord. Un des membres fondateur du Parti de libération Kanak, signataire de l’accord de Nouméa, maire de Poindimié et président de la Province Nord.
Jean-Pierre Aïfa, Bourail, ancien maire de Bourail, a participé à la réunion de Nainville-les-Roches (juillet 1983). Membre du «Comité des sages».
Aloisio Sako, Dumbéa, dirige le Rassemblement démocratique océanien (RDO), membre du FLNKS. Il est originaire de Wallis-et-Funtuna.
Franck Gérald Bonnard, Sarraméa, éleveur dans la région de Sarraméa.
Hommage à Déwé Gorodé
Déwé Gorodé nous a quitté en août (voir les deux billets: Déwé nous a quittés billetsMessage AISDPK) dont voici quelques extraits.
Elle a milité depuis toujours pour l'indépendance, le droit des femmes et pour une citoyenneté partagée. Elle était aussi une poétesse et une écrivaine du Pacifique, une défenseure aussi des langues kanak, dont le paicî et l'ajië, ses langues natales. Elle fut à l'origine de la création de l'Académie des langues kanak et de la diffusion de l'enseignement des langues dans les établissements scolaires calédoniens par deux lois de pays
Sa première élection date du 9 mai 1999, à l'assemblée de la province Nord. C'est l'une des premières femmes élue dans cette assemblée. Du 3 avril 2002 au 13 novembre 2002, elle fut vice-présidente du deuxième gouvernement en tant que FLNKS-UNI-PALIKA avec Pierre Frogier (RPCR) président. Puis du 28 novembre 2002 au 9 mai 2004, elle fut dans les mêmes fonctions du troisième gouvernement toujours sous la présidence de Pierre Frogier. Elle fut ensuite membre des quatrième et cinquième gouvernement, toujours vice-présidente, respectivement le 10 juin 2004 et du 24 juin 2004 au 23 juillet 2007, sous la présidence de Marie-Nöelle Thémereau (Avenir ensemble). Puis, une nouvelle fois vice-présidente du septième gouvernement (21 août 2007-10 mai 2009) de Harold Martin président (Avenir ensemble).
Au sein des gouvernements successifs de Nouvelle-Calédonie, elle fut en charge de divers secteurs, qui vont de la Culture, la Jeunesse et Sports…à la condition féminine, la solidarité et de la citoyenneté. Elle fut aussi en charges des Affaires coutumières et des relations avec le Sénat coutumier. Elle a été l'une des chevilles ouvrières de la mise en place des signes identitaires et de l'enseignement des langues vernaculaires prévus par l'accord de Nouméa, grâce à des lois de pays. Cela aboutit notamment à la création de l'académie des langues kanak (17 janvier 2007) et à la mise en place du comité de pilotage pour les signes identitaires (dessins des billet de banque, hymne national, devise, drapeau et nom du pays) et instauration du 24 septembre, jour de deuil kanak car anniversaire de la prise de possession de 1853, en jour de la citoyenneté partagée. Malheureusement, aucun consensus n'a pu se dégager sur le drapeau et le nom du pays.
Nous lui rendrons hommage à l'occasion de cette projection au nom de l'AISDPK.
Venez nombreux