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Billet de blog 27 mars 2023

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Épilogue sportif

La scène se déroule sur une petite estrade, dans une salle vide et blanche. Sur l'estrade se trouvent deux chaises, une pour Michel Foucault et une pour Noam Chomsky. Les deux hommes sont assis, chacun avec un micro devant eux. Il n'y a pas d'audience. Le silence règne pendant quelques instants avant que Foucault ne brise le silence.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Foucault: Bonjour Noam.

Chomsky: Bonjour Michel.

Foucault: Aujourd'hui, je voudrais discuter de la militarisation de la société. Que pensez-vous de cette tendance à transformer les citoyens en soldats?

Chomsky: Eh bien, je pense que cela est extrêmement préoccupant. Les gouvernements utilisent la peur et l'insécurité pour justifier la militarisation de la société, mais cela ne fait que renforcer la violence et l'oppression.

Foucault: Je suis d'accord, mais n'est-il pas vrai que la société elle-même est violente? Que le pouvoir est inhérent à la société?

Chomsky: Il est vrai que la société peut être violente, mais cela ne signifie pas que la militarisation est la réponse. Au contraire, cela ne fait qu'exacerber les tensions et les inégalités.

Foucault: Mais ne pensez-vous pas que la force est nécessaire pour protéger la société contre les menaces ?

Chomsky: Bien sûr, mais la militarisation de la société ne protège pas la population, elle la menace. La militarisation de la police, par exemple, conduit à une violence excessive contre les citoyens et à une perte de confiance dans les autorités.

Foucault: C'est intéressant Noam, mais vous admettrez que le pouvoir est nécessaire dans une société, n'est-ce pas?

Chomsky: Le pouvoir est inévitable dans toute société, avoir le pouvoir d'agir est inhérent à la vie, il est même antérieur à la conscience du pouvoir, mais cela ne signifie pas que la façon de l'exercer ne doit pas être questionné.

Foucault : Hm, il y a une piste de recit collectif derrière cette question...

Chomsky : Au point où nous en sommes nous ferions bien d'être réalistes... Nous devons remettre en question l'autorité et lutter pour plus de démocratie et de justice sociale.

Foucault: Et comment cela peut-il être accompli?

Chomsky: Par l'organisation et la mobilisation populaire. Les citoyens doivent se rassembler pour faire entendre leur voix et exiger un changement réel. La révolution est possible si nous nous organisons et luttons ensemble.

Foucault: Mais la révolution n'est-elle pas toujours violente?

Chomsky: Pas nécessairement. La violence peut être évitée si nous travaillons ensemble de manière pacifique pour réaliser nos objectifs. Mais si nous sommes agressés, par exemple par les violences policières, alors nous devons être prêts à nous défendre.

Foucault: Cela semble être une position très radicale.

Chomsky: C'est parce que la situation actuelle est très grave. Nous avons besoin de solutions radicales pour remédier aux injustices et aux inégalités.

Foucault: Je vois que nous ne sommes pas d'accord sur tout, mais j'apprécie cette discussion.

Chomsky: De même, Michel. Nous devons continuer à discuter et à débattre pour trouver des solutions aux problèmes les plus urgents de notre temps.

Soudain, une vieillard entre en scène et se joint à la conversation.

Vieillard: Hé ho, les gars! Vous parlez de révolution, mais avez-vous pensé à faire une danse de la révolution? (Il commence à danser).

Foucault: (souriant) Eh bien, je dois dire que c'est une idée intéressante, danser un peu nous mettra en meilleure condition physique pour l'action. (Il se lève et commence à danser).

Chomsky: (pouffant de rire) Ou peut-être que nous devrions nous contenter de discuter de la révolution plutôt que de la danser.

Foucault: (Tout en exécutant un pas de capoeira) Noam, je suis d'accord avec vous sur le fait que la militarisation de la société peut mener à plus de violence et d'oppression, mais ne pensez-vous pas que la liberté individuelle est également importante?

Chomsky: Bien sûr, la liberté individuelle est essentielle. C'est pourquoi nous devons nous battre contre les formes d'oppression qui la limitent, comme le sexisme, le racisme, et la discrimination.

Foucault : C'est intéressant, Noam. Mais n'oublions pas que la liberté individuelle n'est qu'un concept abstrait qui peut être utilisé pour justifier des formes d'oppression plus subtiles. Par exemple, la surveillance généralisée et l'utilisation abusive des données personnelles peuvent limiter la liberté individuelle ou permettre à des entreprises privées d'influencer des élections et à des systèmes oppresseurs de conserver le pouvoir.

Chomsky : Je suis d'accord, Michel. Mais nous ne pouvons pas simplement rejeter la liberté individuelle comme un concept vide. Il est essentiel de reconnaître les formes d'oppression qui la limitent et de lutter contre elles.

Foucault : Bien sûr, Noam. Mais nous devons également reconnaître que les formes d'oppression ne sont pas toujours évidentes. Les relations de pouvoir sont souvent dissimulées et implicites, ce qui rend difficile leur identification et leur démantèlement.

(Le vieillard enseigne quelques passes de capoeira à Foucault.)

Chomsky : Absolument, Michel. C'est pourquoi nous avons besoin de théories critiques qui nous aident à comprendre les rapports de pouvoir et à les remettre en question. La linguistique critique, par exemple, nous permet de comprendre comment le langage peut être utilisé pour maintenir les relations de pouvoir existantes.

Foucault : Tout à fait, Noam. Et les théories critiques nous aident également à comprendre comment les relations de pouvoir sont imbriquées dans les institutions sociales et les pratiques quotidiennes. Mais comment pouvons-nous atteindre une véritable liberté individuelle dans une société qui nous conditionne tous?

Chomsky: Nous pouvons par exemple atteindre une liberté de meilleure qualité en luttant contre les structures de pouvoir qui contraignent nos forces de travail et utilisent de notre temps de vie à leur profit. En donnant du sens à notre travail, nous pouvons créer une société plus juste et plus égalitaire.

Foucault : Bien vu, les structures de pouvoir économiques peuvent également exercer un contrôle sur nos vies en nous contraignant à travailler pour leur profit. En luttant contre ces structures de pouvoir, nous pouvons créer un récit collectif qui valorise le bien-être de tous les membres de la société plutôt que de privilégier les intérêts d'une élite économique.

Le vieillard continue de danser, mais cette fois, il est rejoint par un pingouin et un hippopotame.

Vieillard: (riant) Regardez qui s'est joints à nous! Nous avons besoin de tous les animaux pour danser la danse de la révolution!

Foucault: (souriant) Eh bien, c'est une vision intéressante de la révolution.

Chomsky: (riant) Oui, peut-être que nous devrions former une coalition de tous les animaux pour nous aider à renverser le système!

Le pingouin commence à faire du breakdance, l'hippopotame se met à chanter, tandis que le vieillard s'est emparé d'un instrument de musique. La conversation devient de plus en plus absurde et incohérente, mais tous les personnages sont heureux de participer à cette joyeuse danse de la révolution.

Fin de l'épilogue.

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