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Deux contributrices souriantes s'appliquent à dessiner leurs slogans de soutien aux actrices et auteures qui ont protesté contre le césar de Polanski et dans le prolongement développent la sororité à l'intérieur de la lutte féminine et sociale.
Salle Eugène Varlin vers 19h. L'accueil ce vendredi 6 mars de son grand sourire, cette militante féministe ne perd pas une minute à mettre à l'aise les arrivantes toutes survoltées de contribuer à cette journée historique de grève internationale et de journée internationale des droits de la femmes; on a du mal a reconnaître la salle tant l'activisme déborde; l'excitation est à son maximum; les jolies abeilles se frayent un chemin; par ici pour aller chercher une agrafeuse; par là pour se poser sur le carrelage pour commencer sa pancarte créative. La salle Eugène Varlin de la Bourse du Travail de République est une ruche de sororité grandissante. Pancartes violettes Nous Toutes à assembler, cartons découpés vierges à féminiser. On écrit ce soir le mot sororité avec un regard échangé, une bouche souriante, des mots solidaires.
Éclats de voix féminines engagées et souriants. Éclats de rire au féminin. A travers... passe une tonalité... bienveillante, " n'oubliez pas de prendre vos pancartes avant de partir ", parole de contributrice expérimentée. Sororité.
Nous Toutes est ce collectif de lutte féminine contre le sexisme et les violences faites aux femmes qui a organisé pour la deuxième fois la marche contre les violences des femmes le 23 novembre 2019; une vague violettes de pancartes dénonçant le sexisme encore présent dans la société et la progression alarmante de féménicides dans notre hexagone.
Féminicide. Pour ne pas contrarié le grand journal Le Monde, dans son bel article de Marion Dupont - La sororité n'est-elle qu'une fraternité au féminin ? , https://www.lemonde.fr/idées/article/2020/03/04/la-sororité-n-est-elle-qu-une-fraternité-au-féminin-au_600317273232.ht ,ce n'est pas le mot sororité qui n'est pas reconnu par le dictionnaire Larousse, mais le mot féminicide qui ne l'est pas encore. Alors que Wikipédia, développe une définition plus approfondie que le dictionnaire " franco-français ", sur ce concept qui a été remis sur la scène politique en 1970, par les féministe qui voulaient se réunir pour faire reconnaître et progresser leurs droits en tant que femmes. Attitude de solidarité féminine, le Larousse reste sobre et bien court sur cette notion, alors que le mot fraternité reçoit une définition profonde - lien de solidarité qui devrait unir tous les membres de la même familles humaine; sentiment de ce lien - Raphael Enthoven ne s'en désolera probablement pas. Son avis de philosophe sur cette notion est explicitement dénigrant: " la sororité est ce qu'un club de supporter est à une nation". youtube.com/watch?v=PseJcxS64bc
Caroline de Haas qui milite sur l'égalité des femmes et des hommes pourrait commenter avec brio cette sortie du chroniqueur à l'époque sur les ondes d'Europe 1. Sa voix de militante déter émergeant du décor de grève n'était pas présente en cette soirée de préparation du 8 mars.
Les détracteurs de Wikipédia pourront néanmoins apprécier laquelle des définitions est la plus progressiste. La sororité désigne des liens entre les femmes qui se sentent des affinités, ont un vécu partagé dû à leur même condition féminine et au statut social qui y est alors lié." fr.wikipedia.org/wiki/Sororité
L'hymne à la femme n'est-elle pas un fruit de la sororité et bien plus qu'une attitude, un appel à la sororité qui émancipe la femme du patriarcat dominant et conscientise la femme dans son amour de liberté de pensée et d'agir.
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Cette contributrice est très impliquée depuis 20h, appliquée à écrire avec un graphique coloré sa pancarte pour dénoncer un archaïsmes dans notre société: Protéger les victimes pas les violeurs.
Beaucoup de pancartes se répètent car un principe pédagogique de base et bien connu des enseignants veut que pour faire rentrer un principe élémentaire rien ne vaut de la répéter, le re-re-répéter nécessairement pour qu'il soit assimilé.
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Cette contributrice féministe est une dessinatrice incroyablement habile et d'une grande dextérité, elle a réalisé plusieurs pancartes en rapport avec la cérémonies des Césars, une passion qui n'est pas encore son métier mais cela ne saurait tarder. Assise au milieu des autres femmes, sur le carrelage de la salle Eugène Varlin, la Bourse du Travail ressemble à un atelier d'artistes en ébullition créative; depuis le début de la soirée cette dessinatrice enchaîne croquis sur croquis. Ici, un message au patriarcat complaisant et dominateur qui laisse les corruptions perdurer. " On se lève, on se casse ", est un message viral écrit sur une majorité de pancartes ce soir comme une insurrection à cette classe intellectuelle du cinéma français qui à l'instar de l'affaire Matzneff a révélé un microcosme littéraire et une élite culturelle des années 80-90, complaisantes de la pédocriminalité, jusqu'en 2016 avec ce livre faisant l'éloge d'e l'écrivain pervers pédophile. En préparation de la journée internationale des droits des femmes et dans le prolongement du mouvement #me too, la parole des femmes s'est libérée sur des comportements masculin abjectes que la sororité des femmes dénonce. Adèle Haenel, Vanessa Spingora se servent de leur notoriété pour dénoncer une pratique confortée par une certaine conception du patriarcat qui consiste à laisser croire aux adolescentes que l'homme par ses attributs sexuels à ce pouvoir, ce droit de cuissage, de faire la femme. Cette conception dominatrice de l'homme sur la femme est à cet égard révélatrice d'abus sexuels dont ont payé ses femmes et combien d'autres, qui passent à l'âge désirable dans une société hiérarchisée par un patriarcat dominateur.
" Le pauvre, tu es sûre ? Il t'adore. " Cette phrase est la réponse à Vanessa Spingora par la bouche de sa propre mère au moment où l'adolescente de l'époque réalise l'ignoble personnage qu'est Matzneff - un ogre pour reprendre ses mots - elle avait non seulement découvert la supercherie séductrice mais également ses pratiques pédophiles. " Notre passion extraordinaire aurait été sublime c'est vrai si j'avais été celle qui l'avais poussé à enfreindre la loi par amour ; si au lieu de cela G. n'avait pas rejoué cette histoire des centaines de fois toute au long de sa vie." Le livre de Vanessa Spingora est dans le vent de la parole Me Too, le témoignage d'une femme sur le vice d'un homme sans scrupule et destructeur protégé par la complaisance de son milieu intellectuel; qui ne dit mot consent; Le Consentement un livre à faire lire à toutes ces adolescentes en âge de découvrir leur sexualité pour prévenir des dangers de ces prédateurs.
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Hirak. Femmes algériennes en lutte pour dénoncer les arrestations arbitraires du pouvoir algérien. Ce mouvement de contestation populaire contre le régime politique de corruption est fortement réprimé par l'Etat algérien. Des femmes algériennes contestataires du pouvoir sont encore incarcérées. Ici, Samira Messouci qui vient d'être libérée de plus de 5 mois de prison en Algérie.
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La gendarmerie ceinture les premières manifestantes et manifestants sur le boulevard du Temple. Puis, à droite va se dérouler une scène de rixe provoquée par la présence des factions fascistes. Les gendarmes ont laissé les factions d'extrême droite filer interpellant avec brutalité des manifestantes anti-fasciste. Une grenade de desencerclement a été lancé. Le samedi précédent, la manifestation du 8 mars, une marche féministe nocturne déclarée a été réprimé par les FDO. Les CRS et les gendarmes ont déployé une dizaine de camions autour de la place de la République pour bloquer certaines rues adjacentes. Les manifestantes voyant vers 21H30 approcher les FDO en direction de la place de la République où elles étaient réunies sans incident, un mouvement général les a entraîné vers la rue faubourg du Temple en direction du canal St Martin, scandant " tous le monde déteste la police " bloquées par les FDO. Des chants anti-fascistes, et des slogans contre les violences policières de centaine de manifestantes ont résonné devant un cordon de FDO droit dans ses bottes. Une manif sauvage a suivi mais la gendarmerie a réussi facilement à leur barrer la route.Vers 22h30, un groupe d'une vingtaine de voltigeurs à moto se sont déployés empruntant le canal St Martin en direction de République. La tension est montée pour traquer les manifestantes dans le quartier qui ont fini par subir des coups de matraques et ont été gazé et forcer avec violence à rejoindre le métro République.
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Dans ce grand rassemblement de fin de manifestation du 8 mars pour la sororité place de la République, un témoignage très émouvant que cette scène nous offre : " La révolution sera la floraison de l'humanité, comme l'amour est la floraison du cœur " (Louise Michel)
Place de la République arrivée des cortèges de la manifestation du 8 mars. Un rassemblement sur la place de la République emmené par le char des Rosie a réuni les manifestantes et les manifestants retrouvant le sens festif de cette manifestation après les tensions de gendarmerie sur les manifestantes anti-fasciste dans l'après-midi. Après une minute de protestation demandée par les Rosies pour scander " On se lève, on se casse, on vous emmerde ", les manifestantes ont fustigé le gratin du cinéma français en leur adressant ces mots devenus viral. Mais un élan d'amour donne un sens particulièrement touchant à ce moment: ce couple de manifestants tombé dans les bras mutuellement. Une minute plus tôt, la foule s'indignait de honte sur le " Violanski ".
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Alliance des femmes d'Amérique Latine, très fort engagement dans ce cortège en lutte contre le sexisme et les violences contre les femmes: " cocinar, lavar, y tambien trabajar " , " notre corps n'est pas un butin de guerre ". On chante on danse et les drapeaux se hissent haut en couleur.
" 3 600 femmes ont été assassiné en 2019 au Mexique", de source RFI. La moitié des femmes du pays y sont victimes de violences conjugales. Les féminicides y sont particulièrement cruels. Corps mutilés. Violés. Découpés. En constante augmentation depuis 2007. Une incompétence des forces de l'ordre et de la justice qui fait qu'une femme sur dix victime ne porte pas plainte. Mexico est aussi la ville où le taux de féménicide est recors. Des crimes de femmes en toute impunité.
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"Solidarité avec les femmes du monde entier "; chant émouvant au milieu de cet hommage rendu aux femmes de l'hexagone victime de féminicide; suivi de l'hymne des Gilets Jaunes en convergence de lutte des grévistes contre la loi de retraites par points " On est là, on est là même si Macron le veut pas nous on est là... "
Après cette hymne des femmes diffusée par le char des Rosies en combinaison bleue et gants jaune vifs, enchantement de chants solidaires dans la foule se multipliant vers 18h30 révélant ainsi cette sororité tant dénigrée. Une ambiance sisterhood dans le public.
La fraternité est-elle cette matrice féminine qui accueille le "clan des frères " - du latin frater - en sa matrice comme la mère nature porte ce monde que dirige les hommes sans qu'elle ne puisse lui donner son sens ?
Cette Hymne des Femmes a été créé en l'honneur de femmes de la Communes de Paris et résonne tant par sa musique que par ses paroles comme universelle et dégage un puissant sentiment de sororité.
" Brisons nos entraves ! " - " Hors du monde reléguées " - " L'une de l'autre ignorée " - " Découvrons nous des milliers " - " Ils nous ont divisées, les femmes "
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En fin d’après-midi des centaines de femmes portant ces pancartes commémoratives de femmes du féménicide chantant ensemble pour leur mémoire en toute sororité et fraternité des hommes présents sur la place de la République. La lutte féminine date d'avant la première guerre mondiale. En témoigne cette article archivé de l'Humanité, Tribune Féministe du 9 mars 1919 (source Rétro news) :
La Journée des Femmes
La " Journée des Femmes " fut créée avant la guerre au sein même de l'Internationale ouvrière féminine socialiste. Il fut décidé qu'un jour dans l'année, toutes les femmes devraient se réunir pour exprimer leurs espérances, déclarer leurs droits et faire connaître au monde leurs revendications. Ce jour fut fixé au 8 mars ou au jour le plus rapproché de cette date.
Pendant la guerre, les femmes socialistes de la plupart des pays belligérants consacrèrent pieusement cette journée à unir leurs douleurs et leurs espoirs et, malgré les rigueurs de la censure, des saluts affectueux et fraternels purent nous parvenir d'Angleterre, d'Allemagne, d'Autriche, de Hollande.
Dans l'horrible sueur de sang les femmes consacrèrent invinciblement au fond de leurs âmes la flamme divine de la solidarité humaine. Toutes étaient meurtries dans leur cœur de leur cœur et la même peine engendrait en elle la même pitié.
La "pitié" n'est que peu utilisée de nos jours, dans une lutte sociale l'apitoiement est un sentiment passif, mais plutôt "l'empathie. L'empathie est cette capacité en chacune et chacun de nous à défendre les droits humains. Une sensibilité vitale à la souffrance d'autrui et à l'injustice. Cette capacité de mobilisation passe par une intelligence collective à construire des actions qui vont dans ce sens; à ce saisir de cette liberté d'expression inscrite dans les droits fondamentaux humains pour faire avancer les maux de notre société. C'est ce droit d'expression qui en cette Journée internationale des droits des femmes s'est exprimé en cultivitant cette sororité au secours d'une fraternité.
Portfolio 9 mars 2020
Sororité pour le monde: Journée Internationale de la femme à Paris
Paris, dimanche 8 mars en grève des femmes, Journée internationale des droits des femmes, les préparatifs en amont, la manifestation de place d'Italie - République. Inventivité, engagement, résistance et sororité. Un weekend arc-en-ciel, d'un activisme exaltant, entaché pourtant par des violences policières outrancières sur des manifestantes féministes non-violentes. Regard...
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