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J'ai chargé sur mon portable « Agora », la première appli du gouvernement français.

Absence de discrimination

Depuis la signature du Manifeste de Davos en 1973, le privé a investi nos institutions politiques. 

Après un demi-siècle de présence, je ne vais donc pas faire un déni de leur existence en refusant tout dialogue avec eux. 

Je suis même prête à me laisser surprendre par les idées du gouvernement sur l'écologie. Clic.

Dépassement des préjugés

C'est vrai que les young leaders de Davos constituent une communauté soudée par une fervente pratique des commandements du livre de John Kotter « Alerte sur la banquise », un mythe élevant l'urgence et la communication au rang de vertus.

Malgré des personnalités que je perçois communément arrogantes et en dépit de leur volonté de faire contrôler tous les individus par des algorithmes ou d'asservir à l'argent toutes les belles choses auxquelles je tiens, je refuse de diaboliser les néolibéraux au pouvoir :

> ils se sont peut-être enfin rendu compte que « la terre en ébullition » rend obsolète les leçons de Kotter sur la gestion du changement climatique.

> ils sont peut-être capables de se repentir pour les effets délétères que l'Idée de Progrès a eu sur l'état du monde, depuis 50 ans.

Même pas peur d'eux

Power BI est un outil numérique que j'ai ici-même proposé comme un moyen potentiel pour dépasser les limites de la représentativité politique. 

Je décide donc de contribuer à leur enquête, par souci de cohérence avec moi-même.

Je choisis les deux propositions que je souhaiterais voir mises en oeuvre en priorité.

Après tout, le plus grand risque que j'encoure est de passer pour une affreuse collabo auprès de mes pairs : « Avec un titre de blog pareil, c'était louche,…».

L'exigence

Je ne diabolise pas plus les néolibéraux que je ne les idéalise. Si je leur accorde ma confiance le temps d’un sondage, je m'attends à ce que, de leur côté, ils tiennent leur promesse de mettre en oeuvre les propositions pour lesquelles ils m'ont demandé de voter. C'est une question de cohérence, d'intégrité, de respect, d'éthique, des valeurs sur lesquelles je ne transigerai pas. 

Les deux axes pour lesquels les français ont opté sont la limitation de l'imperméabilisation des sols et le déploiement d'alternatives aux pesticides.

Ils leur reste à établir une cité à l'image de leur communication. Pour que les faits soient à la hauteur du discours, deux décisions immédiates pérenniseraient le dialogue entre le gouvernement et les citoyens :

> Contre l'imperméabilisation des sols : l'arrêt de la A69

> Contre les pesticides : l'nterdiction du glyphosate

Et si c'était ça l’amitié politique ?

Je voudrais croire que le néolibéralisme m'est totalement étranger, comme d'autres refusent de reconnaître leurs racines africaines.

Mais je suis née avec Davos, j'ai toujours travaillé dans des structures qui basent leur gestion sur la maîtrise de leurs indicateurs de performance, j'utilise un portables et un PC fonctionnant à plein régime avec des algorithmes. Je dois donc accepter, même si c'est difficile, que parmi les différentes identités qui me composent, la composante néolibérale n'en est pas totalement exclue.

Cette composante néolibérale que je me refuse à ne pas reconnaître et que j'explore depuis une centaine de billets, vous pouvez la haïr, il est même facile de me limiter à cette seule composante que vous abhorrez : de nos jours, de part la prééminence donnée aux réseaux sociaux, nier l'existence de l'Autre, c'est le tuer.

Qu'importe. Cette semaine, Amin Maalouf a été élu nouveau secrétaire perpétuel de l’Académie française. En son honneur, j'ai choisi cet extrait des Identités meurtrières :

« Chacun devrait pouvoir inclure, dans ce qu'il estime être son identité, une composante nouvelle, appelée à prendre de plus en plus d'importance au cours du nouveau siècle, du nouveau millénaire : le sentiment d'appartenir aussi à l'aventure humaine. »