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En souvenir du Massacre de Tarajal en 2014, le 6 février a été élue Journée internationale de CommemorAction : les CommémorActions sont à la fois des commémorations et des protestations qui visent à construire collectivement des processus qui peuvent soutenir les familles dans leurs revendications pour avoir vérité et justice concernant le sort des êtres chers.
Il y a 10 ans, le massacre de Tarajal
Le 6 février 2014, plus de 200 personnes, parties des côtes marocaines, ont tenté d’accéder à la nage à la plage du Tarajal, dans l’enclave espagnole de Ceuta. Pour les empêcher d’arriver en « terre espagnole », la Guardia civil a utilisé du matériel anti-émeute et les militaires marocains présents n’ont pas porté secours aux personnes qui se noyaient devant eux. Quinze corps ont été retrouvés côté espagnol, des dizaines d’autres ont disparu, les survivants ont été refoulés, certains ont péri côté marocain.
Rendons hommages à:
Armand Ferdinand SOUOP
Yves Martin BILONG
Larios FOTIO
Nana Roger CHIMI
Youssouf
Charles Alphonse NDOUR
Ibrahim KEITA
Daouda DAKOLE
Oumar Ben SENDA
Blaise FOTCHIN
Ousmane KENZO
Jeannot FLAME
Samba BAYA
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Dix ans pendant lesquels le nombre de morts et de disparu.e.s n'a cessé d'augmenter, dans la Méditerranée et sur la route des Canaries, dans les frontières internes de l'UE, dans la Manche, aux frontières orientales, le long de la route des Balkans, et encore dans le désert du Sahara et le long de toute autre trajectoire de mobilité. Le régime de frontière a montré encore en 2023 son visage cynique de manière totalement décomplexé, lors du naufrage de Cutro, quand la nuit du 25 février 94 personnes sont décédées et au moins 11 autres ont disparu à quelques mètres des côtes italiennes, sous les regards immobiles de Frontex et des autorités italiennes, encore le 14 juin quand plus de 600 personnes ont disparu à jamais au large de Pylos, en Grèce et tout comme le 23 avril 2022, quand un bateau avec 90 personnes à son bord a coulé au large des côtes libanaises.
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« Parce qu'oublier, c'est tuer une deuxième fois » ,
Pour rendre hommage, pour témoigner, pour ne pas oublier, pour dénoncer :
A Douarnenez, habitant·es, associations et activistes ont organisé trois temps forts :
-Au marché le samedi matin, avec l’installation de l’exposition « Missing at the borders » (issue du site internet https://missingattheborders.org/news) qui met la lumière sur la parole des familles et des proches de disparu.e.s. et une banderole commémoraction affichée sur les halles du marché.
-Sur le port du Rosmeur avec un appel à rassemblement le dimanche autour d’uns installation visuelle et chantée: exposition « Missing at the borders », exposition sur la déconstruction des idées reçues ; collage de noms de personnes disparues sur le sol du port avec fleurs et bougies, pour rendre hommage, pour témoigner, pour ne pas oublier, pour dénoncer. Le déploiement d’un canot de sauvetage est venue compléter l’installation pour témoigner des pratiques des gardes côtes grecs qui jettent à la dérive les personnes cherchant asile en Europe dans ce type de canot au milieu de la mer sans eau, sans gilet de sauvetage et sans téléphone. Une chorale est venue chanter et l’appel 2024 a été lu en neuf langues différentes.
-Une soirée cinéma avec le film « Tête Froide » qui évoque les enjeux de pressions et de répressions aux frontières à travers une fiction sur la frontière franco-italienne. Le film a été suivi d'une explication du pacte asile immigration qui a été voté en décembre dernier et qui ne fait que durcir le système frontalier déjà en place.
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« Parce que Oublier c'est Tuer une Deuxième Fois »
« Parce qu'on ne veut pas s'habituer »
« Parce qu'on savait »
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La conclusion de ce long week-end : la mobilisation de la société civile est le socle pour garder l'humanité face à l'abandon de nos institutions et la fascisation de nos politiques.
Migrer pour vivre, pas pour mourir ! Ce sont des personnes, pas des chiffres !
Liberté de mouvement pour tous et toutes !Agrandissement : Illustration 6
QUI NOUS SOMMES
Nous sommes parents, amis et amies de personnes décédées, portées disparues et/ou victimes de disparitions forcées le long des frontières terrestres ou maritimes, en Europe, en Afrique, en Amérique.Nous sommes des personnes qui ont survécu à la tentative de traverser les frontières à la recherche d’un avenir meilleur.
Nous sommes des citoyen·es solidaires qui aident les immigré·es durant leur voyage en fournissant une aide médicale, de la nourriture, des vêtements et un soutien lorsqu’ils se trouvent dans des situations dangereuses pour que leur voyage ait une bonne fin.
Nous sommes des activistes qui ont recueilli les voix de ces immigrés et de ces immigrées avant leur disparition, qui s’efforcent d’identifier les corps anonymes dans les zones frontalières et qui leur donnent une sépulture digne.
Nous sommes une grande famille qui n’a ni frontière ni nationalité, une grande famille qui lutte contre les régimes de mort imposés à toutes les frontières du monde et qui se bat pour affirmer le droit de migrer, la liberté de circulation et la justice globale pour tous et toutes.
Portfolio 13 février 2024
CommemorAction 2024 : on n'oublie pas, on ne pardonne pas!
Le 6 février, c'était la journée mondiale de lutte contre le régime de mort aux frontières et pour exiger la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles. Pour la troisième année consécutive, Douarnenez a répondu à l'appel qui été suivi par 55 villes (dont sept en Bretagne) de 17 pays d'Afrique, d'Asie et d'Europe.
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