Je viens d'apprendre que je suis atteint d'un cancer du rein avec métastases à l'un des poumons. Ce cancer assez rare provoque 10 000 décès par an en France et se situe au 6ème rang en terme de cause de mortalité. De plus, je traînerais cette maladie depuis un bon bout de temps sans jamais m'être aperçu de rien, ce qui constitue un facteur aggravant côté pronostic. Enfin bref, de quoi ne plus me faire trop d'illusions sur mes chances de survie à long ou à moyen terme.
Quand les deux médecins m'ont annoncé la nouvelle, j'ai été assez surpris mais assez serein aussi. Je crois dur comme fer en la survie après la mort et pour moi, la vie sur cette terre n'a pas franchement été une partie de plaisir. Néanmoins, je ne m'en plaindrai pas plus que cela car il s'en trouve des milliards à souffrir et à galérer bien plus que moi. Et j'ai eu le très grand bonheur de partager ma pauvre vie avec une femme admirable.
Toujours est-il que savoir sa fin proche confère certains privilèges comme celui de pouvoir dire merde en toute impunité à tous les sales cons qui passent leur temps à vous pourrir la vie. Par exemple, je me verrais bien aller faire un tour à mon agence PE pour dire son fait au grand abruti qui y tient l'accueil certains jours de la semaine. J'ai également une autre casserole sur le feu qui concerne une de mes clientes qui n'est pas contente d'avoir appris que je ne pourrai pas donner suite au devis que je lui avais présenté. Elle me réclame les 48 € que je lui avais facturé pour établir ce devis, alors que je n'étais pas encore au courant de mon état. Je lui ai répondu que son Assurance Habitation (Allianz) qui a pris cette affaire en main, devait normalement prévoir ce genre de situation et pouvoir l'indemniser. Mais sans doute conseillée par la directrice de son agence Allianz qu'elle prétend connaître personnellement, cette cliente m'a fait savoir que son assurance entendait bien se saisir de l'affaire mais pas dans le sens que je lui avais suggéré. Sauf à lui rendre les 48 € avant la fin de cette semaine.
Bon, et comme je suis partageur et jamais à court d'idées quand il s'agit d'aider les personnes ou les collectifs de bonne volonté, j'ai pensé que ma situation de condamné à plus ou moins brève échéance pourrait peut-être servir à d'autres. Si certains avaient des suggestions à me faire, c'est donc avec le plus grand plaisir que je les examinerai.