La guerre génocidaire menée par Israël contre Gaza a engendré, en Tunisie, un déferlement rhétorique sans précédent à tous les niveaux de la société. Pourtant, parmi les nations arabes, la Tunisie se distingue par sa capacité à fournir un soutien réel à la Palestine, loin des discours creux.
La Tunisie, aux côtés de la Palestine et de la Jordanie, est l'un des rares pays arabes signataires du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI). En conséquence, elle aurait pu se rallier à l'Afrique du Sud, au Bangladesh, à la Bolivie, aux Comores et à Djibouti dans leur démarche auprès du procureur de la CPI, sollicitant l'ouverture d'une enquête sur les crimes israéliens à Gaza. De plus, elle aurait pu elle-même entreprendre cette initiative, appelant le procureur à enquêter non seulement sur les actes perpétrés à Gaza, mais également sur les crimes de colonisation et d'apartheid. D’ailleurs, l’Afrique du Sud a encouragé « les autres États parties au Statut de Rome à se joindre à la saisine, ou à soumettre des saisines distinctes de manière indépendante ».
La décision de la Tunisie d'écarter l'option de porter l'affaire devant la CPI confirme une tendance regrettable, caractérisée par une posture extrême mais purement rhétorique, sans engagement concret.