Fred Vargas, archéozoologue et auteur de « rompol » (entendez par là roman policier) a répondu présent le jour de la générale(le 9 juillet) de L'abolition des tracas.
Dites-moi, n’est-il pas meilleur endroit que le festival d’Avignon pour aller se « détracasser », en d’autres termes se débarrasser de ses tracas.Comme dans toutes les actions qu'elle mène, Fred Vargas se donne à fond.La FNAC qui soutient ce spectacle a organisé à Avignon une rencontre de Fred Vargas avec des lecteurs-spectateurs.
Mais alors, Fred Vargas est-elle devenue auteur de pièce de théâtre.« Je suis venue défendre cette pièce qui n’est pas de moi » déclare-t elle d’emblée.Lors de la rencontre, elle est accompagnée de Lulu Menase, réalisatrice et metteur en scène, d’Oriane Littardi comédienne et Jo Vargas peintre et réalisatrice de décor de théâtre (Jo est la sœur jumelle de Fred).L’adaptation de Lulu Menase est tirée de 2 recueils* de Fred Vargas.« Les 2 textes ont été écrits pendant les vacances, ce sont 2 textes comiques, le premier date de 2001 et a commencé par des lettres écrites à mon fils en colo. J’avais besoin de meublé un vide. Pas de polar en cours, les vacances… et puis j’ai décidé de continuer » nous livre Fred Vargas « Je les ai écrits pour rire » Lulu Menase intervient« un jour Fred m’a dit « Tiens je te les donne pour rire. » Le rire et l’humour y sont comme des ricochets mais le texte est beaucoup plus profond que Fred ne veut bien le dire. J’ai adapté ces textes. Le spectacle a été crée pour une tournée en Turquie, notamment pour le festival de théâtre d’Istanbul. »Fred Vargas reprend la parole « Une adaptation est forcément très différente du recueil initial. A chaque fois que l’on m’a demandé de participer à une adaptation j’en refais une matière littéraire. Je ne suis pas une visuelle. Lulu prend un tempo plus lent que moi et très poétique. »De quels tracas Fred Vargas veut-elle nous débarrasser ? Rien moins que les TRACAS de l’amour, la métaphysique, la guerre, le néant, le sens de la vie.La comédienne Oriane Littardi s’est emparée du personnage avec brio. Sa présence donne une autre dimension à l’apport Vargas-Menase. « Ce n’est pas un texte autobiographique » se défend Fred Vargas mais lorsqu’Oriane Littardi revêt la blouse blanche du chercheur, la salopette de l’archéologue ou la veste du maître de conférences ; on ne peut s’empêcher d’y retrouver l’auteur initial. Nous embarquons avec Oriane Littardi dans le bateau de l’utopie où elle nous invite à jeter au fond des océans « la mallette à outils de pressions » (l’ultimatum, le reproche…) La sensibilité de Jo Vargas pour les décors nous transporte dans l’univers d’un chantier de fouilles archéologiques.Allez démêler avec elles « la pelote des soucis du monde » !
Elles vous mettront en présence d’un mystérieux C. Un personnage qui nous accompagne tout au long de notre existence. Mais qui est C. ? Vous ne voyez pas ?
_ Critique de l'anxiété pure de Fred Vargas Ed. Viviane Hamy, 2003