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Billet de blog 7 juin 2014

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Zone rouge

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La Première Guerre mondiale ayant inauguré l’utilisation massive de munitions industriellement produites, elle a laissé en France, en Belgique et en Allemagne de graves séquelles physiques, chimiques et écotoxicologiques.

Quatre-vingt-dix ans après la guerre, des anomalies écologiques persistent dans les 11 départements de la zone rouge (sur quatre régions). Les zones bleues et jaunes peuvent aussi être localement concernées, par exemple sur les lieux de destruction de dépôts de munitions, de carburants, d’usines chimiques ou métallurgiques, mais, ce sont les départements de la zone rouge et notamment la Meuse, le Pas-de-Calais, le Nord et la Somme qui sont de loin les plus touchés.

  1. Zones rouges : ce sont les zones correspondant aux lignes de front des armées, où sont concentrées les dommages majeurs. Les sols y sont bouleversés, et les infrastructures routières, ferroviaires, industrielles, ainsi que ponts, ports et canaux y sont généralement totalement détruits.

À titre d'exemple, on a largement et très tôt récupéré le cuivre des munitions, mais laissé les millions de billes de plomb éparpillées par les obus shrapnels. La composition du sol est donc modifiée, au regard des contaminants chimiques soumis à des normes, pour 10 000 ans au moins (le plomb, le mercure, le zinc.. ne sont pas biodégradables). 

Chaque année, des centaines de milliers d'obus et autres munitions sont encore mis au jour, par hasard, lors des labours ou de travaux, et le seront longtemps encore (durant 700 ans environ au rythme actuel de déminage, selon la Sécurité civile).

Résilience naturelle toxique

Le couvert forestier s’est facilement reconstitué, les racines pénétrant facilement les sols disloqués et retournés par les obus, après un stade pionnier de germination des messicoles (bleuet, coquelicot,matricaire). Dans les zones agricoles ouvertes (prairies, bocage) la diversité en plantes, insectes, animaux et champignons semble anormalement basse. Quelques indices laissent craindre que les champignons y soient souvent contaminés par les métaux lourds, de même qu’en forêt. Des taux de plomb anormalement élevés ont été mesurés dans les foies des sangliers aux environs de Verdun, plus élevés qu’ailleurs dans la région, elle-même plus touchée que d’autres. Le bois tiré des arbres lui-même pourrait avoir absorbé et stocké certains toxiques.

L’agriculture y a été et y reste interdite (théoriquement, car dans les années 2000, on trouve encore des zones de fauches, d’agrainage et de cultures cynégétiques en pleine zone rouge).

Les métaux composant les obus et d’autres munitions ont peu d’impacts visibles sur la flore (sauf à des doses très élevées), mais ils sont toxiques pour les animaux, et ils peuvent être bio accumulés par la chaîne alimentaire. Des munitions et déchets de guerre polluent les sites, sols et sédiments de ces régions ou des lieux où ils ont été transportés. Les produits animaux et végétaux ou le sol issus des forêts de guerre sont potentiellement pollués par le plomb, l’arsenic, le mercure, ou d'autres métaux ainsi que par des composés chimiques.

La consommation de champignons, sangliers et autres gibiers, voire d'animaux d'élevage, ou d'aliments cuits au feu de bois ayant absorbé du plomb ou d'autres toxiques est source d’intoxication, bois qui peut se retrouver dans les barbecues, les fours à pain, à pizza..

Il semble que les nouveaux propriétaires et usagers des sites de la zone rouge ou jaune n’aient jamais été avertis de tous les risques liés aux séquelles de guerre. Elle est par ailleurs oubliée d’une grande partie de la population, qui s'en souvient surtout par les villages-Mémoire et les sites historiques visités. Faut-il voir une explication dans une volonté collective et inconsciente d’oubli, tant les horreurs de cette guerre ont été difficiles à la fois à dire et à « oublier »?

Article tiré de wiki que je diffuse ici parce que comme toi et beaucoup d'autres, j'adore aller aux champignons et la saison approche, dangereusement... 

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