
L’Afrique est l’un des derniers territoires où le capitalisme après l’avoir malmené est de retour pour lui prescrire le modèle de l’émergence économique qui tout en réduisant de peu la pauvreté accentue les inégalités.
Reconnaissons toutefois que la population africaine devrait atteindre les 2.4 milliards en 2050, bombe démographique à désamorcer pour les afropessimistes, dividende démographique à réinvestir pour les afrooptimistes.
L’Afrique est un continent fragmenté, la fracture principale concerne sa mosaïque de peuples et d’ethnies, ses différents groupes linguistiques et ses multiples croyances. L’autre ligne de fracture concerne la diversité bioclimatique et géographique.
L’Afrique est un vrai et immense continent qui agrège les déserts sahariens, aux luxuriantes forêts équatoriales pour s’ouvrir au Nil, à la méditerranée, au cap de Bonne-Espérance et à l’océan indien.
Si en ce début de siècle, l’Afrique apparaît comme l’un des théâtres de jeu de l’avenir de la planète, les questions du passage de la colonisation à la décolonisation, du compromis sociopolitique, de la défense des frontières, du boom démographique, de la réduction des inégalités restent posées.
A l’échelle politique, l’Afrique cherche à créer un modèle d’unification continentale pour un avenir commun, modèle contraint par les frontières étatiques, les clivages ethniques, le réformisme autoritaire. Aussi, les conflits armés et la sécurité, l’équation démographique, la sécurité alimentaire, la bombe migratoire à désamorcer, les défis de l’urbanisation, les agendas géostratégiques et géopolitiques, les aides publiques étrangères conditionnées par l’alignement religieux ou idéologique. Les tentatives d’unification sont inséparables du rapport de l’Afrique au reste du monde et plus généralement à la mondialisation.
Sur le plan économique, l’ancrage de l’Afrique à la mondialisation reste dual, fortement exportatrice des matières premières et faiblement exportatrice des produits manufacturés. Si le continent africain apparait aujourd’hui comme un des laboratoires par excellence pour quiconque veut observer l’évolution actuelle de la mondialisation dans toutes ses formes. Il n’en demeure pas moins que comme le note Ambroise Tournyol du Clos,'' la croissance africaine se nourrit d’économies d’enclaves qui concentrent des investissements abondants sur quelques portions de territoires sanctuarisés''.
Pourtant, la voie est ouverte pour une réinvention de l’Afrique des nations, cela nous impose une reconnaissance de ses potentialités, une gouvernance public-privé pour assurer la répartition la valeur ajoutée et des biens communs, un modèle de démocratie propre au continent.
Ouvrir une nouvelle ère de la division du travail adossée au quotient démographique, adopter le transfert de technologies et du savoir-faire comme ligne de démarcation d' une approche renouvelée de la géoéconomie et de la géopolitique.