Partout la haine. Partout la perception d’un monde qui suffoque la haine et la violence. Une haine qui oppresse, qui blesse, qui semble se propager, une haine qui veut détruire, nous détruire, nous vaincre pour nous aliéner.
On se dit que c’est ce monde qui semble nous raidir, sa violence qui se réfléchit sur nous. Un monde où la rivalité veut devenir la norme des relations humaines. Ce monde qui, dans un miroir grossissant, s’expose partout : dans les réseaux sociaux, les médias et ne nous laisse, désormais, aucune trêve.
Il a y a cette haine et cette violence quotidienne qui semblent croître. Elle semble plus visible, plus perceptible, plus importante. Celle-là qui veut faire de nous des rivaux plutôt que des alliés. On l’entend, on la voit se mettre en scène dans un couple, dans une famille ou une fratrie, entre amis, au travail, à l’école, dans la rue… Cette haine qui naît aussi du « nœud » caché de trop de passions que ce monde exacerbe : la jalousie, l’envie, l’orgueil, le mépris, la rancœur la vengeance, l’hostilité… Cette haine qui nous fait subir l’agressivité, la bassesse, la violence verbale de nos pairs et complique, alourdit et attriste nos vies.
Il y a cette haine qui s’exprime et se normalise, cette haine qui se nourrit de l’ignorance, du mensonge et de la perfidie.
Il y a les passeurs de haine. Il y a les semeurs de haine et il y a la haine qui se travestie. Les trois se confondent et s’incarnent monstrueusement chez des personnalités politiques et médiatiques qui nous pétrifient. Pétrifiés d’horreur et terrorisés par la haine quotidienne qu’on leur laisse possible de distiller. Pétrifiés et bouleversés par le monde horrible qu’ils veulent fabriquer et nous léguer. Cette haine qui se manifeste par le besoin et la jouissance de faire du mal. La haine qui se retourne contre ces passeurs et ces auteurs et en font des monstres hideux.
Cette haine qui se justifie de tout. Cette haine qui échappe à tout. Cette haine qui se cristallise contre « ces autres » : ces musulmans, ces immigrés, ces boucs-émissaires, ces empêcheurs du monde capitaliste. Cette haine qui traverse les réseaux-sociaux et qui s’alimentent de Fake-News et de calomnies. Un clown poste sur twitter une photo qu’il dit symboliser l’inégalité hommes/femmes chez les musulmans - alors qu’en quelques clics, on s’aperçoit que c’est une mise en scène artistique - et c’est l’hécatombe de commentaires racistes et islamophobes. C’est un mensonge mais la haine est déjà passée. Impunément. Cette spirale fanatique n’en finit pas, une haine en éclipse une autre à la vitesse de l’éphémère du monde virtuel.
Presque avec innocence, on serait tenté de demander : mais pourquoi ? Vers quoi ? Au nom de quoi toute cette haine et cette violence ? Au nom de quoi cette logique de la guerre de tous contre tous ?
Quant à nous, le désespoir peut nous gagner, le désespoir de pouvoir changer ce monde peut nous submerger, le désespoir de voir s’étaler impunément, odieusement et quotidiennement ces semeurs de haine peut nous égarer, ce désespoir peut exciter nos colères et faire naître une haine qui nous rabougrit et nous enferme. Mais ce n’est pas nous, cela ne nous ressemble pas, nous ne nous ferons pas piéger. Car notre amour pour la paix est plus puissant, notre amour pour la Justice est plus ardent.
Et c’est là, les seules destinées qui vaillent et qui siéent à notre Humanité.