Tunisie : Le leader du front populaire serait-il un traitre à la nation ?
Vendredi 29 Mars 2013
Par Abderrazak Lejri *
Quand la presse de caniveau islamiste charrie des immondices de contre-vérités sur le compte des leaders de l'opposition, cela s'appelle «îlam al-âr» (média de la honte), celui d'une dictature qui essaie de se mettre en place.
Ayant été interpellé par le titre « Hamma appelle l’Algérie à intervenir et menace de brûler le pays du N° du jeudi 28 mars 2013 du quotidien de langue arabe « Eddhamir » -la conscience en français- dont tout le monde connaît l’obédience, j’ai été littéralement sidéré en lisant et relisant la page 5 qui en plus comportait le sous-titre « Adolescence politique ou menace d’un nouveau 6 Février ? » de constater à quel point la presse jaune et les médias de basse facture peuvent travestir la vérité –notamment quand elle défends mordicus l’agenda islamiste.
Sachant qu’après le leader du parti Watad Chokri Belaïd, le prochain militant clairement menacé d’élimination est Hamma Hammami, il faut vraiment que le journaliste qui a écrit le billet soit tombé sur la tête pour utiliser la formulation que ce dernier menace d’un nouveau 6 février» comme si les militants d’opposition de gauche recourent à l’auto-assassinat pour gagner en popularité et exister.
L’interview au journal Algérien Ecchourouk dénaturée
Hamma Hammami président du Parti des travailleurs et porte parole du Front Populaire regroupant plusieurs partis de gauche n’a rien dit de plus au journal Algérien que ce qu’il a affirmé avec constance bien avant la date de l’assassinat du martyr Chokri Belaid le 6 Février 2013 à savoir un appel à un gouvernement de salut national en mettant en exergue les dérives de gouvernance de la troïka au pouvoir menée par le parti islamiste Ennahdha et en dénonçant sa mainmise sur les rouages de l’état préfigurant l’échec survenu pour incompétence criarde après sept mois d’atermoiement d’un remaniement bloqué par des luttes partisanes.
Après la date du 6 Février 2013, ce n’est tout de même pas Hamma Hammami mais le chef de gouvernement nahdhaoui Hamadi Jebali qui a reconnu l’échec de son gouvernement et appelé à la constitution d’un gouvernement de technocrates.
Ce tragique assassinat politique a au contraire confirmé la nécessité de changer de cap et le leader du Parti des Travailleurs «extrémiste laïc » visé par le discours inqualifiable de Marzouki au Qatar n’a fait que remettre sur le tapis la nécessité de reprendre le dialogue national initié par l’ugtt (Union Générale des Travailleurs Tunisiens) saboté par Ennahdha et son affidé le Cpr (Congrès pour la République du président Moncef marzouki)
Les insanités du journal Eddhamir
L’article d’ «Eddhamir » qui n’est pas signé qualifie de complot le droit de manifester pacifiquement pour dénoncer les dépassements quotidiens du gouvernement de transition, manifestations appuyéses par le Front Populaire et le reste de l’opposition.
Ainsi donc à en croire cette feuille de choux islamiste, le président du Parti des travailleurs dont le passé militant est connu de tous et qui a défendu les islamistes quand d’autres faisaient profil bas, ferait partie du «Gouvernement de l’ombre » et « fomenterait une contre révolution » en connivence avec le mouvement Nida Tounès de l’ancien premier ministre Béji Caid Essebsi (qui fait l’objet d’une cabale de son côté) dont tout le monde sait combien les fondamentaux sont éloignés de ceux du Front Populaire.
Les accusations sont ainsi inversées puisque la gauche diaboliserait le parti islamiste et son innocent guide Ghannouchi qui seraient de parfaits démocrates appelant à la concorde en vue d’élections libres et transparentes alors que le commun des mortels sait que leur agenda est tout autre puisqu’il font tout pour diviser le peuple Tunisien en niant des pans entiers de son histoire dans le cadre d’une punition collective mue par une revanche non justifiée par leurs années d’exil ou de prison.
Décidément, les islamistes focalisent leurs attaques à tour de rôle chaque fois que pointent des concurrents potentiels les menaçant de la moindre éventualité de perdre les prochaines élections.
Les plus gros mensonges sont énoncés à la fin de l’article où le président du Parti des travailleurs aurait imposé la grève générale du 8 février suite à l’assassinat de Chokri Belaïd à une direction mollassonne de l’UGTT (dont cette fois-ci le secrétaire général Houcine Abbassi est qualifié de modéré) (sic !) et où Hamma hammami s’auto désignerait Chef du gouvernement de salut public ( re sic !)
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