Dans le cadre des occasions que nous offre la révolution bénie du 14 Janvier-au-delà de la culture livresque- j'ai participé avec un ami Dimanche 26 Juin au débat organisé par l'Arab democracy fondation (dont le Secrétaire Général est M Mohsen Marzouk) et la ligue Tunisienne pour la citoyenneté (présidée par M Chawki Tebib) sur la nature du régime parlementaire, présidentiel ou mixte que l'on est en droit d'attendre pour la Tunisie.
Le débat a été d'une bonne tenue et a éclairé ma lanterne et bien q' avare de mes compliments-je félicite Messieurs Chawki Tebib, Mohsen Marzouk, Ghazi Ghraïri auxquels je joins Mohamed Lazhar Akremi (dont j'ai regretté l'absence) pour la pertinence de leurs analyses, leur indépendance d'esprit et leur hauteur de vue qui nous changent des opinions partisanes et des affirmations tendancieuses des chasseurs en eaux troubles et des opportunistes de tous bords.
J'adhère tout à fait au point de vue de M Mohsen Marzouk (en réponse à une question de l'assistance) sur l'attitude à prendre quant au retrait des représentants d'Ennahdha de la commission Ben Achour sous l'argument fallacieux que les préceptes du pacte républicain figurera dans la prochaine connstition allant jusqu' à motiver la cessation de l' activité de ladite commission (sur laquelle il y aurait certainement à redire sinon qu'elle a le mérite d'exister) par la fin implicite de sa mission, dès lors qu'elle a commencé à légiférer sur le financement des partis (qui s'est vue opposer le sempiternel argument de non légitimité). Personne n'est dupe depuis le recul de l'échéance du 24 Juillet au 23 Octobre, que le mouvement Ennahdha, dont l'attitude est souvent inquisitoire- est dépité de perdre l'occasion de brouiller davantage les esprits et précipiter les choses dans la confusion à des desseins électoraux. De la sorte, il se désavoue de jour en jour par la duplicité de son discours et ne peut pluis cacher son jeu plus longtemps. Les représentants de ce mouvement-intellectuels rôdés à la rhétorique doctrinaire islamiste- ont toujours botté en touche dès lors que leurs contradicteurs leur soulèvent des questionnements sur les fondamentaux du CSP tel que la mixité, la polygamie ou le financement des partis.
Concernant la mixité, M Zitoun a le culot et l'aplomb qui sied à ceux qui se sentent investis d'une mission divine- de justifier la non mixité par l'exemple de la Grande Bretagne où les deux catégories supérieures d'établissements scolaires qui ont les meilleurs résultats scolaires ne sont pas mixtes (sic !)D'ailleurs, leur fixation sur la «femme» considérée comme le point focal des tentations maléfiques tient de la paranoïa et jusqu'à nos jours, je ne comprends pas en quoi les cheveux seraient un attribut sexuel! Et par extension les mains des momies gantées apparues subrepticement depuis un certain temps. Comme le ridicule ne tue plus, quelqu'un de ma connaissance m'a raconté que lors d'une prière du Vendredi à laquelle il a assisté, l'Imam a harangué l'assemblée des croyants par «N'avez-vous honte ?»; comme l'assistance n'a pas saisi la cause de l'interpellation, il a répété la même injonction pour terminer par une justification incongrue «Où sont vos barbes?» Ainsi, par un raisonnement dont seuls les islamistes ont la clef, le système capillaire dont la simple mise en évidence est prohibée chez la femme devient obligatoirement ostentatoire lorsqu'il s'agit de l'homme (être imberbe devenant du coup Haram !) Et comme dit M Marzouk, il ne faut accorder plus d'importance qu'il n'en faut au retrait de ladite commission d'Ennahdha (qui est un parti parmi 90 et qui n'a pas à préjuger de sa représentativité réelle tant que les urnes n'auront pas parlé) car son arrogance, ses gesticulations et son chantage ne trompent plus personne. Quant au questionnement sur la nécessaire garantie préalable de non retour sur les fondamentaux de la constitution et le rôle éventuel de l'Armée, la seule garantie réside dans la diffusion et le renforcement de la société civile par l'engagement, les attitudes et les pratiques de la citoyenneté qui est prônée par la ligue Tunisienne de la citoyenneté et sans verser dans un scepticisme exagéré, la vigilance doit être la règle pour ne plus donner carte blanche à quiconque, quelque soient les contrepouvoirs qui seront prévus par le nouveau système politique.Abderrazak LEJRI -ingénieur informaticien-chef d'entreprisehttp://blogs.mediapart.fr/blog/abderrazak-lejriMembre d' ADS: Action et Développement Solidaire est une association agissant pour la conception d'un programme de gouvernance crédible et ambitieuse basé sur un développement solidaire tant au niveau régional que social ou trans-générationnel.