TEXTE DE BELLAACHIA ABDESSAMAD LE 15 Février 2022
BELLAACHIA
ABDESSAMAD
Éducateur spécialisé, thérapeute Familial et conjugal systémique
Article :
Cri de cœur d’un citoyen français sur le thème de l’immigration
De longue date, j’ai envie de m’exprimer sur le sujet de l’immigration, à plus forte raison en ces temps de campagne présidentielle.
Ce thème se propage dans les médias et traiter essentiellement par des politiques, dont les évidents opportunistes. Une opportunité saisie aussi pour ne pas évoquer des vraies difficultés à l’instar de la crise économique sur fond de pandémie, du système éducatif qui patine depuis plusieurs années, du défi de l’écologie et de la lutte contre le dérèglement climatique, du système de santé dont sa faiblesse culminait à raison de la pandémie mettant à mal la doctrine selon laquelle la France dispose du « meilleur système de santé au monde », …
Moi-même issue de l’immigration, cette atmosphère m’est nauséabonde autant qu’à mon entourage saisi des mêmes conditions. A croire que nous sommes pourvus à devenir des variables d’ajustement … notamment électorales (pour peu que l’on ait le droit de vote)…
Il ne s’agit pas de refuser tout débat constructif sur le sujet de l’immigration mais simplement de réfuter tout instinct primaire issu d’une ignorance sinon une d’une inculture de l’histoire, notre Histoire.
Il est temps de mettre en lumière les forces positives (notamment d’origine étrangère) qui œuvrent ardemment au mieux vivre ensemble et participent activement au développement de la France.
Autant de forces vives que l’on peut aussi retrouver au sein de l’élite, professeurs, médecins, ingénieurs, chercheurs, avocats… au sein des métiers nous accompagnent au quotidien dans différents secteurs de l’économie, bâtiment, restauration, informatique, du social…
Une telle démonstration viendrait grandement nuancer cette ambiance médiatique, laquelle sans gène aucune se permet de grandes malhonnêtetés intellectuelles en couplant immigration et délinquances, musulmans et terrorisme, étranger et pauvreté…
Sans vouloir me « victimiser », mon cri du cœur procède de ce mal être citoyen où il est aisé, sans empathie aucune, de pointer un index accusateur (gratuit de surcroit) à ce français d’origine étrangère ou à cet étranger.
Il n’est aucunement évident de quitter son pays d’origine, sa famille, ses amis, ses proches... Ce n’est pas facile de trouver son confort dans la société française sans renier ce que l’on est Ce n’est pas facile de… trouver les mots sans être qualifié de communautariste ou que sais je ?…
Ce n’est pas facile de…
Ce n’est pas facile de… me livrer…
Ce n’est pas facile d’être couper de sa culture, de ses traditions, de sa langue maternelle…
Ce n’est pas facile de faire de se voir reprocher son manque d’intégration ou d’assimilation …nuance sémantique stérile à mon sens…
Ce n’est pas facile de devoir justifier plus qu’un autre l’accomplissement de ses devoirs de citoyens, du respect des lois de la république...
Ce n’est pas facile de…
Ce n’est pas facile de justifier que tu n’es pas un délinquant en te nommant Karim ou Mamadou…
Ce n’est pas facile de…
Ce n’est pas facile d’avoir désormais à convaincre tes enfants aux prénoms colorés qu’ils sont français et que leurs origines et double culture constitue une richesse et non un handicap…
Ce n’est pas facile de…
Ce n’est pas facile d’entendre ton fils te dire qu’il se fait contrôler tous les jours par la police...
Ce n’est pas facile de justifier que tu es un musulman tout en respectant la laïcité ; laquelle m’offre cette liberté de pratiquer sa religion ou pas...
Ce n’est pas facile de…
Ce n’est pas facile de…
Ce n’est pas facile d’être un français issu de l’immigration…
La France que j’aime c’est la France du vivre ensemble dans le respect des croyances et de la culture de chacun dans le cadre de la loi.
La France de la liberté, de l’égalité, qui se doit de reprendre son rang historique de terre d’accueil.
A charge et honneur pour tous d’être acteur du débat sociétal… une des solutions contre l’abstention au profit France multiculturelle.
Ce n’est pas facile de… mais j’ai réussi à vous ouvrir mon cœur.
BELLAACHIA
ABDESSAMAD