Les siècles meurent, les « saigneurs » éternels du tripalium restaurent les icônes des soumissions impériales divinisées !
Les mémoires des insoumissions sont diabolisées !

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HOURIA
Fais attention à ton petit frère
Qu’il ne tombe pas,
Fais attention au dîner
Qu’il ne brûle pas.
Entre la barbe respectable de ton père,
Et la guérilla de ton frère,
Tu as pleuré toutes les révoltes.
Ils ne t’ont pas dit : Houria !
- Ecoute l’appel de KAHINA,
Qui a su franchir le pont de la patience.
- Sors de la maison, va dans la rue
Lance ton cri de guerre
Pour ces milliers de martyrs
Qui sont morts pour la Liberté
HOURIA, où est ton dû ?
Là où tu portes ton regard
Ils ont construit un mur.
Une barrière d’épines devant ta volonté.
Puis ils ont lâché la meute de chiens
Sur ton bonheur.
Ils ont recouvert ton corps et ton visage.
Ils ont appris à t’effacer devant l’homme-étranger.
Ils ont mis du sel sur tes blessures.
Ils ne t’ont pas dit, Houria !
- Etudie, apprends un métier
Pour consolider ton être,
Pour que tes enfants grandissent,
Pour offrir la paix à ton mari,
Afin que chaque lever du soleil
Pour toi, soit une bénédiction.
HOURIA ! Où est ton dû ?
Texte de Djamel ALLAM
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SI SLIMANE
Tu marches dans les rues de la ville
Et ton visage reflète comme un dégoût
Etrange venu d’ailleurs.
Tu te méfies des serpents du métro
Spécialistes de la bavure et de l’injustice.
Maintenant qu’ils ont mangé et bu
Ta force, ta vitalité, ta sueur,
Maintenant qu’ils sont repus
Ils te disent « Allez, rentre chez toi ».
Mais, je te jure monsieur Slimane
Qu’il arrivera le jour où l’on sera bien.
Tu habites les quartiers de l’exil
Parmi les fous et les artistes.
Le nègre, le pakistanais
Le marocain, le tunisien
Bref l’étranger, comme toi a oublié le rire.
Quand tu n’as plus de travail.
Aux aurores, tu guettes les premiers journaux ;
Des journaux qui te parlent de préférence.
Quand ton permis de séjour, de vivre,
De respirer, d’aimer, est périmé ;
Tu t’endors sur un lit de ronces.
Mais, je te jure monsieur Slimane
Qu’il arrivera le jour où l’on sera bien.
Les foyers, aux loyers chers et contestés
Sont habités par les forces de l’ordre.
Occupations, expulsions, humiliations, pétitions…
Là où il y a oppression, il y a toujours Résistance.
Le soir, sous des tentes de location
Et se chauffant au camping-gaz,
Les frères expulsés discutent de leur lutte
Et font les funambules aux limites de la loi.
Dehors, certains partis politiques électoralistes
Traquent les bonnes consciences
A coups de tracts et de journaux
Et vendent leur soupe froide
Aux zombies de passage, qui regagnent lentement
Leurs grottes en formica.
Mais si un jour, un imbécile
L’un de ces magiciens du matin
Plus vulgairement appelés « racistes »
Te montre du doigt et te dit :
« Tu viens bouffer notre pain »
Alors, frère, défends-toi et sauve-toi
Parce que tu n’auras jamais raison.
Mais je te jure monsieur Slimane
Qu’il arrivera un jour où l’on sera bien.
TEXTE DE DJAMEL ALLAM
https://www.youtube.com/watch?v=OIy28nxsCTc