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Billet de blog 18 févr. 2021

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Lettre ouverte à Paloma (Smac de Nîmes Métropole)

Bonjour, dans cette lettre, j'exprime mon ressenti, je n'essaye pas de convaincre, mais je souhaite le partager car il me semble complètement optimiste et bienveillant (même envers Macron, grrr). Bisous

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Lettre ouverte à ma direction et à mes collègues de Paloma

(Smac de Nîmes Métropole)

2e écriture

Pré-Scriptum : Le discours de cette lettre gagnerait en clarté à être rédigée en écriture inclusive. Cependant, pressé par le temps, en tant qu’être influencé par le capitalisme, je décide de la transmettre sous cette forme.

Si je (« je », en tant qu’individu déterminé par l’ensemble de mon environnement et de mes interactions sociales depuis 35 ans) vous livre ma pensée, en toute bienveillance, c’est que je ne supporte plus cette situation, et je pense ne pas être le seul. Je vous aime tous et je veux trouver une porte de sortie à cette situation très complexe.

La situation actuelle, avec la crise du Covid, est particulièrement chargée de lois liberticides, dont le but est de nous empêcher de nous mettre en danger, de mettre en danger les autres, de ne pas surcharger les hôpitaux, etc. C’est très dur de vivre à Paloma, on se cache pour se parler sans masque, on doit manger en diagonale, on est sommés de respecter des protocoles sanitaires drastiques car vous ne voulez mettre absolument personne en danger. Vous allez même plus loin que les recommandations et directives de l’État, plus loin que n’importe quelle entreprise privée.

Pour comprendre ce qu’il se joue, nous avons à nous intéresser à ce que sont la vie et la mort. Quoi de mieux que la philosophie pour appréhender ces questions ? On y apprend que la mort est l’après de la vie, et qu’elle est le rien comme l’avant de la vie. Qu’est-ce que la vie ? La vie c’est prendre des risques, nous sommes animés par le désir, le désir de sensations octroyées par le risque. « Le risque c’est la vie même. On ne peut risquer que sa vie. Et si on ne la risque pas, on ne vit pas » dit Amélie Nothomb (sic). Mais on déteste avoir peur de mourir, la peur de mourir exacerbe notre envie de vivre : on ne cherche pas la peur, ou pire la mort lorsque l’on prend des risques, on cherche des sensations, la vie, tout en sachant qu’il y a toujours une possibilité que l’on meurt, car plus on vit, plus on se rapproche de la mort. Un skieur de pente raide dévale des pistes à 50°, voire 60°, une pente à la limite de la chute. Ils étudient et essaient de maîtriser l’ensemble des risques qu’ils prennent, lorsqu’ils descendent la montagne, ils ont une sensation tellement intense qu’ils ne peuvent plus s’en passer. S’il y a un impondérable (une avalanche) ou une erreur humaine (une chute), ils se font peur, très peur (ils se voient mourir), et ça, ils ne kiffent pas du tout. Ce n’est pas ce qu’ils recherchent, mais ils recommenceront quand même, car ils souhaitent vivre, au fond. Ils connaissaient ces impondérables qui ont provoqué leur peur de mourir (ce qu’ils ne souhaitaient pas), ils en savent un peu plus sur ces derniers désormais grâce à cette expérience, ce qui leur permet de retrouver ces sensations qui les font vivre en réduisant un peu plus leur chance de mourir. Quelqu’un qui vit, qui ressent, ne veut pas mourir. L’envie de mourir arrive lorsqu’on ne peut plus se mettre en danger – donc que l’on n’arrive plus à ressentir.  Si on n’arrive pas à prendre des risques, par peur (le concept philosophique du « sens de la vie » est un ennemi de la vie, il nous fait croire qu’il y a quelque chose de plus important que la vie, alors qu’il n’y a qu’elle qui compte, il peut alors nous pousser à survivre, à ne prendre aucun risque, pour rester), par manque de moyens, ou par interdictions, on survit et on peut alors souhaiter mourir ou tomber dans la folie.

Comme nous sommes des animaux vivant en société, dès que l’on vit, et que l’on prend des risques, on en fait prendre à autrui. Lorsque le skieur dévale la pente et déclenche l’avalanche, il met potentiellement en péril le randonneur situé en dessous, de même que lorsque l’on prend la voiture, on met en danger les autres usagers de la route, même en conduisant prudemment. Il y a des échelles de risque différentes, celui qui prend le volant en ayant bu de l’alcool, prend plus de risques que celui qui le prend sobre, mais il est important de comprendre que dans les deux cas, la mise en danger existe. Le code de la route n’est pas là pour nous empêcher de prendre des risques, au contraire il nous permet de prendre des risques en connaissance de cause.

Lorsque quelqu’un grille un feu rouge, ou conduit bourré, il prend un risque qui a de grandes chances de provoquer sa mort et/ou celle d’autrui. Soit il ne comprend pas la mesure du risque pris, il faut alors renforcer la prévention, réexpliquer les risques. Soit on doit s’inquiéter de son rapport à la mort, puisqu’il prend un risque qui a de grandes chances de tuer, il se rapproche alors d’une attitude suicidaire, cela signifie donc que cette personne souffre de survivre, qu’il ne parvient plus à ressentir dans un cadre sécurisant : finalement pour lui, le plus important est de vivre, quitte à mourir. Il faudra donc l’aider – non le punir – à retrouver une vie digne, à vivre sans nécessité absolue de risquer la mort. Si cette personne qui conduit bourrée tue un de vos proches, vous serez extrêmement triste de sa mort, mais vous ne pouvez pas en vouloir à cette personne, vous devez en vouloir à la société (donc à nous tous) car c’est elle qui a contraint le conducteur bourré à rechercher des sensations qui le mettent nécessairement en danger de mort, et qui, a fortiori, ont mis votre proche en danger de mort. Votre proche a été tué par un risque imprévisible, mais s’il ne s’était pas mis en danger en prenant la route, il ne serait pas mort. Le conducteur l’a tué ; un effondrement de terrain aurait pu le tuer.

Nous avons vu que pour éviter de se faire peur, voire de mourir, on met tout en place pour qu’aucun impondérable ne vienne modifier et/ou augmenter le risque que l’on choisit de prendre, mais cela n’est pas toujours possible à cause de l’environnement ou de la prise de risque d’un autre humain, et surtout à cause de la définition intrinsèque de la vie qui est de risquer, risquer de mourir. La société a la responsabilité d’éviter et de prévenir ces impondérables, pour cela elle peut établir des règles, des chartes, communiquer, échanger, dans le souci de permettre à chacun de prendre des risques en toute considération, dignement, mais il n’y a pas de risque inconsidéré : il appartient à chacun de se mettre en risque à l’échelle qu’il choisit. N’oublions pas que nous ne souhaitons pas mourir, nous voulons vivre. Par exemple, concernant la circulation des véhicules, la société doit faire attention à l’état des routes afin d’éviter que l’environnement ne modifie la prise de risque de l’individu, elle établit un code de la route qui permet aux personnes de circuler dans un certain confort de sécurité (sans nécessairement avoir peur de mourir). Si des individus ne le respectent pas, il faut le leur rappeler, faire de la prévention, mais ne pas les punir car ce serait contraindre leur liberté.

Si une voiture écrase un piéton, il faut déterminer si c’est de la malveillance ou un accident. La malveillance, c’est faire courir un risque de manière délibérée et sans consentement à quelqu’un. Si c’est de la malveillance, il faut alors placer la personne malveillante en prison – pour ne pas qu’elle recommence à mettre délibérément la vie d’autrui en danger (ou la sienne). Si c’est le piéton qui s’est jeté sous la voiture, que l’on considère que c’est un suicide, alors il faut aussi le mettre en prison – pour ne pas qu’il recommence à mettre délibérément sa vie en danger (ou celle d’autrui). On se retrouve avec un sacré binôme, un suicidaire et un malveillant dans cette foutue prison. Mais quel point commun entre les deux ? Nous avions vu que le suicidaire est celui qui est privé de prendre des risques dignement. S’il souhaite vivre et non survivre, il doit nécessairement prendre un risque qui a de très grandes chances de lui ôter la vie. Le malveillant, celui qui met en danger de manière délibérée l’autre, est atteint de folie, c’est-à-dire qu’il n’a plus que ses émotions pour avoir des sensations, pour vivre. Tout le monde ressent de la jalousie ou de la colère, mais on ne s’entretue pas tous. Le point commun du malveillant et du suicidaire est qu’ils ont été privés de dignité, de prendre des risques sécures. Le responsable étant la société, elle ne peut pas punir ces gens, elle doit les aider. La prison deviendra le lieu par excellence de vie, pour apprendre (comme à un enfant) à se mettre en risque sans peur, elle sera le temple de la dignité humaine (comme l’école).

Ainsi, la société, à travers l’État, doit permettre les prises de risques – la vie – dignes, elle doit réduire au maximum les risques non-souhaités par les citoyens, les prévenir de risques qu’ils auront à anticiper, pour que chacun puisse prendre des risques en connaissance de cause. Pour cela elle pourra instaurer des règles (code de la route, code civil), intervenir sur les infrastructures, mais elle devra toujours avoir à l’esprit de garantir la vie de chacun – donc que chacun puisse prendre les risques qu’il souhaite – et devra aider les personnes suicidaires et malveillantes à retrouver vie digne. Cet État (peut-être qu’un des plus gros problèmes de ce mot est qu’il soit masculin), ne doit pas être un pouvoir (sur les autres), il doit être un devoir (sur les autres), il apparaît clair que son assemblée décisionnaire ne peut pas être élue, elle doit être tirée au sort, l’élu est par nature construit sur le pouvoir de convaincre, et le pouvoir est l’ennemi de la vie.

 Avant de revenir à des sujets plus concrets en lien avec la situation actuelle, nous devons parler du capitalisme. Le capitalisme, la dictature, la démocratie, la royauté sont des dispositifs du pouvoir. Ils sont des outils du pouvoir qui lui permettent de le garder, c’est-à-dire de contrôler la population. Le pouvoir manipule le désir de l’individu qui a du pouvoir sur autrui en conditionnant ses désirs à la conservation de ce pouvoir. Lorsque l’être humain devient, tu connais, Adam et Ève, du coup, c’est le temps du tout début, oui, tu connais, nous étions des animaux avec une conscience, mais la conscience, c’est quelque chose qui se nourrit, qui apprend, et qui, chose formidable de l’humain, se transmet. Au tout début, par manque d’expérience et de culture du vivre ensemble, des personnes expérimentent le pouvoir sur les autres, ils s’organisent (désir de faire société) avec des chefs, souvent les plus forts  physiquement (les mâles) qui prennent le contrôle des autres, ils se rendent comptent qu’à plusieurs leurs forces sont décuplées de leur nombre, petit à petit, née la royauté. Ce que je veux dire, c’est que ce pouvoir n’a jamais perdu la main, mais qu’il n’est pas la condition humaine, il est une erreur de parcours, comme le choix d’un enfant de toucher le feu, expérience qui aura des répercussions sur toute sa vie. Le déterminisme existe, pas la fatalité, nous pouvons donc nous émanciper du pouvoir, et il est temps. Au fil des siècles, les citoyens, les humains ont compris que le pouvoir les utilisait et les contraignait, mais le rapport de force avec les rois en place était très compliqué à renverser. Au XVIIIe siècle, l’arrivée de la poudre rééquilibre ce rapport de force, et il est de plus en plus dur pour le pouvoir de contrôler les corps par la force : les gueux peuvent désormais tuer les nobles à distance. Le pouvoir invente alors le capitalisme, qui s’empare des connaissances de l’époque pour contraindre le citoyen, il sait que l’être humain est un être de désir. On fait croire au peuple que l’époque du pouvoir est terminée, que maintenant c’est l’ère de la liberté, de la démocratie. On le contrôle désormais par l’argent, il doit travailler pour se mettre en vie, l’argent gagné au travail lui permet d’accéder à de nombreux et parfois nouveaux risques sécurisés. Le pouvoir a ainsi transformé notre désir de vivre en désir d’argent pour acheter des sensations sécures.

Le pouvoir nous fait croire que sans le capitalisme, nous ne pourrions pas avoir de prises de risques sécures. Pour cela, il faut nous créer de la peur, il crée la malveillance en contraignant au maximum les personnes qui ne sont pas compatibles avec le capitalisme, avec le travail, afin de les rendre fou. Lorsque l’on est pauvre aujourd’hui, on ne peut pas s’acheter de prise de risque sécure, on est donc obligé de se mettre en danger de mort pour vivre. Les personnes qui vivent d’amour et d’eau fraîche sont les ennemis du capitalisme, des bons à rien ; le pouvoir leur mène la vie dure (police, extractions minières, conditions de travail indignes, instauration de dictature) afin de montrer à ses sujets qu’ils doivent se réjouir de leurs conditions de vie. Le capitalisme n’arrête pas de nous montrer la misère du « tiers-monde », la violence de la vie hors du capitalisme, afin de nous faire peur, de nous faire croire que ce n’est pas possible autrement, mais c’est une monstration dont le pouvoir est le metteur en scène et le capitalisme, le héros. Il est intéressant de développer un peu cette métaphore : le théâtre est la vie, être acteur (vivre), ce peut être improviser (la vie dans la rue), ou jouer dans une compagnie (institution), le metteur en scène de la compagnie n’est pas un directeur, il est un coordinateur, il ne peut pas y avoir de nécessité absolue à jouer dans une compagnie, sinon on donne du pouvoir à la compagnie sur l’acteur. C’est un désir que de jouer dans une compagnie, et on peut changer de compagnie autant qu’il en existe. Si une personne, pour une quelconque raison perd ce désir de jouer (vivre), il faudra l’aider, afin de lui redonner goût à la scène (le lieu de la vie), en lui offrant un environnement ultra-sécurisé (du pouvoir), propice à la gestion de son stress de la scène (le lieu de la vie) et lui redonner goût au jeu (la vie).

La malveillance est créée par le capitalisme partout dans le monde. Si on sort du capitalisme et que l’on supprime le pouvoir, que l’on se partage le PIB de la France (ce n’est pas du vol, nous sommes société, nous avions fait le choix de ne pas se partager équitablement le fruit de notre force, nous en décidons autrement aujourd’hui), 45 000 € pour chacun (enfants compris), nous pourrions vivre dignement sans la nécessité du travail, avec pour seul souci, celui d’être heureux. L’économie ne sert pas à créer de l’argent, mais à le répartir. Nous désirons la vie, la prise de risque, pas l’argent.

Pour le pouvoir, nous sommes des moyens de production, il a donc tout intérêt à ce que nous vivions le plus longtemps possible, et ça c’est une sacrée aubaine, puisque dans le même temps il se fera passer pour bienveillant, et manipulera les citoyens bienveillants, pour qui protéger les vies, combattre la mort, est une évidence. Le pouvoir devient donc l’exploitant qui est adulé, l’esclavagiste paternaliste qui est remercié par son esclave de vouloir protéger sa vie. Mais comme l’humain est intelligent, petit à petit, il s’est ému de la façade dévoilée du capitalisme qui dispose des corps comme il le souhaite afin d’en tirer profit. Le capitalisme a donc renforcé ses politiques sanitaires afin de redorer son image (campagne anti-tabac, vaccinations, normes ERP), mais ne soyons pas dupes, et rappelons-nous qu’au fond, nous sommes tous bienveillants, seul le pouvoir est malveillant, et crée la malveillance. Un bon exemple est la mise en foule : se mettre en foule est par nature un danger très important (mouvements de foule) qui peut causer la mort, mais il procure des sensations inégalables qui nous font gagner des centaines de points de vie. L’État, dans le contrôle des corps, doit donc faire attention que les gens ne se mettent pas trop en foule librement, sans cela, tout le monde le ferait hors de son contrôle et il perdrait de l’emprise sur nos désirs. Sa technique est d’offrir un cadre de sécurité de mise en foule payant (salles de concert, stades, etc.), technique parfaite : tout le monde ne peut être que pour, mais le problème est qu’elle crée l’aliénation à l’argent (au travail) pour espérer vivre dignement. Il montrera ensuite qu’une mise en foule hors d’un cadre payant est dangereuse et que l’on y risque la mort, ou du moins que l’on y affrontera la peur. Par exemple, dans les manifestations, les mouvements de foule sont créés le plus souvent par la police, très rarement par les citoyens.

Une grande partie d’entre nous peut vivre dans ce système. Par bienveillance on accepte que certains risques soient interdits, l’argent que nous gagnons au travail nous permet de nous procurer des sensations de vie et d’assouvir nos désirs qui nous maintiennent en vie. Pour certains, le capitalisme offre une vie dans la matrice (c’est irréel, on est berné, mais on a des sensations) ; une survie ou une vie indigne pour les autres (les fous, les malveillants, etc.).

L’arrivée du Covid est une aubaine parfaite pour le pouvoir : pour protéger la santé de tous, on restreint l’ensemble des interactions sociales à ce qui est essentiel, c’est-à-dire (dans un monde capitaliste), travailler (c’est ce qui nous permet de consommer des sensations sécures). Pour notre protection, la consommation de mise en risque devra attendre que le Covid n’existe plus, ou que le capitalisme ait trouver une solution (à priori ce n’est pas dans son intérêt). Pour mieux tirer profit de cette aubaine magnifique qu’est un virus transmissible dans l’air, il organise la peur, par exemple il empêche et contraint la célébration des morts, afin de renforcer au maximum les affects des proches et des survivants. Il nous contrôle et nous manipule par nos émotions.

La culture, qui ne lui servait qu’à falsifier son image (la rendant bienveillante), est sacrifiée, il pense pouvoir en faire l’économie en se posant en seul protecteur possible et puissant face au Covid. Il organise une forme de chantage aux désirs : « soyez disciplinés, puis vous pourrez danser ». On explique aux institutions culturelles qu’elles ne doivent faire courir aucun risque à quiconque, par bienveillance les institutions acceptent, mais il faut comprendre que notre bienveillance est fourvoyée par la malveillance du pouvoir, sa volonté de disposer de nos corps. Cela dit, ils vont trop loin, presque tout le monde est réduit à survivre aujourd’hui, certains sont encore animés par le travail dans le rêve d’une future consommation de risque sécurisé. Mais c’est un leurre.

À Paloma, en ce moment, vous (ma direction) contraignez les gens à survivre en les empêchant de se mettre en danger, en obligeant un cadre qui ne permet pas la vie, les sensations. Il faut maintenant que vous compreniez, et je ne remets absolument pas en doute votre bienveillance en affirmant cela. Il y a des solutions, si vous êtes d’accord avec ce qui a été dit. L’obstacle majeur à toute insurrection d’une institution étatique telle que Paloma, est la responsabilité légale qui pèse sur vous (la direction), car cela signifie que le problème à ce que je ne respecte pas le protocole sanitaire que l’État nous impose, est que je VOUS mets en danger, j’ai donc besoin de votre consentement (car je suis bienveillant). En partant de ce cadre-là, des solutions existent. Si vous êtes soucieux de la vie de vos collègues, et que vous êtes prêts pour cela à prendre des petits risques, nous pourrions établir un contrat entre tous les salariés, ou chacun donnerait le cadre de risque qu’il souhaite prendre (ne pas venir à Paloma, venir avec des protocoles sanitaires stricts, laxistes, ou venir sans aucun protocole sanitaire). Ainsi, nous organiserions les espaces et les temps de travail pour permettre à chacun de venir vivre à Paloma sans peur. Alors, les salariés qui souhaitent venir en suivant des protocoles sanitaires très sécurisants avec masque et gel se trouveraient dans une partie du bâtiment où tout le monde saurait qu’il faut se laver les mains et porter le masque avant d’y pénétrer. Si quelqu’un entre dans cet endroit sans le masque, ce serait de la malveillance. Et si nous (ma direction et mes collègues) sommes Paloma, nous avons une force et des moyens incroyables (la fête est l’arme la plus puissante qui existe contre le pouvoir), si nous voulons combattre le pouvoir, il nous faudra être malin, et par exemple, comme a proposé Justine (« Lova Lova »), nous pourrions masquer notre identité au pouvoir, agir ensemble en dehors de l’identité institutionnelle de Paloma, mais en utilisant tous ses moyens.

Dans le cadre d’une ouverture au public possible, Paloma devrait se soucier de l’accessibilité à tous les publics aux musiques actuelles. On pourrait imaginer faire des concerts pour covidés avec des protocoles sanitaires stricts, pour lutter contre l’isolement des malades, des concerts pour ceux qui ont très peur du Covid (protocole sanitaire avec masque et distanciation), d’autres pour ceux qui n’ont pas peur (sans protocole), et des concerts mixtes (assis et debout) avec protocoles sanitaires pour ceux qui vont au balcon, et pas pour ceux qui vont en fosse. Vous allez me dire : « mais t’imagines si tout le monde fait ça, ça va être la grosse merde », je vous répondrai que je suis impressionné par votre faculté à prédire l’avenir, mais que seul le présent compte, seule la vie compte.

Dans une société libérée du pouvoir, si c’était la merde, on se confinerait aussi, mais ce serait vécu comme un échec par l’État, il se remettrait en cause et ferait tout pour permettre au plus vite aux citoyens de prendre des risques dignement, grâce aux outils dont il dispose : la prévention, les équipements de protection, la recherche, et l’augmentation des capacités hospitalières. Quelqu’un qui ne respecterait pas ce confinement ne pourrait pas être puni, il devrait être aidé, car cela voudrait dire que la situation est telle qu’il préfère perdre sa dignité quitte à vivre. L’État devra être le garant de la police du pouvoir (l’ennemi), le surveiller, le contraindre s’il prend place, et l’éradiquer s’il prend force. 

Je le dis à tous, mettons notre bienveillance au service de la vie, croyons en nous et nous renverserons ce pouvoir manipulatoire, il n’y a pas tout à jeter dans ce qu’a créé le capitalisme mais tout à jeter dans le pouvoir. Ce n’est pas parce qu’il a amélioré notre confort de vie et notre durée de vie qu’il doit être excusable. On sait ce qui le motive. Et si certains croient que c’est une utopie, c’est la preuve que c’est leur désir, mais que la manipulation du pouvoir leur interdit d’y croire. Combattons le pouvoir, assurons-nous qu’il ne soit plus, et vous verrez que la puissance de notre société, de notre foule ferait éjaculer une morte.

                                                                                                                                                  Pablo,

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