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Entre actualité et faits divers, beaucoup de problématiques semblent remonter à la surface des eaux ultramarines : pouvoir d'achat, chômage, droits des femmes, urgence sanitaire sans oublier le dossier brûlant du chlordécone qui semblait jusqu'ici aussi enfouie qu'une bonne igname contaminée.
Malgré l'inertie apparente d'une situation qui semble s'enliser, il est temps de faire le bilan et d'apporter des solutions concrètes pour améliorer la condition de la femme française ultramarine.
Si nous prenons l'exemple de la Martinique, force est de constater la véracité d'un premier constat frappant.
En effet, 43% des familles martiniquaises sont monoparentales avec une majorité de femmes en responsabilité de la progéniture.
Si l'image de la femme «poto mitan» avait été jusqu'ici érigée en modèle, ce statut dévoile jour après jour ses failles, fragilisant non seulement l'équilibre social de l'enfant , de la femme elle-même mais également d'une société toute entière.
Société portant encore les stigmates d'une histoire marquée par le colonialisme...
Il n'est pas rare que l'homme délaisse ses responsabilités livrant ainsi la famille à des situations chaotiques.
Quelle est donc la place de la femme dans cette société martiniquaise ? Quelles sont les solutions et structures mises en place pour l'aider à émerger au milieu de ses réalités sociales et familiales ?
En 2013, 40,3% des femmes martiniquaises étaient au chômage (contre 38,1% des hommes), un taux nettement supérieur à celui de l'hexagone.
Elle subit de plein fouet les conséquences d'un modèle social fracturé et cumule dans un certain nombre de cas monoparentalité et maternité précoce, ce qui rend difficile l'accès à un premier emploi.
Il y a donc aujourd'hui urgence à apporter aux femmes un accompagnement qui leur permettra de développer les perspectives d'un avenir équilibré.
Un changement structurel de la société passe premièrement par un changement profond de mentalité, l'environnement social étant déterminant en terme de réussite et d'accomplissement de soi.
Une société qui réussit à faire converger une population vers une cause commune se destine à connaitre l'accroissement aussi bien économique que social.
L'accès aux études, la culture, la mobilité sont autant d'aspects qui doivent être mis à disposition afin de favoriser l'intégration de la femme et gommer les inégalités observées.
Inégalités observées au sein des sociétés françaises ultramarines, inégalités observées dans la considération à 2 vitesses avec la société de la France métropolitaine.
Dans un écosystème de 67 millions d'habitants dont plus de 2 millions dans les Outre-mer, les inégalités de revenus, de la qualité globale des prestations de services et d'accompagnement sont criardes entre la métropole et les territoires outre-mer, laissant la femme bien souvent dans un sentiment de désarroi.
Plus la femme sera encadrée, encouragée, valorisée, plus elle sera à même d'apporter une valeur ajoutée à la vie économique et politique. En effet, elle a besoin d'exemples, de modèles pour se sentir rassurée.
On ne peut imaginer pouvoir continuer sur une telle lancée sans avoir un impact irréversible sur les générations à venir.
L'une des conséquences plausibles pourrait être le développement exponentiel d'une hémorragie démographique qui finirait par revêtir un caractère incontrôlable.
On verrait ainsi toute une jeunesse tenter sa chance sous de "dits" meilleurs cieux (dans l'hexagone ou ailleurs) considérés comme des eldorados au détriment du formidable potentiel que constituent les territoires outre-mer.
Le potentiel social, économique, culturel, intellectuel est pourtant une réalité.
La femme est une mère, une sœur, une épouse, une meilleure amie, celle qui accompagne, celle qui donne la vie.
Dans le calendrier il existe plusieurs dates commémoratives de la femme qui ne sont pas aussi connues et médiatisées que le 8 mars.
En effet, depuis 2012, l'Organisation des Nations Unies (O.N.U) reconnaît officiellement le 11 octobre comme étant la journée internationale des filles.
Qu'est-ce que la fille d'aujourd'hui si ce n'est la femme de demain?
Le dimanche 15 octobre est la journée mondiale de la femme rurale.
Pour rappel, un tiers des agriculteurs en France sont des femmes.
Néanmoins, lorsque la fille devient une femme, échappe-t-telle pour autant aux discriminations ? Non.
Il arrive même que discriminations, oppressions et abus en tout genre frappent avant l'âge adulte un genre considéré par beaucoup comme étant encore le "sexe faible"...
1 femme sur 10 a déjà subi les violences d'un homme.
1 femme meurt tous les 3 jours sous les coups de la lâcheté d'un homme.
En 2015, 580 000 femmes ont déclaré avoir été agressées sexuellement, soit 1 femme sur 7 en France.
Tout temps de travail confondu, les hommes gagnent en moyenne 23 % de plus que les femmes.
Je pourrais continuer de donner des chiffres tout aussi accablants.
Ceux-ci décrivent la réalité actuelle de la France, pays des droits de l'homme.
Force est de constater que les abus discriminatoires contre la femme sont encore bien nombreux.
Comme évoqué plus haut, l'homme n'est pas irresponsable quant à cette réalité. Il a lui-même démissionné de son leadership censé apporter épanouissement, équité et sécurité à la femme.
Malgré les progrès indéniables, la question de la citoyenneté de la femme est plus que jamais d'actualité.
Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes issue de l'histoire des luttes féministes et officialisée depuis 1977 par les Nations Unies, met en avant la lutte pour les droits des femmes et la réduction des inégalités par rapport aux hommes.
La femme représente-t-elle un danger pour l'homme?
Serait-elle finalement un élément de concurrence pour celui-ci?
Bien sûr que non.
Les inégalités entre les hommes et les femmes ne justifient pas un rapport conflictuel entre les 2 sexes.
Il est important de rappeler que l'homme et la femme sont complémentaires.
Il est tout aussi important de rappeler qu'il faut savoir rendre hommage à la femme.
Je pourrais rappeler le titre d'une chanson de Bob Marley "No Woman, no cry".
Honoré de Balzac disait que "La femme est l'être le plus parfait entre les créatures; elle est une créature transitoire entre l'homme et l'ange".
Pour Victor Hugo "La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l'apparence de la faiblesse".
La société a besoin de la femme.
C'est la raison pour laquelle la plateforme de réflexion et action citoyenne "FR - Les Forces Républicaines" prend pleinement sa part dans le tissu associatif citoyen quant au développement d'un travail en faveur de la femme, son développement, sa protection, le rappel de ses droits.
Il est important de multiplier les espaces d'inclusion où la femme peut se retrouver et mener des réflexions pertinentes sur la société qui l'entoure.
La femme n'a pas vocation à uniquement subir les décisions publiques. Elle peut y apporter sa contribution, voir les mettre en œuvre, voir les décider.
J'ai écrit que la femme est une mère, une sœur, une épouse, une meilleure amie, celle qui accompagne, celle qui donne la vie.
Dans la vie, il faut oser croire, poursuivre et accomplir la vision.
Concernant la femme, pourquoi ne serait-elle pas une conseillère écoutée, une associée crédible, une patronne efficiente, une leader incontestée; pourquoi ne serait-elle pas une Présidente de la République?
En ce jour du 8 mars, dans un temps où malgré les oppositions tout devient possible, j'encourage les femmes à OSER.
Lawrence VALIAMÉ
Déléguée Territoriale "FR – Les Forces Républicaines" Martinique
www.fr-forcesrepublicaines.com