Voir le soleil se coucher sur le Kilimandjaro, sur la cordillère des Andes, voir la grande muraille de Chine, voir le désert d’ Atacama, l’Arctique, l’Everest, les Eyjafjölll, les jardins suspendus de Babylone….C’est beau les rêves, c’est grand !! …Mais, mon banquier n’est pas sensible à mes arguments et tout bien considéré, ce sera plutôt Vierzon ou Vesoul… Même avec l’aide du grand Jacques je n’irai pas plus loin. La vie n’est vraiment pas une sinécure.
Nous partageons la même terre sous nos pieds, le même ciel sur nos têtes, peut-être quelques différences d’altitudes, de formes, de couleurs, d’histoires, d’us et coutumes, mais qu’importe. Partout l’humanité en sursis, rançonnée, demande juste à vivre. Partout le même hold-up sur notre planète, ses richesses et sa merveilleuse beauté. Pas de come-back possible, personne ne pourra mettre cette vie en conserve, sous cloche, en réserve, sauf peut-être Elon, selon son bon plaisir et sa consommation personnelle.
Aussi loin que j’irai je ne pourrai échapper à la délirante réalité de ce monde en marche. Nul asile pour me protéger de la folie humaine. Nul Paradis pour m’isoler d’un monde en débâcle. La vigilance n’est plus de mise, il va falloir entrer en résistance avec comme seules alternatives : l’amour, l’amitié, la solidarité, le partage, la bienveillance, l’empathie, l’humour… Notre modeste et si dérisoire arsenal, résistera-t’il au choc des titans ? Cela suffira t’il ? Face à la détermination du capital de vendre notre planète au plus offrant comme une vulgaire marchandise, se la partager façon puzzle. Confronté à la duplicité, au cynisme, à la barbarie des forces en présence, le défi semble démesuré et les pouvoirs véritablement démocratiques ténus. Il va falloir en tout cas souquer ferme pour inverser la vapeur. Cesser les hommages posthumes à toutes nos valeurs essentielles du bien commun, du vivre ensemble : la liberté, le droit, l’égalité, la justice, une information éthique et le devoir de résister à l’oppression et aux abus. Rebellons-nous. Cessons les bavardages, les discours stériles de complaisance. Passons à l’action. Sinon, à plus ou moins long terme, l’industrie pharmaceutique se chargera de nous adapter chimiquement à l’inacceptable en prenant en charge notre mauvaise conscience chronique.
En attendant, je vais faire un break côté rêves exotiques, fourbir et affûter mes armes intellectuelles minimes et physiques inexistantes en reprenant une activité intensive tout azimut avant de ressembler à une grosse mappemonde au bord de l’apoplexie. Et puis… j’irai me faire voir ailleurs… Peut-être sur Mars, va savoir ! Ne lâchons rien. Mireille MOUTTE