Champêtre
Je n’ai d’autre pays que la terre
J’y ai posé un instant mes pénates
Dans le haut pays de mes ancêtres
J’y cultive jardin et sonates.
Je rêve sur ses sentiers champêtres
Ses sommets, ses falaises acrobates.
Je n’ai d’autre pays que la terre
Je n’ai d’autre pays que la terre.
Déchirée, abîmée, vandalisée
C’est pourtant bien ma seule demeure
Locataire d’un bail illimité
Nourrie et logée sans inventaire
Comblée de mille merveilles et bienfaits
Je n’ai d’autre pays que la terre
Je n’ai d’autre pays que la terre
Les bleus des cieux, des mers et des ruisseaux
Le regain des frondaisons altières
La source fraîche au milieu des roseaux
Les coteaux sous la chaleur solaire
Les vallons ombragés au bord de l’eau
Je n’ai d’autre pays que la terre
Je n’ai d’autre pays que la terre
Tout ce qui vit, frémit, la partage
Le renard, l’aigle, le ver de terre
Le palmier, le pin, les verts alpages
Sous mes pas la vie se régénère
Ce voyage n’est qu’un bref passage
Simple empreinte dans la poussière
Je n’ai d’autre pays que la terre
Mireille MOUTTE
Agrandissement : Illustration 1