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Billet de blog 14 juin 2014

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Vivent les cheminots et vive la grève!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Avec la grève à la SNCF qui semble plutôt bien suivie et qui entre maintenant dans son quatrième jour, les médias type BFMTV, Le Parisien et France Infos, pour n'en citer que quelques uns, ont sorti le grand jeu et nous abreuvent ad nauseam de témoignages d'usagers en colère et autres braves travailleurs "pris en otages" par les grévistes, ces sales privilégiés, de le SNCF...

Même si les désagréments sont évidents (mais sinon, à quoi cela servirait de faire la grève), il faut reconnaître qu'il y a un aspect proprement indécent à appliquer le qualificatif d'otage pour des personnes qui vont être en retard à un rendez vous ou qui ont perdu du temps à attendre dans une gare... Les journalistes ou même les simples citoyen(ne)s entre les mains de groupes terroristes et/ou mafieux depuis des mois aux quatre coins du monde apprécieront!

Ce qu'oublient un peu vite ces usagers en colère, et ce qu'omettent, mais cette fois à dessein n'en doutons pas, ces "journalistes" qui couvrent le conflit social en cours, c'est que, en temps normal, la circulation des trains est tout sauf un long fleuve tranquille, tout particulièrement pour ces parents pauvres de la SNCF que sont les lignes peu ou pas rentables telles que RER et TER - contrairement à certaines liaisons TGV.

Prenons la ligne D du RER, qui a d'ailleurs été mise en vedette par BFMTV cette semaine. Ses très nombreux usagers quotidiens le savent: la galère, sur cette ligne, est permanente et cela n'a strictement rien à voir avec les grèves.

"Panne de signalisation" et "avarie matérielle" sont bien plus souvent en cause que "mouvements sociaux" dans les retards quotidiens que connait cette ligne.
Et l'avenir que nous promet cette réforme combattue à juste titre par les cheminots, va dans le sens d'une aggravation de cet état de fait (matériel peu ou pas entretenu, réductions d'effectifs..).

Et dire qu'on prétend, en même temps, vouloir encourager les gens à ne plus prendre leur voiture! Ce serait risible, s'il ne s'agissait pas du quotidien de millions de personnes.

Pour mieux savoir qui sont les cheminots, quel est leur métier, ou plutôt quels sont leurs métiers, et connaitre un peu mieux les enjeux de ces "réformes" qui s'empilent au fil des ans et des gouvernements de droite ou de "gauche", avec pour seuls objets l'ouverture à la concurrence, la privatisation, la réduction des coûts, au détriment de la qualité et de la sécurité, et avec le but affiché de détricoter au passage les acquis des cheminots.

Des droits acquis qu'on devrait plutôt qualifier de "droits conquis", tant ils l'ont été de haute lutte au fil des décennies au siècle dernier.

Voici la présentation du film (http://www.cheminots-lefilm.fr/ )

Un train entre en gare de La Ciotat.
Le berceau du cinéma est le point de départ d'un voyage inédit.

En découvrant différents sites ferroviaires en Provence-Alpes-Côte d'Azur, nous rencontrons celles et ceux qui travaillent quotidiennement à "faire le train".
À travers leurs témoignages, leur travail, en interrogeant également l'histoire et le cinéma, l'évidence se révèle : le train crée du lien. Il a structuré un territoire ; il a fait un réseau unifié de lignes autrefois indépendantes. Le train a surtout fédéré une communauté professionnelle, à partir de métiers différents – ouvriers, techniciens et ingénieurs – autour de valeurs fortes : les cheminots. 

Porteur d'une certaine vision du "travailler et vivre ensemble", le train "fait société".

Mais aujourd'hui, ce mouvement historique de construction d'un réseau et d'une communauté est remis en cause. Il s'inverse même. Sous couvert de modernisation, l'heure est désormais à la division, à la séparation. Le virage est économique. La culture managériale cherche à se substituer à la culture cheminote fondée sur l’expérience du travail et les valeurs de fraternité, de solidarité et de service public. Chez les cheminots, le bouleversement est profond. Leur rapport au travail est jugé dépassé, qualifié de frein à la modernité. Le sentiment d’un désaveu renforce l'isolement. Le train va-t-il continuer à "faire société" ?

À l'heure où le monde du travail tend à se fermer aux regards extérieurs, où paroles et images sont désormais "sous contrôle" des directions des entreprises, les cheminots s'interrogent, expriment leurs doutes et leurs espoirs. Ils posent plus largement la question du travail et de son sens.

1ère partie:

2ème partie

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