Voilà ce que pourrais dire un admirateur de Magritte en observant le spectacle donné par les élections françaises, et en particulier par les primaires, dites ouvertes, qu’elles soient de droite ou de gauche. On confond trop souvent la démocratie, qui désigne un régime politique ou le pouvoir appartient au peuple, avec toutes démarches incluant des élections au suffrage universel direct.
Prenons par exemple, puisque que c’est l’actualité, les primaires de droite. Cela ressemble à un événement démocratique, mais pourtant le fait que les candidats doivent être cooptés par leurs pairs, est-ce réellement donner le pouvoir au peuple ? Oui, le peuple choisi, mais parmi une liste de candidats sélectionnés, il n’y a ici qu’un choix illusoire. Une tromperie destinée à contenter la masse mécontente en lui donnant un spectacle de démocratie. Inscrire cet évènement dans une relation spectaculaire, via la médiatisation entre autre et une sur identification des produits-candidats, n’est-ce pas remplacer un choix possible d’idées par celui d’un homme ? Car après tout ne serait-il pas pensable de vouloir adopté les idées des uns et des autres sur des sujets allant de l’écologie à la justice ? Cette option n’est pas donnée, elle inutile, car après tout, désormais, l’objectif principal de tous ces candidats n’est pas de servir la France, mais d’être élu. Là, précisément, ou les hommes devraient s’effacer au profit des idées, nous assistons à une pantomime ou les paroles des uns sont celles de tous, et ou la mise en avant d’un individu est le plus important. Enfin, ces primaires, que l’on a voulu calquer sur le modèle américain, ne sont qu’une tentative désespérée de sauvegarde d’un système de partis qui n’a plus lieu d’être.
Notre constitution, par essence, ne permet pas la démocratie réelle, d’autant moins depuis le quinquennat. Croire que le peuple décide, alors que l’on ne le consulte qu’une fois tous les 5 ans, et qu’ensuite les élus sont libres de tout contrôle, n’est pas une erreur mais un mensonge organisé. La démocratie ne pourra être instaurée que par une mise à mort du système actuel.