Former des gens qui travailleront ailleurs qu'en France
- 2 mai 2011
- Par ACNM
- Blog : Le blog de ACNM
De plus, le phénomène des français qui travaillent à l'étranger n'a rien de strictement footballistique. Que dire des 27.000 français qui travaillent au Luxembourg (un pays ouvertement hostile aux intérets du fisc français, et c'est tant mieux), des frontaliers Suisses, des français de Londres ?
Quid de ces PDG qui dirigent des boites non françaises ? Reproche t-on Jean-Pierre Garnier, ex PDG de GSK (concurrent direct de Sanofi Aventis), d'avoir été formé à l'institut Pasteur ? A François Thiebaud (PDG de Tissot) de travailler pour l'industrie Suisse alors qu'il a reçu une légion d'honneur ? Quid de Arsène Wenger (Arsenal) ou de Jean-Claude Blanc (Juventus) ?
Si on en croit le site web de l'ambassade de France au Portugal, un grand nombre des français au Portugal sont des bi nationaux. Sont-ils des traitres ? Si oui, à quelle cause ?
Nous ne sommes pas en guerre, les équipes nationales de football ne sont ni des divisions militaires ni des ambassades, et des français (= gens titulaires de la nationalité française) seront amenés, au cours de leur vie professionnelle ou personnelle, à changer de pays, voire même à s'établir à l'étranger, voire même à découvrir un pays avec lequel ils ont un lien familial.
Les noirs et arabes qui sont formés en France et rejoignent éventuellement une autre équipe nationale sont rationnels : voyant qu'ils ne maximiseront pas leur avantage comparatif en France, ils le mettent en valeur ailleurs, histoire de ne pas perdre le bénéfice de leurs efforts. Encore un argument en faveur de la privatisation de l'enseignement. Chaque français a son propre rapport à la nationalité, y compris les corses quand ils sifflent la Marseillaise. Reste à voir si cela doit devenir un problème politique.
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