On entend souvent "droit" à la retraite" ou alors "nous avons assez cotisé".
En effet, les salariés payent des cotisations d'assurance vieillesse, pour se prémunir contre le "risque" vieillesse.
Il faut lever le malentendu : les cotisations d'assurance vieillesse ne sont pas une assurance, mais ils sont un vrai impot, sur un risque certain, en plus.
Ca parait evident mais c'est toujours bon de rappeler que nous ne cotisons pas pour notre retraite, nous cotisons maintenant pour payer les retraites des retraités ACTUELS. Un peu comme si vous décidiez de donner directement de l'argent à vos parents, avec l'Etat (un organisme social, pour être exact) entre vous et vos parents, et non pas de l'argent mis de coté dans une petite boite pour plus tard.
Le "droit" à la retraite n'existe que parce que l'Etat contraint les salariés à payer maintenant pour les retraités de maintenant, alors ceux qui se battent pour préserver la répartition se trompent de sujet. A moins de payer énormément plus de cotisations, il n'y a pas de moyens d'eviter la baisse des pensions pour les papy boomers, les gens nés entre 1945 et 1960.
Les retraités actuels ne doivent surtout pas oublier qu'ils ne cotisent à rien, en fait. Les cotisations retraites sont un prélevement des actifs actuels vers les retraités actuels. Du Maddoff dans le texte. Donc dans un contexte où il y a de plus en plus de retraités par rapport aux actifs, nul besoin de rapports de 500 pages pour comprendre qu'il faut soit accroitre le prélévement sur les actifs, ou diminuer les pensions.
Le débat capitalisation / répartition n'en est pas un. Certes, la capitalisation est interessante car elle permet de doter les entreprises en fonds propres et elle favorise les gens qui ont su se doter d'une discipline personnelle (qui n'a rien à voir avec la richesse). Mais la faillite non pas de Wall Street mais de General Motors et des compagnies US de la old economy montre que les retraités floridiens qui touchent des dividendes sont in fine dans la meme angoisse que les retraités poitevins qui touchent des pensions : combien les actifs productifs vont génerer ?