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Billet de blog 9 août 2011

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La dangereuse dérive nationaliste des socialistes français

Triste, mais logique, de constater qu'en guise de projet pour 2012, les socialistes français nous proposent un projet protectionniste. Pourquoi logique ? Parce qu'un projet socialiste ne peut fonctionner dans un cadre que national, voire plus local encore.

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Triste, mais logique, de constater qu'en guise de projet pour 2012, les socialistes français nous proposent un projet protectionniste. Pourquoi logique ? Parce qu'un projet socialiste ne peut fonctionner dans un cadre que national, voire plus local encore. Les différences de salaires, de niveau de protection sociale, de valeurs aussi, rendent impossibles des politiques de relance ou des distributions efficaces de revenus non salariaux (allocations, aides) dans un cadre globalisé.

Le socialisme doit donc se construire contre les gens, donc dans la violence. Pourtant, il n'a pas suffit des massacres Thermidoriens et de la lutte contre les Germains, des mirages d'Herriot visitant l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques, de la mise en place par le Front Populaire d'un Office National des Céréales destiné (déjà !) à régulariser le marché et lutter contre les spéculateurs ou de l'échec de la relance keynésienne de 1981 pour qu'en 2011, 22 ans après la Chute du Mur de Berlin et l'effondrement des démocraties populaires, pour que les socialistes ouvrent les yeux.

Les socialistes, ainsi que leurs alliés objectifs de l'UMP, parlent de "nos entreprises", nos emplois (voir le billet du 26 Juillet 2011, "nos" entreprises), ils oublient que le droit de propriété existe encore en France, en niant le caractère essentiellement privé de la détention du capital et de la nature majoritairement privée des décisions d'investissement. Pire, ils font preuve d'un réel manque de discernement quand ils affirment que les emplois exportés vers les pays emergeants sont volés aux travailleurs occidentaux.

D'une part, n'est ce pas ce qu'iks voulaient ? Durant des années, les dirigeants politiques se sont enorgueillis des contrats de coopération, des politiques de développement et autres échanges de technologies.

D'autre part, ça n'est pas insulter l'histoire que de rappeler que les techniques de tissage du textile viennent d'Asie ("la route de la Soie") ou que la sidérurgie a été améliorée au Moyen Age grace à des techniques chinoises. Du point de vue asiatique, les délocalisations ne sont qu'un juste retour des choses.

Est ce que la démondialisation peut constituer un programme économique ? Le procès des Khmers Rouges donne une idée de réponse. Les amendements au sévère régime castriste une autre. L'impossibilité pour la Corée du Nord d'être à 100% coupée du monde précise les choses. Est ce que les socialistes veulent vraiment réduire le chomage ? Ils le peuvent, s'ils le veulent vraiment. Ils peuvent, en niant la révolte anti fordisme et anti taylorisme de la fin des années 60 ou la fin des pays du Comencon, déterminer de manière centralisée des quantités de biens clefs à produire (logement, acier, électricité, blé, etc) et diviser ces quantités par le nombre d'heures de travail à délivrer ou le nombre de personnes employables en France. Mais est ce vraiment ce que nous voulons ?

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