D'après les Échos, La Capitale a écopé d'une sanction de 15,1 millions d'euros pour non respect du quota de 20 % de logements sociaux imposé par la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU).
La loi n° 2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains adoptée sous Jospin pousse à la mixité sociale avec obligation d’un pourcentage de 20 % de logements sociaux dans les communes de plus de 3 500 habitants.
vu le salaire médian en Ile de France, la moitié des ménages franciliens sont théoriquement éligibles.
Pour faire du logement social, en gros, il faut que l'Etat, avec des ressources spécifiques, finance d'une manière ou d'une autre un organisme public ou privé qui s'engage à louer à un loyer plafonné en fonction des loyers alentour. Tout ceci signifie donc qu'à un moment ou à un autre, l'argent public doit acheter des actifs réels, au prix du marché, pour accepter une rentabilité amoindrie. Pourquoi pas, puisque l'Etat et les collectivités ont une obligation en matière de logement des gens (droit opposable au logement).
Que conclure de tout ceci ?
D'une part, le logement HLM est sans doute un remède plus injuste que le problème qu'il est censé régler. Quand un bien tel que le logement est rare (au sens de contingenté, le contraire d'abondant), il n'existe que trois façons d'en réguler l'accès : la flexibiilité sur les prix (on laisse le loyer fluctuer jusqu'au dernier prix offert), la flexibilité sur les quantités (collocation forcée, comme en URSS), ou on exclue certains de la file d'attente (HLM attribués par relations).
D'autre part, le problème du logement à Paris est plus large que le simple cas des HLM. Ce sont tous les franciliens qui fournissent un taux d'effort enorme pour se loger. Tant que la banlieue ne bénéficiera pas, au minimum, de RER fonctionnant 24 h/24, il y aura un problème d'accès à certains types d'emplois tels que ceux proposés à Roissy Charles de Gaulle.
Enfin, comment parler du logement à Paris sans parler du Grand Paris ?
On peut donc légitimement se demander si l'intervention étatique sur le marché du logement, en tant que promoteur mais aussi en tant que régulateur (en France, les terrains sont non constructibles par défaut) est positive ou non. De nombreux spécialistes du marché du logement, comme Vincent Bénard, auteur de crise publique, proposent des solutions alternatives aux politiques actuellement menées.
Enfin, on ne peut que compatir aux difficultés rencontrées par le maire de la Capitale pour aligner ses discours à ses actes. Qu'il se rassure : en réalité, les habitants de la Capitale sont peut-être plutôt satisfaits de ce statu quo imparfait. En attendant, les hôtels insalubres brulent toujours.