Le soir du 1er octobre, les habitants de Lqliâa ne brandissaient que leurs voix et leurs slogans. Ces jeunes, comme ailleurs au Maroc dans le cadre du mouvement GenZ 212, réclamaient un enseignement digne, un système de santé fonctionnel et des conditions de vie acceptables. Pourtant, le régime a choisi la voie la plus brutale : ouvrir le feu sur des civils désarmés.
La version officielle parle d’une « tentative d’assaut » contre un poste de gendarmerie, de véhicules incendiés et de menaces contre les forces de l’ordre. Mais les témoignages locaux et les images diffusées sur les réseaux racontent une autre histoire : celle d’un rassemblement pacifique transformé en bain de sang. Pire encore, des vidéos montrent ce qui s’apparente à des snipers embusqués, preuve d’une décision préméditée.
Car la présence de tireurs d’élite ne peut relever d’un « incident ». C’est l’indice d’un ordre politique clair : tirer pour tuer. Ceux qui ont pressé la gâchette portent une responsabilité directe, mais ceux qui ont donné l’ordre portent la culpabilité entière.
L’attitude de certains médias étrangers, qui ont repris sans nuance la version officielle, ajoute au scandale. En taisant les voix de la rue et les preuves circulant en ligne, ils participent à la couverture d’un crime d’État.
Lqliâa n’est pas une bavure isolée : c’est le miroir d’un système prêt à sacrifier la vie de ses citoyens pour maintenir son autorité. Le sang versé ne disparaîtra pas. L’histoire retiendra que ce jour-là, le pouvoir a choisi de tirer sur son peuple.