Pourquoi l’Algérie continue-t-elle d’occuper une place aussi négative dans notre imaginaire médiatique collectif ? Pourquoi la peur de l’étranger semble-t-elle, - s’agissant de ce pays souverain, rappelons-le – si viscérale, si tenace, si ancrée qu’on ne la remarque même plus ? Comme si la guerre d’Algérie, des événements de Sétif à l’indépendance conquise dans le sang avaient laissé une trace invisible mais transmissible dans notre ADN national, comme un traumatisme que nous n’arriverions pas à diagnostiquer et donc à traiter. Et si, au fond, ce malaise relevait moins de l’Algérie elle-même que de ce qu’elle réveille en nous ?
Peut-être est-ce parce que l’Algérie n’a pas seulement quitté l’empire français : elle a fait vaciller la fiction même de sa continuité. Elle est à la fois l’origine de la déflagration coloniale, la chute de la IVe République et la genèse de la Ve. Nos institutions contemporaines se sont en grande partie structurées autour de la question algérienne, dans leur architecture comme dans leur fonctionnement symbolique. La Constitution de 1958, le retour de De Gaulle, l’usage renforcé du pouvoir exécutif : tout cela porte en germe l’empreinte de l’Algérie. La plupart de nos dirigeants politiques ont, directement ou indirectement, un lien avec cette histoire refoulée restant prisonniers d’une interrogation sans réponse : que reste-t-il de la France sans empire ? Cette question, refoulée mais jamais digérée, alimente une obsession médiatique chronique, entre mépris latent et crispation répétée.
Mais ce lien franco-algérien aurait pu être d’une toute autre nature. Peu de manuels scolaires mentionnent que l’Algérie du Dey a joué un rôle discret mais déterminant dans l’histoire française dès la fin du XVIIIe siècle. Le Dey d’Alger prêta de l’argent à la jeune République française à plusieurs reprises, permettant notamment d’acheter du blé pour éviter la famine dans un pays en pleine tourmente révolutionnaire. Cet apport oublié aurait pu fonder une dette mémorielle réciproque, une fraternité entre peuples fondée sur l’entraide dans l’adversité. Mais au lieu de cela, c’est une dette inversée qui s’est imposée : la conquête brutale de 1830, l’effacement de l’État algérien, et la tentative d’éradication de sa culture. Comme si, au fond, reconnaître cette dette initiale brouillait trop le roman national français, en rappelant que la France ne s’est pas construite seule — et surtout pas uniquement par elle-même.
Ce texte ne cherche pas à défendre un pays, mais à défendre un principe : celui d’une information libre, équilibrée, et réellement pluraliste, à la hauteur des exigences que la France impose aux autres — mais s’impose-t-elle à elle-même ? Cette tribune vise à offrir une lecture comparative rigoureuse, fondée sur des critères explicites. Elle ne prétend pas juger l’Algérie ni absoudre ses propres dysfonctionnements. Elle choisit simplement, et volontairement, de porter le regard sur les médias français, car c’est notre cadre démocratique, nos règles professionnelles, notre responsabilité de citoyens éclairés. Notre déontologie journalistique ne saurait être à géométrie variable, conditionnée par les régimes étrangers. Répondre aux critiques par un “oui mais en Algérie…” est l’argument du faible. Si nous sommes, comme nous l’affirmons, une démocratie avec une presse libre et professionnelle, alors nos critères doivent rester constants : objectivité, vérification, pluralisme. Sans cela, nous renonçons à notre propre idéal démocratique.
La comparaison entre l’Algérie et le Maroc – deux États frères, souvent opposés dans les discours et éditoriaux occidentaux, où le premier est systématiquement dénigré et le second constamment encensé (sauf peut-être durant la période de crispation diplomatique liée aux écoutes du président Macron par le logiciel israélien Pegasus au profit du roi du Maroc) – n’a rien d’un réquisitoire contre le Maroc. Elle vise exclusivement à mettre en lumière les biais profonds qui contaminent l’approche journalistique française, biais qui construisent un imaginaire déséquilibré, pétri d’archaïsmes néocoloniaux.
Ce traitement n’est pas anodin : il fonctionne comme un miroir déformant de nos propres doutes, de nos impasses sociales, de notre incapacité à regarder en face certaines de nos propres dérives démocratiques. L’Algérie devient ainsi un détour commode pour éviter l’introspection. Pendant qu’on en parle, on ne parle pas du reste. Peut-être faut-il, pour tourner enfin cette page douloureuse, oser faire l’inventaire de cette Ve République. Avancer vers une VIe qui reconnaîtrait, pleinement, les apports des Algériens à l’édification nationale — mais aussi les torts immenses qu’ils ont eu à subir, pris dans la schizophrénie française entre grandeur impériale et idéaux républicains. Car au fond, cette tribune cherche à répondre à deux questions : celle des médias, et celle du poids des non-dits. Car ces deux problématiques ne peuvent être dissociées. Telles des forces co-dépendantes, elles s’alimentent l’une l’autre, au cœur d’une relation toxique jamais vraiment purgée.
Alors que François Bayrou et son gouvernement enchaînent les scandales (Betharam pour n’en citer qu’un) et annoncent 40 milliards d’euros d’économies, appelant à « l’effort partagé », les fractures sociales françaises peinent à trouver un véritable écho médiatique. En revanche, l’Algérie envahit nos plateaux matin, midi et soir, souvent convoquée comme repoussoir, comme écran de fumée. Ce contraste brutal révèle un malaise plus profond. Derrière les railleries adressées à un pays en voie de développement accusé de lenteurs, il y a peut-être aussi une forme de gêne — voire d’envie mal assumée. Car malgré ses défauts, l’Algérie a su préserver une souveraineté économique rare : dette publique faible, autonomie financière, absence de tutelle extérieure. Ce que la France, désormais corsetée par plus de 3 000 milliards d’euros de dette et dépendante d’injonctions supranationales, n’est plus en mesure de revendiquer. En ce sens, la dette a tué l’idéal gaullien : celui d’une indépendance politique fondée sur la maîtrise budgétaire. Plutôt que d’affronter cette réalité, on préfère détourner le regard — et focaliser l’attention sur des figures commodes d’« insoumission ».
Ainsi, pendant que la maison brûle, on occupe l’antenne. Lorsque, le 19 juillet 2025, Margot Haddad anime sur LCI une émission intitulée « Algérie : la France doit-elle durcir le ton ? », c’est toute une rhétorique néocoloniale qui s’exprime à voix haute, sans filtre. Avec quel autre État, quel autre partenaire international, oserait-on formuler une telle question en prime time ?
Ce tropisme s’inscrit dans un ensemble plus large. La couverture médiatique sur l’Algérie répond à un réflexe pavlovien où l’émotion l’emporte sur l’analyse, et la caricature sur la complexité. Les articles à sensation y pullulent, les tribunes à charge s’y succèdent, sans contradiction réelle ni contrepoids éditorial sérieux. L’audience et les commentaires y sont souvent records, révélant aussi une forme de fascination malsaine du public que l’on abreuve d’un récit toujours à charge. Les médias de droite comme CNews, Valeurs Actuelles, Le JDD, Le Figaro, Marianne, ou Le Point ont fait de l’Algérie un épouvantail quotidien. Articles à charge, analyses tronquées, fakes news générées par l’Intelligence Artificielle reprises sans vérification préalable, obsession sécuritaire : l’Algérie y devient le miroir commode de toutes nos peurs. Mais le problème ne s’arrête pas là. Car les médias de gauche ou progressistes (Le Monde, Libération, etc.) n’échappent pas à certaines formes d’aveuglement. Leur critique est plus subtile, plus feutrée, mais elle repose sur la même structure mentale : celle d’un pays immature, instable, décevant, incapable de se réformer autrement qu’à travers nos prescriptions occidentales.
À droite, on la diabolise. À gauche, on l’infantilise. Toujours, on l’enferme. Est-ce mieux ?
Un exemple frappant de cette dynamique s’est récemment manifesté avec l’inscription de l’Algérie sur la liste grise de l’Union européenne comme “source potentielle de financement du terrorisme”. Bien que cette décision soit en soi provisoire et sujette à réévaluation, elle a immédiatement été instrumentalisée par une partie de la classe politique française pour réclamer des sanctions. Christian Jacob ou Valérie Boyer, figures des Républicains, ont publiquement assimilé cette inscription à une preuve de culpabilité, oubliant la présomption d’innocence et la complexité diplomatique. La sénatrice Boyer, issue d’une famille de pieds-noirs et idéologiquement proche de l’OAS, incarne cette mémoire coloniale non apaisée qui continue de teinter notre politique étrangère. L’Algérie, dans son discours, n’est plus un pays souverain, mais un exutoire de ressentiment. Une blessure qu’elle refuse de refermer.
L’ironie est cruelle : l’Algérie est le seul pays de la région à avoir vaincu seule - faut-il le rappeler - et au prix de centaines de milliers de morts, une insurrection islamiste d’ampleur nationale. Contrairement à d’autres, elle n’a jamais cédé au chantage politique ou au financement opaque de groupes extrémistes. Dans le même temps, la France a accueilli sur son sol l’ayatollah Khomeini dans les années 70, des figures du FIS, du GIA ou encore du GSPC dans les années 90 pour ne citer que quelque groupes, souvent au nom de la liberté d’expression, parfois par calcul stratégique. L’Histoire retiendra, des décennies plus tard, ces paradoxes comme une forme de remords à demi-avoué.
La langue devient même un terrain d’affrontement : reprocher à l’Algérie de promouvoir l’anglais dans son système éducatif serait-il un refus de lui reconnaître le droit à l’émancipation linguistique et stratégique ? Lorsque Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur — ministère qui gérait autrefois l’Algérie coloniale — s’en offusque publiquement, on touche au cœur d’un néocolonialisme décomplexé. Ce qui est présenté comme un choix souverain par de nombreux pays est perçu ici comme un affront, parce qu’il remet en cause une certaine hiérarchie implicite des influences. L’Algérie, en refusant cette dépendance, dérange.
Cette séquence révèle à quel point certains de nos responsables politiques continuent de penser l’Algérie comme un territoire divisé, à l’image de l’indigénat. Lors de son audition récente au Sénat, l’universitaire Aldlène Mohammedi a dû répondre à des questions manifestement orientées sur une prétendue volonté indépendantiste en Kabylie, alors même qu’il rappelait que cette région, bien que parfois contestataire, reste farouchement attachée à l’unité algérienne. Ce moment de télévision parlementaire a mis à nu l’ignorance abyssale de certains sénateurs, incapables de penser l’Algérie autrement qu’au prisme d’un passé colonial figé. Comme si, pour eux, rien n’avait changé depuis 1954.
À titre d’exemple, comparons la visibilité médiatique de deux intellectuels nord-africains critiques. Boualem Sansal, franco-algérien vivant en Algérie, ancien haut fonctionnaire, était régulièrement invité sur les plateaux pour dénoncer son pays et alimentait abondamment les cercles et la presse d’extrême droite. Il a été récemment condamné à cinq ans de prison pour avoir enfreint les lois algériennes. Maâti Monjib, historien franco-marocain, persécuté au Maroc pour ses travaux sur les droits humains et interdit de sortie du territoire, est quant à lui totalement ignoré, croupissant désormais dans les geôles marocaines. Comment expliquer une telle différence de traitement médiatique et politique ? Une seule chose semble distinguer les deux hommes : le premier épouse les thèses de l’extrême droite française, jusqu’au révisionnisme, quand le second demeure engagé dans une critique interne de son propre régime. Cette asymétrie en dit long sur les attentes idéologiques implicites de notre presse.
Le malaise s’étend d’ailleurs au traitement de l’histoire elle-même. Jean-Michel Aphatie a été écarté de RTL simplement pour avoir rappelé un fait historique avéré : les crimes commis par la France lors de la conquête et de la colonisation de l’Algérie. Face à cette vérité dérangeante, son interlocuteur a préféré invoquer son ignorance, affirmant ne pas vouloir être « émotionnellement affecté » par ce type de récit. Que penserait-on si nos voisins allemands refusaient, encore aujourd’hui, de regarder en face les crimes perpétrés par leurs aïeux en 1939 ? Dans le même registre, l’affaire Amir DZ, surgie opportunément à un moment diplomatique sensible, a bénéficié d’un traitement médiatique et judiciaire soudainement spectaculaire, avant de disparaître tout aussi vite du débat public. Comme si cette affaire, montée en épingle, n’avait été qu’un levier politique ponctuel, utilisé puis oublié une fois son rôle joué.
Peut-on encore prétendre être un modèle démocratique si certains récits sont verrouillés, et certains peuples toujours vus à travers le prisme du soupçon ?
Certains objecteront que des médias existent, hors du courant dominant, qui explorent les failles de cette doxa médiatique. Et c’est vrai : des initiatives comme Le Média, Blast, Arrêt sur Images ou Hors-Série proposent régulièrement des analyses plus nuancées sur les rapports France/Algérie ou France/Afrique. Mais la question centrale demeure : ces voix minoritaires suffisent-elles à garantir un vrai pluralisme dans l’espace public ?Le pluralisme véritable ne consiste pas à laisser s’exprimer une voix discordante sur une chaîne YouTube ; il consiste à lui permettre d’entrer dans l’architecture même du débat démocratique. Or, dans les grands médias, ce débat est verrouillé.
Refuser l’instrumentalisation médiatique de l’Algérie, ce n’est pas défendre un pays, c’est défendre une exigence : celle de la vérité, même quand elle dérange. Car l’Algérie n’est pas notre ennemi. Elle est notre histoire, notre miroir, et peut-être aussi, une chance de nous réconcilier avec ce que nous prétendons être.
Nous pensions y amener la civilisation. Ne sommes-nous pas en train de découvrir que ce sont peut-être les anciennes colonies qui, aujourd’hui, nous apprennent le plus sur nous-mêmes ? Nous obligeront-elles à regarder notre histoire en face, dans toute sa complexité, pour nous aider à grandir en tant que nation ? Car grandir exige de la maturité. En sommes-nous capables ? Ou continuerons-nous à chercher, encore et toujours, un bouc émissaire ?
Ce texte n’est pas un article pro-Algérie. Et si vous le lisez ainsi, alors vous manquez le point central de cette tribune. Elle ne cherche pas à absoudre un état, mais à interroger une posture. Car ce que l’Algérie révèle, ce n’est pas sa faiblesse, mais nos propres défaillances collectives.
La vraie question est peut-être celle-ci : qu’est-ce qu’être français aujourd’hui ? Entre l’idéal que nous proclamons, et la réalité que nous projetons, la réconciliation est encore possible. Mais elle exige un regard lucide. Et un peu de courage. Nous pensions que l’empire nous avait tout appris. Mais peut-être sont-ce ses ruines qui ont encore des leçons à nous transmettre.
Face à ces récits biaisés, c’est aux lecteurs de prendre la parole. Aujourd’hui plus que jamais, lire la presse ou regarder les chaînes d’info-divertissement ne suffit pas : il faut les questionner et décrypter leurs agendas. Sans esprit critique, nous risquons d’être façonnés par les récits dominants, croyant savoir sans avoir interrogé.
Sources:
Classement RSF – Liberté de la presse 2024
France : 25e position
RSF Classement mondial de la liberté de la presse 2024
Algérie : 139e position (en progression) - RSF Algérie
Maroc 136e position en progression juste après la reprise diplomatique en Juillet 2024 ce qui pose la question de l’indépendance du classement de RSF.
Valérie Boyer (LR)
Propos publics sur X/Twitter (2023–2024) assimilant l’Algérie à une dictature.
Positions ouvertement proches des thèses mémorielles de l’Algérie française (références croisées dans ses interventions au Sénat).
Christian Jacob (LR)
Intervention à l’Assemblée (janvier 2024) appelant à des « sanctions immédiates contre l’Algérie » suite à l’affaire de la liste grise.
Source : Archives vidéo Assemblée nationale / retracée via AFP.
Bruno Retailleau (Ministre de l’Intérieur – 2025)
Déclaration sur la volonté de l’Algérie de privilégier l’anglais à l’école comme “un rejet francophobe”.
Déclaration recueillie dans Le Journal du Dimanche, février 2025 (numéro spécial francophonie).
Qatargate / Corruption UE / Lobbying marocain
Le Monde, décembre 2022, février 2023 - “Le Qatargate ou l’enquête qui secoue le Parlement européen”
Révélations sur les fonds marocains versés à plusieurs eurodéputés, notamment par le PolisarioLeaks
Affaire étouffée médiatiquement en France malgré la gravité (cf. Politico Europe, De Standaard Belgique)
Boualem Sansal
Condamnation en Algérie (mars 2024) pour « atteinte à l’intégrité territoriale »
Lien régulier avec Frontières, média d’opinion issu de Causeur
Tribune dans Le Point (avril 2024) accusant l’Algérie de “négation de la modernité”
Maâti Monjib
Historien franco-marocain, accusé d’atteinte à la sécurité de l’État marocain
Interdit de sortie de territoire depuis 2020
Dénonciation par Amnesty International et Human Rights Watch
Faible couverture dans les médias français malgré la gravité du cas
Source : HRW Maâti Monjib
Indice comparatif IDSR : Algérie / Maroc – Une lecture critique
Afin d’illustrer les biais structurels dans le traitement médiatique entre l’Algérie et le Maroc, nous avons développé un Indice de Double Standard Républicain (IDSR) basé sur 5 critères factuels (évite le biais occidental favorisant nos alliés):
Représentation des femmes
Algérie : Présence massive dans la haute administration, l’armée, la diplomatie, des quotas imposés au Parlement.
Maroc : Présence limitée, plafonds de verre persistants, lenteur dans la parité effective.
Liberté de la presse
Algérie : Détentions de journalistes, mais presse diverse en ligne et débat interne possible sur des sujets sensibles.
Maroc : Arrestations fréquentes, concentration médiatique forte, autocensure structurelle.
Modèle social
Algérie : Santé gratuite, soutien public massif, filets sociaux.
Maroc : Privatisation accélérée, creusement des inégalités sociales.
Dette extérieure
Algérie : Très faible dette, économies en devises, indépendance financière.
Maroc : Endettement élevé, dépendance aux bailleurs étrangers, alerte FMI.
Accès aux biens domestiques
Algérie : Accès large à l’énergie et aux denrées de base malgré les pénuries ponctuelles.
Maroc : Exportations de fruits, voitures et eau — mais population locale sous-dotée.
Indice de démocratie – EIU (The Economist Intelligence Unit)
Le Maroc est considéré comme un régime hybride : entre démocratie formelle et autoritarisme, en raison de la façade électorale et d’un parlement sans réel pouvoir face à la monarchie
L’Algérie est classée comme un régime autoritaire, bien que l’indice note des mobilisations citoyennes importantes (Hirak), entravées par le poids des institutions militaires.
Conclusion sur l’EIU: il faut donc lire entre les lignes pour comprendre pourquoi le Maroc est considéré par les occidentaux comme un régime hybride alors qu’il est bien mentionné que c’est une façade sans pouvoir… être allié permet-il de fausser les classements?
Indice de Souveraineté Diplomatico-Régionale
Ce tableau comparatif original vise à remettre en perspective les dynamiques de souveraineté internes et externes des deux pays, en s’appuyant sur 8 critères. Les données sont issues de publications institutionnelles et d’analyses croisées.
Comparatif Algérie / Maroc – Données clés 2024
1/ Dette extérieure
Algérie : < 2 % du PIB - Banque d’Algérie, rapport annuel 2024
Maroc : > 75 % du PIB - FMI – World Economic Outlook, avril 2024
2/ Réserves de change
Algérie : 69 milliards $ - Banque d’Algérie, chiffres publiés au 1er trimestre 2024
Maroc : ~35 milliards $ - Bank Al-Maghrib – Bulletin statistique, février 2024
3/ Présence militaire étrangère
Algérie : aucune - Constitution algérienne (article 28), Déclarations du MDN (2023–2024)
Maroc : bases américaines confirmées - Pentagon 2022 AFRICOM brief, confirmé par El Pais et Middle East Eye (2023)
4/ Représentation féminine au Parlement
Algérie : ~30 % - Union interparlementaire – IPU Parline Database, mars 2024
Maroc : ~11 % - IPU – Parline Morocco, mise à jour janvier 2024
5/ Accès à l’eau potable (zone rurale)
Algérie : 94 % - UNICEF / OMS – Joint Monitoring Programme 2023
Maroc : 66 % - HCP Maroc (Haut-Commissariat au Plan), rapport hydrique 2023
6/ Dépendance alimentaire:
Algérie : autosuffisance sur le blé dur, légumineuses, lait - FAO Algérie 2023 + Ministère algérien de l’agriculture, rapport de campagne
Maroc : forte dépendance aux céréales importées - FMI 2023 + FAO Maroc, analyse sur la sécurité alimentaire
7/ Traitement des dissidents critiques
Algérie : surveillance et condamnations ciblées - RSF, Amnesty International – rapport 2023
Maroc : répression systématique, notamment contre les journalistes - Human Rights Watch – Morocco Report 2023 / Freedom House
8/ Accès aux soins (note OMS)
Algérie : 8,4 / 10
Maroc : 6,3 / 10
OMS – World Health Report 2023 + Indice comparatif Maghreb Santé Fondation Avicenne