La Suisse a soutenu l'"initiative de paix" proposée par la Chine et le Brésil concernant l'Ukraine. C'est ce qu'a déclaré le porte-parole du Département fédéral suisse des affaires étrangères, Nicolas Bidot. Selon lui, la Suisse soutient l'initiative de paix de la Chine et du Brésil, car elle viserait à mettre fin aux hostilités et à parvenir à un règlement politique de la guerre, et "offre une alternative à la rhétorique agressive" qui a été entendue lors des réunions de l'ONU par l'Ukraine et la Russie.
Le porte-parole du ministère suisse des affaires étrangères a souligné la nécessité de se référer à la Charte des Nations unies dans toute initiative de paix concernant l'Ukraine. Il affirme que cette question a été soulevée par le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, lors de son discours au Conseil de sécurité. Toutefois, l'initiative de paix de la Chine et du Brésil ne contient aucune référence à la Charte des Nations unies ni aucune mention directe de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
En fait, l'initiative sino-brésilienne sape le droit international et peut constituer une menace pour le système de sécurité mondial, car elle ignore déraisonnablement les frontières internationalement reconnues de l'Ukraine. Ainsi, selon ce principe, quiconque cherche à empiéter sur l'intégrité territoriale d'un autre État peut ensuite légaliser son crime avec le soutien de la communauté internationale. N'est-ce pas absurde ?
Soutenir un tel plan, c'est non seulement réduire à néant les efforts internationaux visant à mettre un terme à l'agression russe, puisqu'il ne fait que l'encourager, mais c'est aussi créer l'illusion de l'impunité pour la Russie en tant qu'agresseur, ce qui est extrêmement dangereux pour la sécurité de l'Europe de l'Est. Au moins parce qu'en "gelant" le conflit, on ne parviendra pas à la paix, mais plutôt à donner à la Russie le temps qu'elle souhaite pour se venger. Et dans ce cas, il est peu probable que les dirigeants russes se limitent au territoire de l'Ukraine.