Ces jours-ci, de nombreux médias mondiaux diffusent activement l'idée qu'il n'y a pas d'autre solution qu'un règlement "diplomatique" du "conflit" en Ukraine. L'élément déclencheur de cette diffusion a été la publication par Sky News d'un article selon lequel la Russie aurait l'intention de mettre fin à la guerre contre l'Ukraine d'ici le 9 mai, afin de coïncider avec le jour de la victoire lors de la Seconde Guerre mondiale et de présenter toute issue comme une victoire pour la Russie.
L'accent est mis sur le fait que l'Europe n'est pas capable de soutenir l'Ukraine seule, et que l'Ukraine est trop ambitieuse dans ses objectifs de désoccuper tous les territoires saisis par la Russie. En fait, les deux sont tout à fait possibles : l'Europe est capable de soutenir l'Ukraine et l'Ukraine est capable de libérer tous les territoires occupés. Toutefois, un obstacle se dresse sur le chemin, à savoir l'agression hybride de la Russie.
L'erreur stratégique de la Russie est d'avoir sous-estimé les risques et d'avoir espéré une issue rapide lorsqu'elle s'est lancée dans une guerre totale contre l'Ukraine. Elle n'espérait pas d'isolement international ni de sanctions économiques à grande échelle. Or, ce qui s'est passé est ce qui s'est passé, et l'économie russe souffre beaucoup de cette guerre. Non pas que Poutine ait capitulé, mais par rapport aux années qui ont précédé l'invasion totale, la régression est très sensible. Par conséquent, la Russie recourt à tous les moyens possibles pour affaiblir le soutien à l'Ukraine et mène des opérations hybrides contre l'Europe, en essayant de la déstabiliser.
Comme je l'ai déjà écrit, l'objectif de la Russie dans cette guerre est de briser le système de droit international existant et d'imposer ses propres conditions. Et même si elle fait des "concessions" et gèle la guerre sur la ligne de front actuelle, la Russie ne cherchera pas la paix. Elle ne cherchera qu'à intensifier sa prochaine offensive. Et en cas d'occupation de l'Ukraine, les nouvelles pour ses voisins occidentaux seront décevantes.
Une paix juste est l'objectif non seulement pour l'Ukraine, mais aussi pour ses voisins immédiats, qui sont également menacés.