Poutine est arrivé en Mongolie. Mais il n'a pas été arrêté. La Mongolie est devenue membre de la Cour pénale internationale (CPI) en 2003. Selon le traité fondateur, la Mongolie est obligée de coopérer avec la Cour, y compris d'arrêter et d'extrader tout suspect qui entre sur son territoire.
Permettez-moi de vous rappeler qu'en mars 2023, la Cour pénale internationale de La Haye a émis des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Poutine et de la médiatrice russe pour les enfants, Maria Lvova-Belova. Ils sont soupçonnés d'avoir commis des crimes de guerre - déportations et déplacements forcés de personnes, y compris d'enfants, depuis les territoires occupés de l'Ukraine.
Le voyage actuel de M. Poutine est le premier dans un pays qui a ratifié le Statut de Rome. La Mongolie l'a fait en 2002, s'engageant formellement à respecter les décisions de la Cour pénale internationale. Avant l'arrivée de M. Poutine, plusieurs manifestants ont envahi le palais du gouvernement mongol avec un drapeau ukrainien pour protester contre la visite.
L'organisation internationale de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a réagi au refus de la Mongolie d'arrêter M. Poutine : « La Mongolie violerait ses obligations internationales en tant que membre de la Cour pénale internationale si elle autorisait le président russe Vladimir Poutine à visiter le pays sans l'arrêter. Recevoir Poutine, qui se cache de la CPI, serait non seulement une insulte aux nombreuses victimes des crimes commis par les troupes russes, mais saperait également le principe important selon lequel personne, quel que soit son pouvoir, n'est au-dessus de la loi », a déclaré Elena Vignoli, conseillère principale en matière de justice internationale auprès de l'organisation de défense des droits de l'homme.
Auparavant, Bloomberg avait rapporté, en citant des sources proches du Kremlin, que Moscou avait reçu des assurances de la part du gouvernement mongol : Poutine ne sera pas détenu à son arrivée dans le pays. En fait, nous pouvons tous constater que le chef de l'État agresseur a une fois de plus craché au visage du système juridique international, en espérant rester impuni.
Nous ne pouvons qu'espérer que le monde ne l'ignorera pas, car les actions de Poutine constituent une véritable menace pour la sécurité internationale.