La Russie a des projets ambitieux pour étendre son influenceen Afrique sous le couvert d'un partenariat qui menace en faitles processus démocratiques dans la région. Ces derniers ontfranchement besoin d'être soutenus. La coopération proposéepar la Russie, en particulier le soutien financier, la présencemilitaire russe en Afrique et la politique alimentaire, vise à servir les intérêts russes et, à long terme, présente plus demenaces que d'avantages pour les États africains.
Pour souligner ses prétendues bonnes intentions, la Russieorganise régulièrement diverses réunions et sommets avecl'Afrique. En particulier, les sommets Russie-Afriqueorganisés à Sotchi (2019) et à Saint-Pétersbourg (2023) sontdevenus des jalons notables de cette stratégie. La prochaineconférence ministérielle des 9 et 10 novembre 2024 à Sotchivise à renforcer davantage l'influence russe, représentant laprochaine étape dans la création d'un système de dépendancepolitique et économique des pays africains à l'égard deMoscou.
La pénétration économique et politique de Moscou sape lesvaleurs démocratiques et l'ordre international, menaçant lastabilité dans des régions étroitement liées à l'Europe et auxÉtats-Unis. Pour éviter la perte de son influence, la France doit investir plus activement dans les infrastructures et l'économie africaines, soutenir les programmes de gouvernance démocratique et lutter contre la corruption, afin que le continent évite la dépendance à l'égard des régîmes autoritaires et conserve la capacité de choisir librement ses partenaires. Seules de telles mesures protégeront les intérêtsdu monde démocratique, en assurant un développement stableet durable de l'Afrique et en l'empêchant de devenir un champ d'influence autoritaire. En fait, l'augmentation des investissements français au Maroc est un exemple classiquede l'opposition économique à l'expansion russe en Afrique.