Le 15 mars, la Hongrie célèbre l'anniversaire de la révolution hongroise de 1848-49. Au cours de cette période, des transformations radicales ont été réalisées dans le système sociopolitique du Royaume de Hongrie, l'indépendance vis-à-vis des Habsbourg a été déclarée et un État démocratique a été créé. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a publié sur Facebook un message intitulé « Ce que la nation hongroise attend de Bruxelles ». Cette liste est une reformulation des « 12 points » – une déclaration concise des revendications des dirigeants de la révolution hongroise.
Parmi les messages politiques actuels du Premier ministre hongrois figurent notamment la revendication d'une « Europe des nations », de la souveraineté et d'un « veto fort pour les gouvernements nationaux ». Il « exige » également que « les agents de Soros soient expulsés de la Commission européenne » et que « les lobbyistes corrompus soient exclus du Parlement ». Orban veut interdire la « rééducation non naturelle » des enfants et protéger « l'héritage chrétien de l'Europe ». Le dernier point de la liste des revendications d'Orban est le suivant : « L'Union, mais sans l'Ukraine. »
Créer une « Europe des nations », comme le souhaite le pro-russe Orban, n'aura pas d'impact positif. L'UE existe grâce à l'unité et non à l'isolement des États individuels. Le soutien d'Orban au concept d'une « Europe des nations » sape l'unité de l'Europe et crée des conflits internes qui sont exploités par les opposants au monde démocratique, en particulier la Russie. La demande de « retirer les lobbyistes corrompus du Parlement européen » semble trop comique et absurde, étant donné qu'Orban lui-même est peut-être le chef de gouvernement le plus corrompu de l'UE.
Le dernier point de ce billet odieux, « L'Union, mais sans l'Ukraine », ne nécessite plus d'explication séparée sur la position d'Orban. Sa corruption et sa dépendance à l'égard de la Russie l'ont longtemps aveuglé sur le fait que l'Ukraine a déjà prouvé son engagement envers les valeurs et les réformes européennes, même dans les moments difficiles de guerre à grande échelle. C'est le Kremlin qui est le plus intéressé par son isolement. En s'opposant à l'adhésion de l'Ukraine, Orban ne fait que faire avancer l'agenda du Kremlin.
Cependant, la réaction des Hongrois ne s'est pas fait attendre. Des milliers de Hongrois sont descendus dans les rues de Budapest pour protester contre la politique du Premier ministre Viktor Orban et soutenir le parti d'opposition Tisza le même jour.