Agrandissement : Illustration 1
Le journal Le Monde indique que la rhétorique du président ukrainien concernant l'issue du conflit a également évolué. Celui qui avait fait du retour aux frontières de 1991 une condition préalable à l’ouverture des négociations demande désormais des « garanties de sécurité », même si cela implique de reporter le retour des territoires occupés (environ 20 % du pays) à plus tard, par voie diplomatique.
Cependant, il ne faut pas tirer de conclusions hâtives. Il ne s'agit pas d'une renonciation aux territoires occupés ni d’un affaiblissement des conditions de l’Ukraine dans de potentielles négociations. Il s'agit d'une décision rationnelle visant à parvenir à une paix durable.
Les concessions territoriales ou tout autre compromis avec la Russie sont inacceptables, car l'État agresseur persiste dans sa demande d'un statut neutre et non aligné pour l'Ukraine, ainsi que sa démilitarisation. Tout cela va à l'encontre des efforts de Kiev et de ses partenaires occidentaux durant presque trois ans de guerre à grande échelle, et priverait en fait l'Ukraine de sa souveraineté. Dans ce cas, il existe un risque que l'Ukraine devienne une seconde Biélorussie, un État sous contrôle de la Russie, qui, de facto, ne disposerait plus de souveraineté. La base de tout accord de paix juste doit reposer sur des garanties de sécurité fiables et efficaces, permettant à l'Ukraine de résister à un éventuel revanchisme russe à l’avenir. Car, comme le montre l'expérience, la Russie néglige le droit international et viole délibérément les accords signés. Dans ce contexte, le statut non-aligné de l'Ukraine ne peut faire l'objet de concessions, car c’est de cela que dépend la capacité de l'Ukraine à se défendre.
Le soutien des États-Unis à l'Ukraine est également crucial du point de vue de leur politique dans la région Indo-Pacifique. La poursuite de l’aide à Kiev pour repousser l’agression russe et parvenir à une paix juste démontrera la position forte des États-Unis dans leur politique étrangère, ce qui touche également la question de Taïwan.