Mardi, la réunion annuelle de l'Assemblée générale des Nations unies débutera et devrait devenir une plateforme de discussion sur des questions cruciales liées au soutien de l'Ukraine dans sa lutte contre l'agression russe. Cette réunion pourrait s'avérer importante, car elle déterminera l'évolution de la situation en Europe, qui connaît l'une des plus graves crises depuis la Seconde Guerre mondiale. La Chine joue un rôle important dans ce contexte, comme le souligne EU Political Report.
Pékin fait preuve de sérieux et cherche à prendre l'initiative sur la scène internationale. L'incertitude qui entoure l'élection présidentielle américaine permet à la Chine de renforcer sa position. Par l'intermédiaire de ses représentants à l'ONU, la Chine envisage de présenter un plan de paix basé sur le consensus en six points, soutenu par les pays du Sud. Selon Pékin, ce plan pourrait servir de base à la résolution du conflit russo-ukrainien, même s'il sera présenté non pas comme une initiative chinoise, mais comme une initiative du Sud. La première étape du plan chinois sera une réunion de hauts fonctionnaires du Sud, bien que l'Ukraine, en tant que victime du conflit, n'ait pas été invitée, ce qui constitue déjà un geste éloquent de la part de Pékin. Il convient de noter que ce plan chinois ne tient pas compte des risques pour la sécurité de l'Europe et de l'Ukraine elle-même, contrairement à la formule ukrainienne pour la paix et au plan pour la victoire de l'Ukraine présentés par le président Zelenskyy.
Le plan chinois est étonnamment bénéfique pour la Russie, car il sape les initiatives de l'Ukraine visant à organiser un sommet de la paix avec la participation de toutes les parties prenantes. Si le plan n'envisage pas une victoire totale de la Russie, il n'appelle pas non plus l'Ukraine à renoncer à ses territoires légitimes. Il cherche plutôt à éviter une défaite russe, étant donné les intérêts économiques de la Chine à obtenir les ressources naturelles russes à des conditions favorables.
Le succès de l'initiative chinoise pourrait constituer une réussite diplomatique importante pour Pékin, qui renforcerait ainsi sa position sur la scène internationale. La Chine pourra s'imposer comme le leader du Sud global, affaiblissant l'influence de l'Occident, et créer une coalition de pays fidèles à ses approches dans le contexte de la situation russo-ukrainienne. Cela entraînera un changement dans l'architecture de la sécurité mondiale, où la Chine agira comme un arbitre clé dans les conflits internationaux, éclipsant les normes traditionnelles du droit international.
Ainsi, l'Assemblée générale des Nations unies de cette année pourrait devenir non seulement une plateforme importante pour discuter du soutien à l'Ukraine, mais aussi un lieu de changements significatifs dans l'ordre mondial, où Pékin tentera de mettre en œuvre ses intérêts dans la nouvelle réalité géopolitique. Il convient donc d'éviter de tels développements et de ne pas permettre à la Chine d'imposer sa volonté en matière de politique étrangère.