En juillet 2021, le Conseil de la ville de Paris a modifié l’accord entre elle et le Paris FC afin d’ajouter des clauses protégeant et promouvant le respect des droits humains. Malgré cet accord, ADHRB est toujours préoccupée par l’influence de Bahreïn sur le club. Pour ce faire, ADHRB a récemment envoyé une lettre à Monsieur Pierre Ferracci, président du Paris FC pour y évoquer son inquiétude quant au soutien financier apporté par la famille Al-Khalifa.
Le Royaume de Bahreïn a acheté 20% du capital du Paris FC. Cette contribution est loin d’être anodine et fait partie d'une stratégie entreprise par Bahreïn : le “sportswashing” ou blanchiment par le sport. Dans le but de redorer son image en France et à l’international, le gouvernement de Bahreïn se sert d’équipes sportives (l’équipe cycliste présente au Tour de France Bahrain Victorious, les triathlètes internationaux faisant parti de l’équipe Bahrain Endurance 13 ou les équipes masculines et féminines du Paris FC) pour camoufler les violations des droits humains commises dans leur pays contre leur propre population.
Les slogans et logos à la gloire de Bahreïn sur le Stade Charléty ainsi que sur leur maillot offrent un rayonnement positif exceptionnel au Royaume de Bahreïn. Cependant, cette publicité ne doit pas obstruer la réalité et le fait que le Prince Nasser Al-Khalifa, ainsi que le reste de sa famille, sont accusés d’avoir violé de nombreux droits de leurs citoyens en y perpétrant torture, détention arbitraire, procès injuste, censure et peine de mort. Ces atteintes aux droits les plus fondamentaux sont fortement critiquées par la communauté internationale, notamment par l’Union Européenne et les Nations Unies.
Le gouvernement de Bahreïn entretient une culture d’impunité et de violation des droits humains qui ne fait que de se détériorer depuis 2011. En effet, le gouvernement arrête, interroge et condamne toute personne critiquant ou s’opposant au régime. Des opposants politiques, des défenseurs et défenseuses pour les droits humains, des journalistes et des activistes sont arbitrairement arrêtés et emprisonnés pour avoir défendu la liberté d’expression, le respect des droits humains et la démocratie. Leurs conditions de détention sont insalubres et inhumaines. Au lieu de recevoir les soins médicaux appropriés, les prisonniers politiques ne reçoivent que mauvais traitements, torture et répression. Leurs droits à la dignité humaine et à la liberté sont bafoués. Ils sont interdits de pratiquer les rites religieux librement, certains prisonniers sont envoyés en isolement, les appels téléphoniques avec les familles sont extrêmement limités et les punitions collectives sont courantes. Certains prisonniers comme le Dr Abduljalil Al-Singace ou Hassan Mushaima ont entrepris à plusieurs reprises des grèves de la faim pour protester contre les mauvaises conditions de détention. Malgré de nombreuses plaintes, preuves de torture et de mauvais traitements, les organes de surveillance qui doivent enquêter ce type de violations manquent d’impartialité et d’indépendance vis-à-vis du gouvernement. Par conséquent, aucune violation n’est proprement investiguée renforçant l’environnement d’impunité dans le pays.
ADHRB appelle le Paris FC à s’impliquer véritablement dans la protection des droits humains et d’en faire une priorité dans les échanges avec ses actionnaires/donateurs. Le sport ne devrait pas être utilisé comme un outil de blanchiment des violations de droits humains.

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