En réponse au corps enseignant qui s’insurge contre la suppression programmée de l’enseignement des Sciences Economiques et Sociales au lycée, je profite de l’occasion pour distiller une nouvelle fois un peu de mon venin sur l’économie libérale. Sans me prendre pour Copernic, je sais que je m’expose, au mieux, à des attaques tout à fait fondées sur mon illégitimité en la matière, au pire, à l’indifférence générale. Mais comme Copernic, je n’en ai cure, convaincu que je suis de mon fait.Pourquoi l’astronomie ? Parce qu’avant de devenir une science à part entière, celle-ci était la chasse gardée des astrologues au service des puissants, un peu comme l’est l’économie dominante de nos jours, et qu’elle semble présenter par tous ses aspects pré coperniciens, l’analogie presque parfaite avec la discipline qui fait depuis peu l’objet de tant de critiques de la part des économistes les plus éclairés.
Comme en astronomie, c'est le système aristotélicien qui a longtemps été enseigné avec le soutien de la religion, fourvoyant durant des siècles des esprits scientifiques et la science en général dans des impasses. Or, de nos jours, en enseignant un système économique qui n'a pas de fondements mieux établis que l'astronomie pré copernicienne, on perpétue pour très longtemps les dérives actuelles. La dernière en date étant l'engouement, ressenti par les jeunes esprits les plus doués, pour les mathématiques financières, véritable perversion (pour ne pas dire prostitution) de la mère de toutes les sciences. Alors qu’il s'agirait d'abord, comme ce fut le cas en astronomie, de changer de référentiel et de faire tourner le système autour de son vrai centre, lequel, nous le voyons tous, ne peut pas être l'argent. Et ce afin de mettre enfin l'économie au service de l'homme et non plus l'inverse.
L'astronomie, en devenant beaucoup plus simple, n'a rien perdu de son prestige le jour où elle s'est pliée à l'ordre naturel des choses et la science a pu, dès lors, prendre son essor. Pour qu'il en soit de même pour la société et que celle-ci puisse enfin évoluer dans la paix et l’harmonie, ne faudrait-il pas une révolution du même ordre en économie ?Si nous plaidions tous pour une révolution copernicienne de l’économie ?