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Billet de blog 5 août 2012

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Enfumage : enfin la preuve !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Danyves, qui a découvert les documents ci-dessous, me permet d'apporter la preuve que l'économie en tant que telle n'est en aucun cas responsable de la situation que nous vivons depuis trente-quarante ans. Contrairement à ce que n'ont de cesse de nous affirmer du matin au soir et à longueur d'articles, des journalistes prétendument experts en explications sur les causes de la dégradation constante de nos conditions d'existence depuis des décennies. Il n'y a que deux alternatives possibles les concernant : ou ils nous enfument sciemment, ou ils nous enfument sans le savoir. J'accuse Ph. Riès et M. Orange de Médiapart de nous avoir entretenus dans l'ignorance de ce qui est réellement en train de se passer et de ce qui est en passe d'aboutir. La prétendue crise de la dette n'est ni plus ni moins que la dernière invention du capitalisme pour nous enfermer dans son projet d'asservissement ad vitam aeternam. Une dette que les deux experts précédemment cités trouvent parfaitement naturelle, tout comme ils trouvent parfaitement naturel que nous ayons à crever de misère pour la rembourser.

Les documents de Danyves :

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/robespierre-a-ete-un-grand-95445

« Robespierre a été un grand dirigeant de la démocratie en acte »

Entretien avec l’historienne Florence Gauthier, qui a présenté et annoté le Tome XI des Œuvres de Maximilien Robespierre lors de l’édition du Centenaire de la Société des études robespierristes en 2007. Elle nous fait part de sa réaction suite au droit de préemption exercé par le gouvernement pour les manuscrits inédits de Robespierre, tout en essayant de nous défaire de cette vision caricaturale de Robespierre, présenté à tort comme un tyran sanglant ancêtre des totalitarismes de tous bords.

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Dans votre livre Triomphe et mort du droit naturel en Révolution 1789-1795-1802, un très long passage [4] est consacré à Robespierre. Ce dernier, selon vous, avait compris la contradiction entre le pouvoir économique et la liberté politique. Cette problématique n’est-elle pas d’actualité ?
Cela vous a frappé ! Et je pense que les situations, toutes proportions gardées, sont comparables. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, une offensive du système capitaliste, ou, si vous préférez, du système de « l’économie de marché » se préparait. Cette histoire est racontée, en ce qui concerne la Grande Bretagne, qui était alors la puissance européenne en état de la diriger, par Karl Polanyi et Edward Palmer Thompson [5]. Il s’agissait d’une offensive pour imposer le système en Angleterre même d’une part et, d’autre part, pour diriger les nouvelles conquêtes impérialistes en direction de l’Afrique et de l’Asie, ce qui sera réalisé tout au long du XIXe siècle.

Polanyi et Thompson racontent comment s’est opérée l’offensive du système capitaliste en Angleterre afin de contrôler le marché des subsistances au niveau de la production céréalière et de leur commercialisation. L’offensive était en train de fabriquer ce que l’on appelle aujourd’hui l’arme alimentaire, qui nécessite de détruire tout le système de protection économique, social, juridique et mental précédent, afin de lui substituer un pouvoir qui s’impose par un moyen de contrainte, ici, la hausse des prix des denrées de première nécessité. Ce pouvoir économique est animé de l’esprit de profit qu’un peu plus tard, Karl Marx, qui était sensible à ce changement d’esprit, a exprimé par la métaphore d’un monde brutalement plongé « dans les eaux glacées du calcul égoïste ».

À la fin du XVIIIe siècle, la France subit la même offensive portée par une nouvelle école d’économistes, les physiocrates puis les turgotins, qui, depuis les années 1760, tentèrent des réformes pour « libérer » la production et le commerce des subsistances des formes de contrôle qui protégeaient la population des désastres de la spéculation. Ces offensives réformatrices se sont traduites par l’apparition de « troubles de subsistances » d’une ampleur inouïe : l’objectif des économistes était de hausser les prix des subsistances sans que les salaires suivent ! le résultat fut de causer des « disettes factices » et de désespérer les salariés les plus faibles, qui avaient faim, dépérissaient et mouraient d’inanition. On comprend que des révoltes populaires aient suivi. E.P. Thompson a montré en Angleterre que ces révoltes populaires révélaient une conscience remarquable, qu’il a appelée « l’économie morale de la foule », marquée par des mesures cohérentes pour faire baisser les prix, en discutant avec les marchands et les autorités locales. Il a encore attiré l’attention sur les capacités populaires à concevoir des réponses d’ordre politique, économique et moral pour leur propre vie et celle de la société tout entière.

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