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Billet de blog 7 mai 2011

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Ma tentative de réponse à M. Riès et à son article du jour.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le but poursuivi par le système néolibéral, au Portugal comme en Grèce et partout ailleurs, c'est d'en finir complètement avec le service public, voeux cher à Milton Friedman et à l'Ecole de Chicago (curieux que le nom de cette ville me fasse toujours penser à Al Capone) afin de rendre les populations totalement dépendantes du secteur privé.

Je m'élève contre cette manière d'expliquer une escroquerie par l'emploi d'une pseudo science appelée économie libérale avec des justifications à peine tirées par les cheveux du genre : "...les marchés ont généralement raison mais ils exagèrent...".

Mais comment peut-on, M. Riès, cautionner une telle économie lorsqu'on voit tous les dégâts qu'elle provoque ? Comment peut-on laisser croire que les choses vont s'améliorer quand on confie les rênes du destin de l'humanité à des spéculateurs, à des banquiers et à des mégalomanes qui n'en ont strictement jamais rien eu à cirer des aspects sociaux ?

Pour montrer que je ne suis pas dans la critique négative et systématique du système en place sans avoir la moindre idée d'une alternative possible, je suggère que pour éviter au Portugal, à la Grèce et à l'Irlande de se retrouver dans la situation humiliante d'avoir à mendier l'aide de leurs "partenaires" européens, il eut suffit de créer une Banque Européenne d'Investissement pour financer un développement industriel harmonieux et cohérent de tous les pays de l'Union afin de les rendre compétitifs autrement que par des baisses de salaires et la destruction "voulue et programmée" de toute leur protection sociale.

On remarquera que mon analyse sommaire de la situation s'inscrit dans le temps, alors que la vôtre, certes plus savante, prétend rendre compte du désastre économique au jour le jour, comme si le hasard des choses était en grande partie le seul et unique responsable de ce qui nous arrive. Comme la crise, par exemple. Est-ce aussi votre point de vue, M. Riès ?

En tout cas, je trouve bien pratique de s'en remettre au hasard - qui, dit-on, fait si bien les choses - pour réguler à l'aide de la fameuse "main invisible" la bonne marche de l'économie mondiale. Bien qu'un tantinet irresponsable, ne trouvez-vous pas ? Mais c'est tout l'intérêt de la chose, justement, qu'il n'y ait pas de responsable à qui on puisse appliquer la bonne correction qu'il mérite. Pas celle des marchés mais celle des peuples.

Bref, en clair, j'essaie de démontrer, une fois de plus, comment un escroc tel que Milton Friedman, soutenu par la plus grande puissance économique de l'époque, les USA, et suivi par une harpie nommée Thatcher, a plongé le monde dans une situation qui, depuis plus de trente ans, devient de plus en plus invivable pour la plus grande majorité d'entre nous et que des gens sérieux, cultivés et de bonne foi participent sans même s'en douter à cette immense escroquerie.

Bien sûr qu'il existe des solutions pour échapper à cette escroquerie. Comment pourrait-on croire une seule seconde que le néolibéralisme constitue le summum des systèmes économiques issu de l'expérience de plusieurs dizaines de milliers d'années de vie en société ? Si c'était réellement le cas, j'inviterais sans aucun état d'âme l'humanité tout entière à se suicider séance tenante.

La première des solutions consisterait à faire machine arrière toute en arrêtant la casse du secteur public et en nationalisant ou renationalisant partiellement notre outil de production et industriel jusqu'à rendre de nouveau - car cela fut déjà le cas dans un passé récent - les populations indépendantes du bon vouloir du secteur privé. Est-ce si extravagant ?

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