LES PRIMAIRES DU PS ou pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.

Avertissement à l’intention de ceux qui auraient lu mon précédent billet "Contre un scénario à la …" qui sont aimablement invités à se rendre directement à la 2^ème et dernière partie de celui-ci. Sincèrement désolé pour les autres qui devront OBLIGATOIREMENT se taper la 1ère.1^ère partie En vue des prochaines élections présidentielles, qui promettent une fois de plus d'être à risque avec la multiplicité des candidats à gauche et la montée en puissance de Marine LE PEN, une solution existe qui permettrait d'écarter le scénario de 2002 de sinistre mémoire. Cette solution toute simple, la voici :Avant le premier tour, les différents candidats auraient la possibilité de passer des accords entre eux, connus du public, permettant au candidat d'une coalition ayant fait le meilleur score de recueillir automatiquement l'ensemble des suffrages obtenus par ses alliés.Avantages :1) Les candidatures trop hasardeuses ne sont plus suspectes de faire le jeu d'un parti adverse ;2) Tous les candidats ont la possibilité de connaître leur vrai poids électoral ;3) Le scénario de 2002 ne risque plus de se produire ;4) La multiplicité des candidatures n'est plus un problème ;5) Exit l'antidémocratique dilemme que nous infligeait le vote "utile" 6) Le renouvellement des partis vraiment représentatif de la volonté populaire pourrait se faire en toute souplesse ;7) Mais le principal avantage est sans doute celui-ci : cette nouvelle disposition contrecarrerait l'énorme avantage indu dont bénéficie, dans le dispositif actuel, l'adversaire qui a l'intelligence ou la ruse de représenter seul (ou en très petit nombre) tout son parti à l’élection. La droite mais aussi et surtout l'extrême droite profitent à plein et constamment de cette carence dans le dispositif et le scénario de 2002 en découle directement.Si cette mesure avait été adoptée en 2002, les voix de gauche obtenues au premier tour auraient été largement supérieures à celles obtenues par le FN et JOSPIN aurait gardé toutes ses chances de l'emporter face à CHIRAC au second tour.2^ème et dernière partiePETIT COMPARATIF :Ce qui se passe actuellement :A seule fin de ne présenter qu'un seul candidat PS (je dis bien PS car il reste encore à considérer tous les autres candidats à gauche susceptibles de diluer les voix obtenues au premier tour). Donc, à seule fin de limiter à un seul candidat PS l'accès à l'élection du premier tour, le PS organise des primaires. C'est à dire une pré-élection interne au parti. Cela coûte cher, très cher. En temps d'organisation qui mobilise beaucoup de matière grise au sein du PS qui pourrait être employée bien plus utilement à tout autre chose. Et en argent, évidemment. Louer une salle, installer les équipements, payer les professionnels, etc.Et tout ça pour quoi ? Pour inviter tout le monde et n'importe qui à élire un candidat PS. Personnellement, ce qui me dérange éminemment dans ce "n'importe qui", en dépit de son caractère éminemment démocratique, c'est le nombre considérable de personnes qui peuvent n'avoir qu'une idée en tête : faire élire le candidat PS le moins dangereux pour la droite.On pourrait encore s'acharner à défendre un tel cirque, un tel ramdam, un tel gaspillage de temps, d'argent et d'énergies diverses et variées en avançant que tout cela, finalement, fait de la publicité au PS. Quelle belle publicité !! Quelle belle image, en effet, que celle que nous offre le PS à cette occasion. Une palette de petits coqs à l'ego démesuré qui viennent se contredire et se dénigrer devant les caméras. Il n'y a pas de spectacle plus consternant que l'affichage d'une si belle division au sein d'un parti dit de gouvernement. Le pire étant qu’au final, ce n'est jamais le meilleur qui peut émerger d'une telle confrontation.Voilà bien ce qui s'appelle être contre-productif ou autrement dit, tout ça pour ça. C'est d'une idiotie sans pareille qui suffirait à elle seule à disqualifier tous les concepteurs de cette mascarade à l’américaine.Avec le nouveau dispositif :Durant la campagne, les différents candidats débattent, se rencontrent, se jaugent, comparent leur projet, ... Bref, ils font ce qu'ils ont l'habitude de faire et au gré de ces rencontres, décident de réunir ou non leur poids électoral au premier tour des élections, en informant par les moyens habituels et comme il se doit, tous les électeurs du résultat de leurs tractations. Simplement pour ne pas risquer de finir comme le roi des couillons, à la manière d’un JOSPIN en 2002. Et leur dignité sera restée sauve de bout en bout. Coût de l'opération : 00,00 €. Temps perdu : 00h00'00''. Un simple formulaire comportant le nom des candidats s'étant coalisés entre eux, à remettre quelques jours avant l'élection et qui sera conservé sous contrôle d'huissier, aura suffi. Et cerise sur le gâteau, ce dernier avantage, et non des moindres, par rapport aux primaires du PS : la sincérité du vote des électeurs qui ne peut plus être mise en doute. Pas de coups fourrés possibles. Cela vous paraît-il négligeable ? Ne serait-ce pas rendre une grande part de sa légitimité à l'expression démocratique par le suffrage universel ?