Excellente nouvelle, encore une fois, pour tous ceux qui rêvent d’un retour aux traditions fleurant bon la nature et l’air pur de la campagne. Il se trouve en effet que les grands détenteurs de capitaux, toujours accro à leur frénétique passion de trouver de nouveaux investissements juteux pour faire fructifier leurs économies si durement constituées, viennent de jeter leur dévolu sur les bonnes vieilles terres cultivables de la planète. Ils se sont déjà mis en tête d’en acheter à coups de milliers de km² à la fois. « Oui et alors, si ça peut leur faire plaisir » me direz-vous peut-être ? Alors ?!! Les grands propriétaires terriens, ces latifundistes de sinistre mémoire qui, il y a peu encore, en Espagne et ailleurs, exploitaient des paysans misérables… Ca ne vous rappelle donc rien ? Ca devrait pourtant, car cela risque de nous revenir en pleine poire et bien plus tôt qu’on ne le pense. Mais délaissons un instant ces pratiques rustiques d’un autre temps, pas si lointain d’ailleurs, - je le rappelle au cas où -, pour nous interroger sur ce que pourrait signifier plus précisément ce subi engouement pour la terre. Un engouement plutôt suspect de la part de gens connus pour apprécier la vie trépidante des grandes cités. Et en effet, si on y réfléchit en utilisant le même logiciel que le trader moyen, on finit par comprendre que quelque chose de louche se prépare du côté des devises qui pourraient, très bientôt, ne plus valoir que le coût du papier et de l’encre ayant servi à les matérialiser. Bref, on risque de se retrouver avec de la monnaie de singe dans nos poches. Mais si tel est le cas, pourquoi ne pas convertir tout l’argent qu’on possède en or ou en argent ? Simple question d’échelle. Cette solution n’est valable que pour des fortunes somme toute modestes au regard de celles détenues par les fonds de toute nature comme les fonds de pension ou les "hedge funds" par exemple.En effet, compte tenu des sommes astronomiques que ces fonds ont à convertir, les réserves de métal précieux seraient épuisées bien avant que toutes les devises en leur possession ne soient transformées. Transformation qui aurait elle-même pour effet de précipiter à la baisse, la valeur de ces mêmes devises (inflation). Par contre, l’achat compulsif et à bas prix de terres agricoles à des exploitants ayant de plus en plus de mal à s’en sortir, suscite beaucoup moins la curiosité intéressée du petit monde spéculatif alentour. Par conséquent, le prix des terres ne tendrait pas à augmenter aussi vite que celui des métaux précieux, ce qui permettrait aux fonds de se rendre propriétaires de zones gigantesques constituées des meilleures terres. De plus, que faire de vos tonnes d’or quand toute l’économie s’est effondrée autour de vous ? Tandis qu’un beau lopin de terre, avec une main d’œuvre nombreuse et pas difficile à contenter comme au bon vieux temps, ça nourrit plutôt fort bien son homme. La preuve dans le merveilleux roman Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell.
Billet de blog 14 avril 2011
Spéculations au sujet d'un engouement suspect.
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