AA Bradley

Abonné·e de Mediapart

74 Billets

2 Éditions

Billet de blog 27 septembre 2010

AA Bradley

Abonné·e de Mediapart

PARTAGE DES RICHESSES

AA Bradley

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le système macro économique est une machine que certains imaginent, à tort, d’une complexité inouïe et dont la compréhension du fonctionnement ne serait accessible qu’à une minorité d’experts de haute volée. Je suis de ceux qui pensent qu’il n’en est rien et je crois pouvoir le démontrer ici en expliquant simplement une chose aussi simple que peut l’être un mode de répartition des richesses.

Des modes de répartition des richesses, il en existe autant que ceux que vous pouvez vous-même imaginer. Chacun d’entre-nous en a d’ailleurs mis en œuvre en maintes et maintes occasions, depuis sa plus tendre enfance en partageant ses friandises avec ses petits copains jusqu’à l’âge adulte en partageant les prises d’une bonne partie de chasse.

Des modes de répartition des richesses, il en existe donc toute une gamme possible, diverse et variée, mais dont les principales caractéristiques sont la part d’équité, de justice mais aussi d’efficacité et d’efficience que chacun d’eux comporte. Mais de mystère, point. Il n’est pas plus compliqué de partager les bénéfices d’une entreprise entre ses différents salariés que de partager quoique ce soit d’autre entre différentes personnes pouvant prétendre au partage.

La seule difficulté arithmétique peut surgir lorsqu’une ou plusieurs personnes du groupe peuvent prétendre à un nombre de parts différent de celui des autres.

En effet, certains peuvent avoir travaillé 2 fois plus de temps que les autres et il est donc tout à fait normal qu’ils aient droit à 2 fois plus de parts. Si le partage s’effectue de cette manière, il sera d’abord équitable.

Petit rappel d’arithmétique sur les partages :

Soient Alain, Bernard et Christian qui se sont regroupés pour retaper une vielle bicoque qu’ils revendront avec une plus-value à la fin des travaux.

Avant de commencer ils se mettent d’accord sur le partage à venir de cette plus-value (dont ils ne connaissent d’ailleurs pas encore le montant). En fait, ils se mettent d'accords au préalable sur le mode de répartition, entre eux, de leur future richesse.

Et ils décident de se partager le gain final au prorata de leur temps passé au travail.

Quelques mois plus tard, la bicoque retapée est revendue et voici venu le temps de se partager le gain obtenu.

Le bilan de l’affaire s’établit comme suit :

- la plus-value à se partager (appelons-la G comme gain) s’élève à 50 000 €. Soit G = 50 000 ;

- Alain a travaillé 80 h. Soit A = 80 ;

- Bernard a travaillé 100 h. Soit B = 100 ;

- Christian a travaillé 60 h. Soit C = 60.

Les différents temps travaillés ne constituent pas autre chose que le nombre de parts auxquelles chacun à droit selon l’accord passé entre eux avant le début des travaux.

Répartition ou partage du gain G :

Calcul du montant d’une part

Pour connaître le montant d’une seule part (ou d’une seule heure travaillée), il suffit de diviser le gain G (les 50 000€) par le nombre total d’heures effectuées (soit : 80 + 100 + 60 = 240).

Donc : G / ( A + B + C) ou 50 000 / 240 = 208,33 (la valeur d’une part ou d’une heure de travail)

Calcul de ce qui revient à chacun :

Alain ayant travaillé 80h aura droit à : A x 208, 33 soit 80 x 208,33 = 16 666,40€ ;

Bernard ayant travaillé 100h aura droit à : B x 208, 33 soit 100 x 208,33 = 20 833,33€ ;

Christian ayant travaillé 60h aura droit à : C x 208, 33 soit 60 x 208,33 = 12 499,80€ ;

Vérification : 16 666,40 + 20 833,33 + 12 499,80 = 49 999,53 (à 0,47 points près, c'est bon.)

Mais une petite complication survient fréquemment lorsque l’un ou plusieurs des prétendants au partage estime(nt) à des titres divers avoir droit à une majoration de leur part. Christian par exemple peut demander un paiement majoré de ses heures sous prétexte qu’il a proposé l’affaire. Pour prendre en compte d’éventuelles majorations de ce genre, il suffira d’appliquer un coefficient au nombre d’heures de travail effectuées.

Appelons mA, mB et mC ces coefficients appliqués aux heures effectuées par Alain, Bernard et Christian et nous obtenons pour:

- Alain qui a travaillé 80 h et qui ne demande aucune majoration (mA sera donc égal à 1).

Soit A = 80 x mA ou 80 x 1 et A = 80;

- Bernard qui a travaillé 100 h et qui ne demande aucune majoration (mB sera donc égal à 1).

Soit B = 100 x mB ou 100 x 1 et B = 100;

- Christian qui a travaillé 60 h et qui a demandé une majoration de 25% (mC sera donc égal à 1,25).

Soit C = 60 x mC ou 60 x 1,25 et C = 75;

Ce mode de répartition qu’on peut appeler mode de répartition au prorata des parts majorées reste équitable si les coefficients de majoration sont justifiés.

Exemples de justification des coefficients de majoration à titre :

- d’initiateur de l'affaire ;

- de le prise de risque portant sur les fonds investis;

- de compétences particulières;

- de difficultés particulières spécifiques à l’activité ;

- des moyens mis à disposition, etc.

Il apparaît clairement, pour qu’un système économique basé sur un mode de répartition des richesses donné puisse continuer à fonctionner correctement et durablement, qu’un minimum de règles soient respectées. Aucune association ne résiste longtemps si l’un des membres fait fi de toute entente raisonnable et préalable pour s’approprier la majeure partie du magot. Or, c'est exactement ce qui se passe aujourd'hui à l'échelle de la planète.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.